Chapitre 17

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D'abord surpris par le geste de Nino, Abel se reprit bien vite et lui rendit son étreinte. Il sentait tout le désespoir que Nino mettait dans ce baiser. Il savait que le jeune homme ne l'aimait pas et qu'il l'embrassait uniquement pour avoir un réconfort, mais il décida de chasser cette pensée de son esprit. Seule leur union comptait. Ses lèvres sur les siennes, son corps contre le sien...Il en avait besoin.

Lorsqu'ils s'écartèrent l'un de l'autre, il eut peur. Peur que Nino lui dise que tout ceci n'était qu'un malentendu. Il allait s'excuser, lui dire qu'il ignorait pourquoi il l'avait embrassé, lui dire que c'était une erreur, qu'il regrettait. Abel s'y préparait. Et il en tremblait d'avance.

-J'avais peur, Abel. Peur de ce que je ressentais pour toi. Et à présent, j'ai peur de ce que tu vas penser de moi.

Abel fronça les sourcils.

-Que crois-tu que je vais penser ?

Il vit Nino enfouir son visage dans ses mains.

-Tu vas penser que je me sers de toi. Que je me sers de tes sentiments parce que je vais mal. Que je profite de ta faiblesse.

-Et c'est le cas ?demanda Abel avec un sourire moqueur.

-Non !s'exclama Nino, le visage toujours dissimulé dans ses mains.

Abel lui prit les poignets et les abaissa doucement. Leurs regards se croisèrent.

-Alors, cesse de croire une telle chose. Je sais très bien que tu ne te sers pas de moi.

En réalité, il en doutait. Mais pour le moment, cela importait peu. Il aimait Nino et jamais il ne le laisserait le quitter.

-Je suis vraiment désolé pour Marie, murmura-t-il.

Il sentit Nino frémir contre lui.

-Ce n'est pas grave. Tu n'y es pour rien.

Son ami leva les yeux vers lui.

-Arnaud n'est toujours pas rentré ?

-Non, répondit Abel. Je ne sais même pas s'il rentrera un jour.

-Je suis presque sûr qu'il reviendra. Où penses-tu qu'il ait pu aller ?

Abel secoua la tête.

-Je n'en ai pas la moindre idée.

Il disait la vérité : il l'ignorait. Et il savait que Nino avait raison : tôt ou tard, son jumeau reviendrait. Et ce serait terrible.


Abel et NinoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant