Chapitre 8

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Je suis assise sur un fauteuil. Apaisée par la douceur du vent de cette nuit. Je n'arrive pas à me mettre dans la tête le fait que j'ai révélé mon passé. Mon cauchemar. Ça fait trop mal et j'en pleurs encore. Je ressent toujours autant ce mal.

J'ai cette image des visages de mes amis lorsque je me suis levé pour aller sur la terrasse, qui me reste en mémoire. J'essaie de calmer mes larmes sans trop y arriver. Ils vont s'inquiéter encore plus si je ne rentre pas.

Heureusement que c'est le week-end, parce que sinon je n'aurais pas pu retourner en cours le lendemain.

Je suis encore dans mes pensées quand je sent une main toucher mon épaule. Je sursaute de frayeur mais je me retourne. Je me retrouve face à Camille. Camille, mon amie depuis que je suis à Science Po, l'une des amies sur qui je peux réellement compter, celle qui sera toujours à mon écoute, tout comme Giulia et Léonie. Je la regarde avec mes yeux rougis. Elle m'observe sans rien dire, elle aussi à versé des larmes, ça se voit.

On se regarde longuement puis je recommence à pleurer. Elle me serre dans ses bras. J'ai mal, cette effroyable douleur est et sera toujours présente.

- Chloé, ne pleure pas. Je t'en supplie ne pleure pas, ne pleure plus. Ces monstres n'en valent pas la peine. Reste forte, soit forte pour toi, pour ton entourage. Ne les laisses pas continuer à te détruire. On t'aime Chloé, et jamais on ne laissera une chose pareil te détruire une seconde fois. Sèche tes larmes ma belle Chloé, me console t-elle.

- Si tu savais Camille, le mal que ça me fait d'en reparler. Depuis, j'ai réussi et heureusement d'ailleurs, à relever la tête haute. Cette épisode de ma vie a été plongé tout au fond de moi. J'en ai très rarement parlé depuis. Ma famille sait à quel point cet épisode m'a traumatisé,  c'est un sujet tabou. J'étais.... J'étais encore petite et pourtant j'en garde toujours des traces, dis-je les larmes aux yeux.

- Ohhh... Chloé...  Je m'en veux à mort, s'accuse Max. Pardonne moi. Ça me fait mal de te voir dans cet état surtout que c'est à cause de moi.

Camille et moi, nous retournons et on voit les autres venir sur la terrasse. Ils m'observent si tristement.

Je veux me lever pour le prendre dans mes bras et le rassurer mais mes forces accuse le coup. C'est Max qui vient me serrer dans ses bras. Je pleure, je pleure comme je n'ai jamais pleuré devant eux.

- Vas-y Chloé, pleure, pleure toute les larmes de ton corps. Je suis là. On est là. Maintenant que tu nous a tout dits, on connait ton angoisse. Jamais plus on ne laissera qui que se soit te faire du mal. Tu as déjà bien trop subis. Je te le promets, tu compte beaucoup pour nous. Et on serait prêt à tout pour toi. Verse toute les larmes de ton corps, pleure sur mon épaule, me console t-il.

J'ai ma tête qui repose sur l'épaule de Max. J'essaie de me calmer, j'essaie de ne plus penser à tout ça, mais c'est dur. Je prend un bon souffle d'air frais et je relève la tête. Je vois, Camille dans les bras d'Alex, Giulia et Léonie se tenir le bras et Quentin juste à côté, qui m'observent avec des larmes aux yeux. Et ça, je m'en rappellerais toute ma vie. Cette image d'eux si émotif. Cette image là, renforce encore les sentiments que j'ai vis à vis d'eux. Max a dû comprendre que j'étais calmé parce qu'il recule et me regarde avec un sourire débile, histoire de me faire sourire et la vérité, c'est que ça marche parfaitement.

- Merci Max, de m'avoir prêté ton épaule. Je suis désolé, dis-je.

- Chloé, mets toi dans ta tête que jamais je n'accepterais d'excuses de ta part concernant tes peines et tes douleurs dit-il en souriant. Tu n'aurais pas dû nous raconter ton passé maintenant si tu ne te sentais pas prête à le faire.

- Si, justement j'ai bien fait de vous l'avoir dit. Je préférais vous en parler ce soir en même temps que vous sachiez qui j'étais vraiment. Je me sentais prête. C'est juste que c'est extrêmement douloureux. Et puis, vous êtes mes amis donc je me devais de tout vous dire une bonne fois pour toute. Tu n'a donc pas à t'en vouloir de m'avoir demandé tout ça, c'est normal.

Je me détache de Max car tous les autres arrivent en masse pour me faire un câlin collectif.

Giulia et Léonie me serrent à un point où j'ai l'impression qu'elles ne veulent plus se détacher de moi.

- Chloé, douce Chloé... reste forte, soit forte. Quoi qu'il se passe sache que tu peux tout nous dire, tu peux nous parler de tout et n'importe quoi. On est pas unis pour rien, je te rappelle, rigole Léonie. Tu sais comment marche la team, quand l'un ne va pas bien, tous les autres sont là pour le soutenir. On est comme ça et c'est pas prêt de changer. Sache que ce que tu nous as raconté nous a extrêmement bouleversé. Je crois n'avoir jamais versé autant de larmes. C'est une première pour moi.

Et d'un coup je me met à rigoler et c'est tous le monde qui se met à rire également. Ils essaient de détendre l'atmosphère et je dois avouer que ça marche. Giulia et Léonie se détachent de moi. Et c'est Quentin et Alex qui en profite pour me prendre dans leurs bras. Ils me disent des paroles calmes et surtout très sécurisantes.

- Bientôt, nous serons au complet. Nolan ne devrait pas tarder. Dès qu'il sera de retour, et bien je peux te dire Chloé, que tout va changer, je te l'assure. Plus de conneries, plus de fêtes, plus de fun, plus d'ambiance !! dit joyeusement Alex.

C'est vrai que j'ai oublié qu'il manquait ce fameux Nolan. Ce soit disant mec à meuf. Ce gars au même caractère que le mien. Mon jumeau d'après Alex, Camille et Quentin.

Je me dits que j'ai de la chance, énormément de chance d'avoir des amis comme eux. A l'écoute de chacun, là quand il faut, où pas. Toujours prêts à mettre du peps dans nos vie. Toujours présents quoiqu'il arrive. Avec un point commun, nos situations.
On est un peu pareils les uns et les autres. On sort de l'ordinaire avec la situation de nos familles. Nous ne sommes pas vénales et surtout pas du genre "m'as tu vu ? ". C'est ce qui fait de nous ce que nous sommes maintenant.

Je sent qu'il commence à cailler, du coup je propose à chacun de rentrer à l'intérieur. Alex, Max et Quentin décident de rester un petit moment dehors histoire de fumer un coup. Alors avec les filles on se décide à rentrer.

Et une chose me vient en tête. C'est que je n'ai pas tout à fait finis de leur révéler cette épisode fatal. Mais bon qu'importe, le plus dur est passé...

Never Let Me Go ( EN PAUSE )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant