Chapitre 14 :

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Les trois jeunes hommes laissèrent place au plus grand silence que ce studio n'ait jamais connu (en leur présence tout du moins). Jonathan risqua un œil vers Hugo avant de reporter son attention sur Ludo.
Aïe. Il avait vraiment pas l'air bien là.
Nan mais sérieusement, comment Ludo pouvait-il être aussi con ?! Il venait de déclarer plus ou moins complètement et ouvertement à leur ami qu'ils avaient couché ensemble ! Et contre toute attente, juste après que ce dernier se soit déclaré, en plus ! Merde !
Déclaré ? Peut-on appeler ça une déclaration, au fait ? Il ne lui avait pas dit "je t'aime" après tout. Bon, certes, l'embrasser était quand même l'étape bien au-dessus, normalement. Mais était-il réellement sérieux ? Hugo n'était-il pas juste complètement déboussolé ? Ou pire : complètement bourré ?
Jonathan ne voulait pas y croire. En fait, il ne voulait croire en rien, et surtout pas au fait qu'Hugo était désormais au courant pour Ludo et lui.
Celui-ci semblait avoir pris brusquement conscience de la présence d'Hugo et de l'énormité de la gaffe qu'il venait de commettre, au vu de sa tête. Ça aurait pu être drôle. Mais non. Pas du tout. Pas maintenant en tout cas.
Bordel. Mais qu'est-ce qu'ils allaient faire ?

Ludo ne savait plus où se mettre.
Qu'est-ce qu'il avait fait ?? John allait le tuer ! Et Hugo aussi ! Et lui aussi il allait se tuer ! Comment pouvait-il être aussi con ??
Après avoir laissé le malaise gonfler plus qu'il n'aurait dû, Ludo tenta un truc, faute de mieux :

"Euuuuuuh... Je voulais dire la capote de... Euh... De la... voiture ? Parce que... il a plu... et... tu pourrais attraper froid..."

Ok non, mauvaise idée. C'est dingue à quel point on peut croire qu'une connerie puisse passer avant de la prononcer à haute voix !
Les deux autres ne sourirent même pas face à l'absurdité qu'il venait de débiter.
Tant pis, il aura essayé, au moins.
Hugo ne bronchait pas d'un cil mais était plus pâle qu'un mort. C'en était carrément flippant, pensa Ludo. John tourna la tête en se mordant le poing, signe d'un état bien au-delà de l'anxiété.

"Arrête Ludo. Tu t'enfonces, là." soupira celui-ci, les larmes aux yeux.

Putain. Il était encore en train de le faire pleurer. Pourquoi était-il un tel incapable ? Pourquoi n'était-il apte qu'à faire le malheur de ceux qu'il aimait ?
Il se dégoûtait. Ce n'était pas nouveau, mais là, la situation exigeait qu'il se sente plus mal que jamais.
Merde... Putain de merde...

"... Les mecs... J'ai besoin d'une réponse, là. Qu'est-ce que vous avez branlé, hier soir ?" lâcha Hugo d'une voix presque suppliante.

Les deux autres regardèrent par terre, pensant naïvement que faire l'autruche leur épargnerait le fatidique interrogatoire.
Le silence reprit de plus belle, mais cette fois-ci ils ne pouvaient pas se permettre de le laisser durer.
Il fallait se décider. Mentir ou dire la vérité ? Peu importe, du moment qu'ils disaient quelque chose.
Qu'est-ce qu'ils avaient branlé hier soir ?

"Rien du tout.
- Sa bite, lâchèrent-ils tout deux sur le même ton.
- LUDO !! s'indigna Jonathan aussitôt.
- Désolé John, mais je réponds franchement. Mieux vaut ne pas mentir, tu crois pas ?"

L'autre resta béat un instant, stupéfait, avant de bégayer, rouge de colère et de honte.

"Mais...mais...mais tu ne peux pas juste lui dire comme ça !!
- Ah bon ? Et pourquoi donc ? Tu préfèrerais que je lui dise une connerie du genre qu'il n'a rien entendu du tout et que tout n'est qu'un inexplicable malentendu ? C'est ça ?! Je peux le faire si c'est vraiment ce que tu veux, mais ce serait complètement con !"

Jonathan ne sut que répondre et se renforgna, toujours aussi rouge et embarrassé.
Hugo semblait au bord du malaise. Il devait avoir parfaitement capté, à présent... Quelle poisse, putain, ils étaient vraiment trop nuls.
Mais il fallait clarifier les choses, ça ne servait à rien du tout de se cacher maintenant qu'ils étaient allés si loin.

"Bon, commença-t-il après un long soupir, Hugo... Je sais que ça va paraître parfaitement malsain ou tout ce que tu veux, mais voilà : hier, après que je sois parti, Ludo m'a invité chez lui, on a bu comme des trous, et ça a fini en partie de jambes en l'air. Voilà. En gros c'est ce qu'il s'est passé."

Ludo réprima une grimace. Certes, les grandes lignes étaient là, mais bon, lui il ne l'avait pas juste fait parce qu'il était bourré. Il s'était déclaré quand même, il avait enfin pu lui dire ce qu'il avait sur le cœur depuis tout ce temps !
Mais bon, c'était compréhensible, John n'allait pas tout détailler non plus...

"Je... je peux avoir des détails ?" déglutit Hugo à ce moment précis du cheminement de pensée de Ludo.

Celui-ci manqua de s'étrangler tout seul sous le choc.
Quoi ?? Mais... mais il était fou ??
L'autre reprit avec ce qui s'apparentait à un rire nerveux :

"Ben ouais, je viens de me prendre en pleine gueule la monnaie de ma pièce ! Autant que je sache ce qu'il s'est passé à cause de moi, pauvre con que je suis. Ça m'apprendra à vouloir réparer mes conneries trop tard, tiens..." conclut-il tristement en se passant une main tremblante sur le visage.

Ok, Ludo avait carrément raté un truc, là...

"Mec, de quoi tu parles ? Réparé comment ?
- Nan mais c'est rien Ludo, t'occupes... coupa John en grinçant les dents.
- Non Jo, reprit Hugo, j'assume ce que je viens de faire, je le pense vraiment, tu sais, ce que je t'ai dit."

Ludo fronça les sourcils, un peu perdu. Ah mais oui, maintenant qu'il y pensait, ses amis étaient seuls dans la pièce en train de parler avant qu'il ne débarque...! Et Hugo était agenouillé devant John... Qui semblait vachement perturbé...
Oh non. Non non non non. Ce ne serait pas possible ? Pas ça... Pas ça alors qu'il allait enfin pouvoir cesser de faire semblant, pouvoir montrer à son John à quel point il l'aimait... Ce serait trop cruel...!
Il ne dit rien, cependant. Il se contenta de serrer les poings et les dents, crispé comme jamais.
Il ne voulait pas l'entendre, mais il fallait que ça tombe.

"Ludo, je me doute que tu me prendras pour un énorme connard, mais voilà : j'aime Jonathan, je voudrais sortir avec lui. Je me suis battu avec moi-même toute la journée et toute la nuit, hier, mais j'ai finalement cessé de me voiler la face : je l'aime bien plus que je ne le soupçonnais. Je sais qu'hier je lui ai fait du mal, et je me déteste pour ça. C'est juste que je n'étais pas prêt... Mais maintenant je crois que je le suis", conclut-il en rougissant et baissant la tête tout en adressant un regard gêné à John.

Mais Ludo ne l'écoutait déjà plus. Il ne voulait plus écouter quoi que ce soit, de toutes manières.
Purée. Pourquoi la vie était-elle une si grosse pute ?
Donc c'était ça, ils devaient obligatoirement être réduits à se diviser alors qu'ils s'aimaient tous tant ? Se diviser parce qu'ils s'aimaient, justement ?
Il fallait au moins avouer que cette connasse de vie avait le sens de l'humour.
Mais cette farce, Ludo se promit de ne pas la laisser aller jusqu'à sa tragique chute.
Il ne la laissera pas gagner. Jamais.

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Oui je sais je mérite une lapidation en place publique. Un mois d'absence pour ça ?? Un chapitre plutot court qui ne fait même pas avancer l'histoire (enfin si un petit peu mais avouez que c'est pas grand chose) ??
Mais c'est une honte ! Pondons sur-le-champ la suite, me direz-vous !
Et bien je suis contrainte de vous avouer, cher lectorat, qu'il ne faudra pas trop y compter...
Certes, vous devez être habituées à mon absence de rythme depuis le temps que je fais n'importe quoi avec mes publications T3T. Mais après tout je suis ainsi faite : incapable de tenir un quelconque rythme, un quelconque engagement ... C'est assez handicapant pour une carrière professionnelle, je dois admettre x') !
Mais trève de palabres, gentilles lectrices (je rappelle que le féminin l'emporte non mais dites oh eh) !
Sachez donc que je suis malgré tout bien honnête et vous dis clairement : je n'ai foutremement aucune idée de quand paraître le prochain chapitre...
Mais au moins les membres du Tatou sont revenus sur Youtube, n'est ce pas une bien meilleure nouvelle que de savoir quand viendra la suite de ma piètre fiction ?! Souriez mes petites grenouilles tuberculeuses, car l'objet de nos fantasmes sont de retour pour ravir nos pupilles !!

Sur ce, gentilles marguerites arc-en-ciel, je vous dis bon vent, et à la prochaine pour de l'amûûûr, de la tension, un canapé et du DRAMAAAA !!
Bisous sur le coin de l'arcade soircillière à vous toutes (si un être masculin lit ce message, sorry pour lui mais bon hein on va pas chipoter !) <3 !

Dis Moi Pourquoi Tu Te Fais Des Philms ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant