Chapitre 2

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La jeune femme se mit en position d'attaque, l'épée pointée en direction de Théobald. C'est lui qui frappa le premier, visant le flanc droit de Fridha, elle évita soigneusement la lame puis porta le second coup. Leurs épées se rencontrèrent dans un horrible bruit métallique. Il repartit à la charge lançant des rapides coups d'épée avec frénésie. La brune les parât un à un mais la vitesse du jeune homme lui fit perdre sa concentration. Elle essaya de le bloquer contre le mur avec la force qu'il lui restait pour l'empêcher de se mouvoir correctement. Mais le jeune homme qui avait compris sa stratégie lui assena un coup de pied au niveau des jambes. Elle recula de trois pas puis tomba net sur le sol. Le jeune homme, toujours debout, pointa fièrement le bout de sa lame sur le coup de Fridha.

-J'ai gagné. Se venta-t-il.

Le visage de la brune bouillonnait de rage, elle attrapa sa lame qui était tombée un peu plus loin puis se recula avec une détermination sans faille. Elle chargea de toutes ses forces donnant des coups dans tous les sens sans aucune grâce.
Théobald qui ne s'y attendait pas, encore fier d'avoir gagné, excisa avec difficulté les assauts de la jeune femme. Finalement, il glissa dans une botte de foin juste derrière lui. Il leva le regard vers Fridha celle-ci souriait fièrement, elle fit les mêmes gestes que le garçon lorsqu'il crut avoir gagné, en les exagérant grotesquement. Elle souriait fièrement, la tête haute, le torse bombé et une lumière malicieuse dans le regard.

-J'ai gagné. Se moqua-t-elle.
-J'ai été un bon prof. Souffla-t-il.

Fridha se mit à glousser doucement, elle savait à quel point il détestait perdre et ne supportait pas l'admettre. Il la regardait boudeur, elle se mit alors à rire, un rire que Théobald commençait à bien connaître et qu'il appréciait autant que la nourriture de sa mère, un vrai cordon bleu, car il n'était ni magnifique, ni horrible, mais seulement très contagieux. Il suivit vite la jeune fille dans son hilarité. Elle lui tendit la main pour l'aider à se relever mais il avait une idée bien meilleur que juste la laisser l'aider. Il attrapa sa main puis la tira vers lui. Fridha tomba tête la première dans le foin.

-Tu vas me le payer !

Elle lui lança toutes les crasses qu'elle trouvait, commença alors une guerre entre les deux amis. Une guerre qui réussit à mettre sans dessus dessous l'écurie, mais ils étaient tellement absorbés par leur jeu qu'ils ne se rendirent compte de rien. Il y avait de la paille partout, la paille propre se mélangeant avec la sale. Partout des boules de foin volaient dans l'air comme des boulets de canons retombant sur la tête des chevaux ahuris. Les rires de la jeune fille se mélangeait à ceux du jeune homme si fort qu'ils atteignirent la maison.

Meryl était tranquillement dans son salon prenant une pause pour son pauvre dos, qui souffrait le martyr, en attendant que le repas soit prêt, quand elle entendit des cris lui parvenant des écuries. Elle sortit en trombe de la maison, tempi pour son dos, et courut vers l'arrière de la maison. Depuis l'extérieur on voyait des monticules de foin voler de tous les côtés. Quand elle entra et remarqua l'état des écuries, son cœur bondit dans sa poitrine et elle s'appuya contre une poutre pour ne pas tomber à la renverse.

Elle émit un petit son discret, qu'entendit tout de même Fridha. Celle-ci s'arrêta d'un coup et se retourna vers la mère de Théo. La naine prit une teinte rosé et commença à faire danser son pied gauche sur le sol, en faisant des petits tours sur lui-même, signe de son ennui évidant. Le jeune homme comprit vite lui aussi que sa mère était là et cacha le projectile qu'il allait jeter sur la jeune fille dans son dos. Elle les sermonna jurant qu'ils ne mangeraient pas tant que la pièce était dans cet état. Elle sembla se retenir de les étrangler tous les deux puis partit comme une furie. Quand ils furent sûr qu'elle soit partie, ils se jetèrent un regard complice puis se mirent au boulot dans un silence gênant. C'était plutôt in convenable ce qu'ils venaient de faire, et ils le savaient.

-Tu as beaucoup progressé en quatre mois, je suis étonné. Balbutia-t-il.
-Comme tu l'as dit j'ai eu un bon prof. Sourit-elle.

Il sourit pendant qu'elle passait une main gênée dans sa barbe aux tons roux malgré ses cheveux bruns, car le jeune homme l'avait convaincue de la laisser pousser après des jours d'acharnement. La jeune femme avait toujours vécu avec des hommes et les femmes des hommes n'avaient pas de poils sur le menton alors elle les avait toujours rasés. Mais Théobald trouvait que c'était une particularité dont elle devait être fière et il l'avait convaincue de la laisser pousser.

Mais maintenant qu'elle commençait à être plus poilue que lui il se demandait s'il ne lui demanderait pas de raccourcir un peu le tout.

-Bon, pour demain... Commença-t-il.

-Réveille à l'aube, petit-déjeuné après que Meryl m'ait appelée, juste après tu pars aux écuries et je travaille avec ta mère dans la maison ou au champ, à midi je te rejoins pour manger puis je t'aide jusqu'en fin d'après-midi ensuite entrainement jusqu'au diner, et après tout le monde dans son lit pour une nouvelle journée en forme !

-Heu...

-Après quatre mois je crois savoir ce que je dois faire. Sourit-elle.

-Peut-être mais je pense quand même que demain nous sommes dimanche.

La naine ouvrit des yeux ronds, elle avait complètement oublié qu'on était samedi, ce qui signifiait que demain était jour du grand marché à Bree comme à chaque fin de mois. La famille de Théo était éleveurs de chevaux et ils avaient pour habitude de vendre leur chevaux au marché car c'était le jour où il y avait le plus de personnes dans les rues de Bree et qu'on pouvait vendre le plus de montures. C'était aussi un moment parfait pour acheter ce qu'ils leur manquaient à la maison et écouter les ragots du moment, ce qu'adorait Fridha car les hommes avaient toujours cette manie d'exagérer les choses et de les rendre dramatique. Et elle devait dire que cela la faisait bien rire.

Après un temps qui leur sembla durer une éternité ils terminèrent de ranger, à nouveau, les boxes. il faisait déjà nuit à l'extérieur, lorsqu'ils rentrèrent dans la maison, Meryl était déjà couchée et ils se retrouvèrent seuls avec leurs bols de ragoûts froid et leur petit bout de pain. La salle à manger était plongé dans le noir presque complet, seule une petit bougie presque totalement consumée permettait encore aux deux jeunes gens de voir ce qui se trouvaient dans leurs assiettes.

-Tu crois qu'on arrivera à vendre demain ? Demanda-t-elle.

-Bonne question, pour nos récoltes je ne me fais pas de soucis...Je m'inquiète plus pour nos montures.

-Pourquoi cela ?

-Eh bien, disons que comme tu l'as remarqué, les enfants adorent les chevaux.

Oh oui, ça elle l'avait remarqué, quand ils débarquaient aux marchés les enfants se mettaient à courir de derrière eux, fascinés par les chevaux et voulant absolument les caresser. Pas que cela dérangeait la jeune fille, les enfants étaient super pour attirer la clientèle et puis ils étaient mignons, les gosses. Et le jeune homme confirma ce qu'elle pensait en expliquant qu'un attroupement d'enfants attirait toujours le regard des passants et des parents qui finissaient par s'approcher, eux aussi, pour admirer les belles bêtes.

-Mais avec l'arrivée du magicien gris j'ai peur que leur attention soit détournée...

-Un magicien ? S'enquit la jeune fille.

-Oui, Gandalf le gris ! L'homme aux feux d'artifices ! Tu ne sais pas de qui je parle ?

-Non, pas le moins du monde...

Le jeune homme lança un regard étrange à la jeune femme, un regard qu'elle ne put voir à cause de la lumière faiblissant dans la pièce. Tout le monde connaissait le magicien gris, en tout cas à Bree. Chaque année, à la même période, il passait au grand marché de Bree pour montrer ses quelques tours aux jeunes et puis repartait comme s'il n'était jamais venu, laissant juste des étoiles pleins les yeux aux enfants. Théobald se souvenait du temps où il était un petit garçon et qu'il quittait la maison tôt le matin alors que tout le monde dormait encore pour getter l'arrivée de Gandalf avec les autres. Et il se souvenait de l'excitation qui montait quand on apercevait son chapeau au loin.

-Je ne crois pas en la magie... Dit-elle.

-Eh bien, tu vas y croire. Dit-il d'un ton mystérieux avant que la bougie ne s'éteigne définitivement.

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Bonjour ! Bonjour !Tout d'abord, merci pour l'accueil que vous avez réservé à cette nouvelle partie. Ça me fait super plaisir !N'hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de ce chapitre et si vous avez des attentes pour les prochains chapitres...En attendant, je vous fait de gros bisous ! <3

Enchaînée, partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant