Chapitre 4

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Les rayons du soleil brillaient bien trop fort. Ils s'écrasaient sur un mur, en face, et semblaient doucement se mouvoir au rythme d'une respiration humaine. Et puis ils s'éloignèrent soudain.

« Quoi... ? » murmura Leilith d'une voix quasi inaudible.

Tout se peignait de manière floue autour d'elle, mais une chose était sûre : la lumière du soleil n'avait aucunement la capacité d'évoluer ainsi dans une pièce fermée. Sourcils froncés, la jeune femme plissa les yeux pour voir avec plus de netteté, sans penser que cela amplifierait plus encore son insoutenable mal de tête. Alors elle laissa ses paupières tomber et renversa la tête en arrière sur son édredon. Un mouvement, à sa gauche, lui fit toutefois instinctivement ouvrir l'œil. Des cheveux blonds ; qui venaient de disparaître derrière le chambranle de la porte. Elle grommela par réflexe, créant un violent bourdonnement dans son crâne. Mâchoire serrée, la rescapée jeta un avant-bras en travers de son visage avant de soupirer. Fut un temps où cela ne se serait pas du tout déroulé de cette façon...

~ Naur ~

« Comment allez-vous aujourd'hui ? s'enquit Thranduil, une pointe d'amusement à peine dissimulé dans la voix.

— À votre avis ! »

Le roi aurait pu s'offenser de la réplique cinglante, mais il n'en fit rien et se contenta de laisser un sourire caresser ses fines lèvres. Avec une élégance toujours inexplicable aux yeux de Leilith, il prit place à ses côtés, sur les draps blancs dont l'infinie douceur ne cessait d'interpeler tous les visiteurs fortuits du palais. Les elfes et leurs secrets.

« À mon avis, vous essuyez une terrible souffrance encore aujourd'hui.

— J'aimerais bien vous y voir, Thranduil. C'est toujours plus marrant vu de l'extérieur.

— Je l'admets volontiers. »

Un grognement accueillit son approbation, et la jeune femme se retourna dans le lit, tirant les couvertures avec elle. Dans deux minutes, elle allait se mettre à bouder. Du moins essaierait-elle quelques temps.

« Que voudriez-vous que l'on vous apporte pour vous remonter le moral, humaine ?

— C'est toujours Leilith ! »

Elle aurait voulu l'ignorer, mais la survivante détestait profondément lorsqu'il faisait ça, l'appelait comme ça, avec son air supérieur, comme il l'avait fait le premier mois de son arrivée à Mirkwood, complètement outré qu'une simple humaine puisse posséder de tels pouvoirs alors que lui devait se contenter de peu. Dire que six mois plus tard, il venait aux nouvelles à son chevet, prenant sur lui, encore et toujours, à chacune de ses insolentes répliques. Ou juste taquines, il ne savait toujours pas.

« Bien sûr, Dame Leilith. Alors, dites-moi ?

— Mais je n'sais pas, se plaignit-elle en faisant durer le « a ». Et puis ça va, je ne suis pas à l'article de la mort hein, juste malade.

— Mais vous menez la vie dure à votre compagnie.

— Pas vrai... !

— Ne faites pas l'enfant, s'il vous plaît, pas maintenant. Je suis sérieux. »

La jeune femme se retourna alors, tout doucement. Très doucement. Histoire d'en rajouter au côté dramatique. Elle posa ensuite ses grands yeux noirs sur lui, enroba son expression d'un air mutin qu'il lui connaissait bien, maintenant. Un soupir fit une seconde vibrer le visage impassible de Thranduil, l'oreille en alerte, prêt à accueillir la demande la plus démentielle.

Némésis | Fanfiction LOTR & Hobbit | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant