Je fini par m'endormir, mais pas contre Gallilé : dans les bras de cet adorable blond qui me fait tomber. Il a le corps plus chaud que le cheval, ce qui m'a vivement aidé.
Le lendemain matin, on se fait réveiller, non pas par le soleil, mais par un orage énorme. Un coup de tonnerre nous fait sursauter, Niall et moi, et réaliser que nous sommes couché serré l'un contre l'autre dans la ripe heureusement propre du box.
Voir Gallilé ainsi comme première vision en s'ouvrant les yeux fait mal, mais j'ai l'impression d'avoir tellement pleuré qu'aucune larme ne peut plus sortir de mon corps.
-Bon matin, princesse au bois dormant.
Murmure Niall à mon oreille. Sa voix du matin est rauque et sexy, tellement qu'elle me donne un frisson dans le cou et le dos. Il le sens et ricane avant de s'étirer.
-Bon matin, beau blond !
Il ricane de plus belle. J'aurais aimé rester dans ses bras plus longtemps, encore ! Je roule hors de la couverture de laine et sens un courant d'air froid qui me frigorifies.
Je vais donner un dernier baiser à côté de l'oeil de Gallilé. Son corps est maintenant dur et froid. J'arrache quelques uns de ses crins et les fourre dans ma poche arrière. Ceux-ci seront mon souvenir du cheval que j'ai tant aimé.
Je sors ensuite du box, sous le regard interrogatif de Niall. Je sors aussi à l'extérieur, sous la pluie battante d'un matin où le soleil refuserait presque de venir nous illuminer, de ce côté si de la terre. Je le comprend bien, aujourd'hui est un jour triste. On dit que les mariages pluvieux sont ceux qui durent le plus longtemps. Peut-être que c'est un bon signe que m’envoie Gallilé, de l'au delà. Je ne peut que l'interpréter de cette façon.
Je m'aventure dans le chemin que nous avons.pris en revenant de randonné, hier. Niall me suit en m'appelant.
-Roxanne ? Roxanne ! Tu vas où ?
Sa voix se confond avec la pluie torrentielle et le tonnerre. Il me rattrape lentement et repose la même question.
-Tout droit.
J'adore donner des réponses imprécises, mais déteste quand elles le sont parce que je ne connais pas la réponse à la question.
Niall se dandine à côté de moi. Le pauvre, il a des courbatures, il a mal à l'haine. Il marche large, tout équartillé. Moi, j'ai l'habitude et ne sens presque plus rien. Je continue d'avancer. On arrive au un champ. Le champ où ça s'est passé.
-Euh, t'es sur que tu veux rester ici ? Ça pourrait être ...
Il se tait quand je me penche pour ramasser une bouteille d'eau qui traînait par terre. C'est celle que j'avais hier. En randonné. Que j'ai laissé tombé quand c'est arrivé. J'aurais du savoir. J'aurais du sentir la peur de Gallilé et le laisser décoller bien avant. Jamais je lui pardonnerai. Jamais il ne me pardonnera. Il ne le pourra pas. J'aimerais presque que ça soit moi dont le serpent ait volé la vit.
J'ai une boule dans le fond de la gorge. Elle me donne du mal à avaler ma salive. Je regarde le sol. Mes cheveux sont éparpillés dans mon visage et dégouttent d'eau de pluie glacé. Le froid ne me pose étrangement aucun problème.
-Il n'est plus là. Il n'est plus là. Il n'est plus là.
Me répétai-je en essayant de me convaincre moi-même. Niall s'avance dans mon champ de vision, c'est à dire très proche et face à moi. Il passe deux doigts sous mon menton et son pouce à la commissure de mes lèvres et me relève la tête.
-Je suis là, moi.
Je ferme les yeux et me laisse aller. Niall pousse mes cheveux derrière ma tête pour en déloger mon visage. De l'eau de pluie coule le long de mes joues et se glisse à l'intérieur de ma bouche, entre ouverte. Je passe mes bras autour du cou de Niall et le serre.