~Chapitre 1 ~

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    Beaucoup de filles comme moi prennent le bus pour rentrer chez elles après le lycée. Certaines ont de la chance et ce sont leurs parents qui viennent dans leurs grosses voitures, récupérer leur progéniture. Moi je fais partie de l'autre cas de figure : je rentre à pied. Ce n'est pas très loin techniquement, juste deux rues et j'arrive devant ce vieux bar moisi : « Le Louis XIV ». Je me suis toujours demandée pourquoi est-ce que l'on donnait aux bars des noms de personnages historiques, comme si l'histoire était la matière favorite de tous les alcooliques. Je rentre et la tenancière, Betty, me salue -je ne m'arrête pas il me reste encore de la route à faire.

   J'arrive face à la vieille cabine téléphonique au fond du bar, j'entre puis je compose les chiffres 6-6-6. C'est dans ces moments là que je me dis que mes parents ont de l'humour. Le chiffre du diable pour aller aux Enfers. Pas le temps de rire que le sol de la cabine tremble, puis c'est au tour de la cabine entière. Enfin un craquement sourd et le sol se dérobe, je tombe dans un long toboggan plongé dans le noir. Si je n'utilisais pas ce « moyen de transport » depuis toujours j'aurais surement peur. J'habite aux Enfers alors j'imagine que la peur ce n'est pas dans ma génétique. J'arrive enfin et tenez-vous bien, le monde là-dessous n'est pas en flamme ! Non, c'est une ville tout à fait normale (enfin dans la mesure où une ville souterraine et secrète soit dans la normalité). Contrairement aux légendes, l'Enfer est un lieu accueillant, et même s'il regroupe tous les criminels de ce monde, on arrive à s'y sentir en sécurité. L'Enfer est un genre de prison post-mortem. Mon père est un des conseillers du roi des Enfers et ma mère travaille dans son administration. Ce sont des athánatos, ce qui veut dire littéralement immortels. Nous recevons cette condition à notre mort. Mon père, Pierre, s'est retrouvé ici en 1789, il est mort lors de la Révolution Française, il combattait à Paris et un pique s'est malencontreusement retrouvé dans son cœur. Étant donné ses actes pendant la dite Révolution il lui était impossible d'éviter les Enfers. Il y purge encore sa peine. Sous Terre, comme nous avons l'Éternité, nos peines de prison sont beaucoup plus grandes. Il a malgré tout su faire amende honorable et le roi, Thanos, lui a offert un poste dans son conseil. Quant à ma mère, Elizabeth, elle est morte d'une overdose en 1969, pendant le festival de Woodstock. Ici ils appliquent une tolérance zéro à la drogue pourtant elle ne passera qu'une décennie dans une cellule. C'est à sa sortie qu'elle a rencontré mon père, ils se sont mariés, elle est devenue chef des états civils des arrivants et ils m'ont eue.

   Moi, c'est Aëlys. J'ai 16 années terriennes et 146 enferiques. Notre âge terrien désigne notre âge de décès et on y reste pour toujours. Je suis morte en 1886, en France, de la Tuberculose. Un bref calcul permet de comprendre que je suis plus vieille que ma mère, enfin, en âge enférique en tout cas. Comme j'étais mineure en arrivant ici, mon père et ma mère m'ont adoptée. Ils ont alors promis de me protéger jusqu'à mes 150 ans. Ce chiffre correspond à la majorité des Enfers. Il me reste donc quatre ans à vivre avec eux après quoi je serai libre de mes faits et gestes. Il me reste aussi deux ans à vivre sur Terre, jusqu'à ce que j'obtienne mon bac. Si j'étudie en surface c'est pour avoir une éducation « normale » et non coupée de la réalité du monde. C'est le cas de tous les athánatos mineurs, nous y allons pour comprendre les humains afin de mieux les aider. Les athánatos majeurs travaillent tous ici car les lois ont décrétés qu'ils avaient passé assez de temps en surface. Évidemment certains d'entre eux travaillent en haut, mais ce sont des cas exceptionnels. Après cela je choisirais ma voie, je pense que le travail de gardien me plairait. Il consiste à faire en sorte que les terriens ne fassent pas trop d'erreurs, afin de leur éviter le passage aux Enfers. Mais un gardien peut aussi avoir la charge d'un Terrien en particulier. Pour le protéger dans une période de sa vie, car il faut éviter à tout prix un suicide. Un taux trop élevé de suicide pourrait mettre en péril notre société.

   Les suicides sont des morts pénalement répressibles en Enfers car elles sont contraires au Destin. C'est un livre sacré que nous possédons, seul Thanos est autorisé à le consulter. Il contient la naissance, la vie et la mort de chaque individu. Tous ces faits sont consignés et doivent être suivis à la lettre. Un suicide met en péril l'équilibre de ce livre et s'il venait à « mourir », devenir obsolète en quelques sortes, cela créerait l'anarchie et détruirait les Enfers. Nous nous verrions obligés de vivre à la surface, où nous mènerions une vie d'errance. Nous serions obligés de constamment nous déplacer : nous ne vieillirions pas et les criminels seraient relâchés dans la nature. Cela engendrerait l'apocalypse.

   C'est en tout cas l'histoire que me racontent mes parents depuis que je suis avec eux. Mais pour tout vous dire je n'y crois pas vraiment. Ma mère pense que c'est dû à mon adolescence forcée et donc à un refus du pouvoir (comme quoi ses études de psychologie lui auront au moins servies après sa mort). Selon elle, à cause de mes cheveux décolorés blonds et de mes jeans troués, je suis de la « graine de délinquante », alors que j'essaie juste de m'habituer à la mode Terrienne. Sous la croûte terrestre, il n'y a pas vraiment de style prédéfinis, on est tous en tailleur, homme et femme, sauf pour ceux qui portent des uniformes. Seules les personnes bloquées dans un corps d'enfant peuvent se vêtir comme bon leur semble. C'est parce que nous sommes en perpétuel contact avec le « monde du haut ». Si cela ne tenait qu'aux adultes, nous serions dès le plus jeune âge en tailleur. Ce n'est pas une mode habituelle pour des enfants sur Terre alors nous portons des vêtements venant de chez eux. Je trouve que c'est d'ailleurs une idée brillante : les tailleurs me dépriment.

   Je viens de recevoir un texto. Même s'il est d'une qualité minable, le réseau passe par chez nous. Je ne comprends pas exactement comment, je sais juste qu'il faut des branchements si compliqué que l'on ait regrettés qu'Albert Einstein n'ait pas commis de faute grave... Histoire de nous aider un peu. C'est Marcus, un de mes amis qui me demande si je mange avec eux demain midi. Eux, qui ça pourrait être ? Marcus, moi, surement Lana ma meilleure amie et peut-être encore d'autres personnes insignifiantes. Je lui réponds « oui » et je coupe mon téléphone.

   Marcus est le stéréotype de ce que l'on nomme « tombeur » chez les Terriens. Il est assez grand et brun, rien d'extraordinaire pourtant. Il répète que c'est le fait d'être guitariste qui l'aide à avancer dans sa vie sentimentale. Je veux bien le croire : à chaque fois qu'il sort cet engin une douzaine de filles populaires court dans sa direction et l'applaudis à chaque son en poussant des petits cris. Je suis méchante mais il est quand même très gentil et plutôt drôle quand il veut.

   Quant à Lana, elle est brune avec des yeux verts cachés par d'immenses lunettes noires. Elle a aussi la peau mate : son père est Mexicain. Elle est plutôt intelligente même si elle déteste quand je lui dis ça. Elle est très timide mais dès qu'elle se sent en confiance elle dévoile sa véritable personnalité.

   Tous deux ne savent rien de ma « condition ». Ils ne se doutent pas que leur meilleure amie qu'ils voient tous les jours est morte le 4 juillet 1886 dans une ville du Périgord. Et tant mieux pour eux, puisque je risquerais la prison pour 300 ans et eux aussi, sans qu'ils ne deviennent athánatos. Ils en mourraient et ça c'est bien la dernière chose que je veuille. Même si je me plairais dans mon métier, ils me manqueront. En une année on a vécu beaucoup de moments ensemble et ça me fait toujours bizarre de leur dire que je m'en souviendrais toute ma vie. Toute ma mort serait plus logique au vu de ma situation.


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 Bonjour à tous et à toutes !

Voilà le premier chapitre de ma fiction ! J'espère qu'il vous plaît et n'hésitez pas à commenter tout ce que vous en avez pensez ! Il ne s'y passe pas grand chose mais c'est surtout pour placer les personnages principaux du romans.Je voudrais remercier Freaks qui m'a beaucoup aidé avec mes fautes de syntaxe

Je posterais un chapitre toutes les semaines à peu près, du coup est-ce qu'il y a un jour que vous préféreriez ?


Bonne journée/soirée/nuit

~Sparks <3

Six pieds sous l'EnferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant