-T'es fâché ?
Niall me rattrape et me reprend la main.
- Non.
Je lui aurais bien lâché ma main, mais je comprend bien que ma raison d'être frustré n'est pas bonne. Faut avouer que, je suis menstrué, ça n'aide en rien mon caractère de merde. Je trouve Niall très bon de m'endurer en temps normal, j'imagine pas des journées comme aujourd'hui. Celui-ci j'attrape et me prend en bébé.
-Je te connais aussi et je le vois que t'es fâché ! Je peux pas te le dire, tu vas voir ce que c'est par toi même ! J'en aie déjà trop dit, même... Ah ! Et je te remettrai pas par terre avant que t'aies retrouvé ton sourire !
Sa voix me calme miraculeusement. Je lui embrasse la joue.
-Je sais !
Je me demande si, dans le fond, je serais pas un peu trop bébé gâté, vue ma réaction. Je met tout sur la faute de mes menstruations et n'y pense plus. Il me dépose et on reprend notre route.
Quand on arrive à la maison, je suis aussi souriante qu'à mon habitude. Mon père est debout en face de l'écurie. Tout ça me stress. On va s'arrêter droit devant lui.
-Tu lui as dit quelque chose ?
Dit mon père, un sourire en coin.
-Un peu ..
-Aaahhh ..! Fallait résister !
-C'est que c'est pas facile ...
-T'inquiète, je le sais, ça ! Roxanne .. Je tiens juste à te dire que c'est Niall qui a tout préparé et qu'il m'a seulement demandé mon avis...
Je suis de plus en plus curieuse. Mon père m'ouvre la porte de l'écurie et me laisse y entrer. Rien n'a changé. J'avance dans la longue allée et n'y vois toujours rien. Je me retourne vers les deux hommes qui sont derrière moi. Mon père a un visage sans émotion, que le même sourire étampé qu'il a depuis tout à l'heure. Niall, lui, est très nerveux. Il lève les sourcils et me pointe ma droite du menton.
Je continue d'avancer quelques pas pour arrêter devant le box de Gallilé. Son nom, sur la porte n'y est plus. Déçu de voir ça, je me retourne encore. Avant même que j'aie eu le temps de dire quoi que ce soit, mon père prend la parole.
-Arrête et cherche, un peu !
Je me retourne encore vers le box. J'ai une petite idée de ce qui pourrait être à l'intérieur et ça me fait peur. J'ouvre la porte du box d'un coup et fait ainsi sursauter le poulain qui s'y trouve. Il ne doit pas avoir plus de 7 mois, vu sa tête. Je tombe à genoux devant lui.
-Ça va ?
Demande Niall, horrifié de ma réaction.
-Oui.
Lui mentis-je. En fait, je ne vais pas bien du tout. Ça ne fait même pas deux mois que Gallilé nous a quitté. Je ne veux pas qu'il ait de remplaçant. Je m'approche du poulain, toujours à genoux. Il recule dans un coin du box. Je me relève sur mes deux pieds et sors du box en faisant se tasser Niall, qui bloque la porte avec mon père. Je courre à toute jambes me cacher de ce poulain qui se tient à la place de Gallilé. Je rentre à la maison et claque la porte de ma chambre.
Je ne suis pas prête. Pas prête à tout recommencer du début. J'ai mis tant de travail sur l'entraînement de Gallilé depuis 3 ans. C'est long. Je ne veux pas voir un autre cheval à sa place. Même s'il est aussi adorable que celui-là. Il a eu peur de moi. Peur. Il y a trop de travail. De travail inutile s'il est pour finir comme Gallilé, lui aussi.
Je pleure toutes les larmes de mon corps, le visage enfoncé dans mon oreiller. Je pleure pour je ne sais quelle raison. Ce cadeau est magnifique, je n'aurais pu demander mieux. C'est une pensé merveilleuse, qu'il a eu.
