Je cours. Je fuis quelque chose... quelqu'un.
Il ne faut qu'elle me rattrape, sinon j'aurai mal. Très mal.
Elle aime me faire souffrir. me voir m'effondrer, la supplier.
Pourquoi ? Que lui ai-je fais ? Je ne comprend pas pourquoi ce monstre me poursuit.
Du haut de mes sept ans, je cumule à peine le mètre vingt. Mais je cours à travers cette forêt angoissante. Je cours, trébuche, m'écorche la paume des mains, me relève et continue de courir.
Le sol est inégal. Des racines, des pierres, des cailloux, feuilles mortes... Tout est fait, on dirais, pour ralentir ma fuite.
J'ai mal au cœur. Je sens qu'il va exploser. Il bat, martèle mes côtes, s'étrangle lui même.
COURS, COURS, COURS...
Mes poumons sont en feux. Il faut que je respire. Il faut que je m'arrête sinon je vais m'évanouir.
Ne t'arrêtes pas, COURS !
Je ne vois plus ce qui se passe autour de moi. Juste des points noirs qui grignotent peu à peu tous ce qui m'entourent. J'étouffe... Il faut que je m'arrête, mais...
Si tu le fais elle va t'attraper...
Mes jambes me font mal. Mes muscles me brûlent. Mes doigts me piquent. J'ai mal à la tête... elle tourne...
Non !! Vas-y, tu peux y arriver !!
Je n'entend plus rien que le rugissement de mon sang dans ma tête. Mais je reste en alerte du mieux que je peux. Il ne faut pas que j'abandonne...
Elle est rapide. Forte. Méchante... plus que ça, cruelle. Je ne dois pas abandonner, il faut que je m'échappe.
Allez, encore un petit effort !!
Je ne vois presque plus rien autour de moi. Tout m'est hostile.
Cette forêt est lugubre, noir, silencieuse... Vous connaissez des forêts silencieuses, vous ??
J'ai l'impression que les branches des arbres se dressent pour m'arrêter, me faire trébucher... Me retenir pour elle.
L'air est humide et chaude. Il n'y a aucune odeur, à part celle distinctive de la pourriture. Une odeur de souffre mélanger à celle de la viande avariée. J'ai envie de vomir...
Soudain, une douleur éclate à l'arrière de mon crâne. La souffrance est telle que j'en perd la vue un moment. Je trébuche encore une fois, m'étale de tout mon long.
J'ai du mal à reprendre mon souffle. Il faut que je parte.
Un liquide chaud s'écoule le long de mon cou. Des sanglots m'échappent. Des larmes, de la morve, de la boue... Et cette puanteur omniprésente.
J'entend un rire lointain.
C'est elle !!
Je me raidis tout de suite. Mon corps me lâche, mais je ne veux pas rester ici. Elle va me tuer... Je sais ce qui va se passer... Je ne veux pas revivre ça, mon Dieu !!
J'essaie de me relever, mais échoue lamentablement. Petite chose fragile et sans consistance, je fait vraiment pitié. Mes sanglots se transforment en pleurs.
Allez Inaya, relèves tes petites fesses de là, tu peux le faire!
Je suis petite. Faible. Apeurée. Mal en point. Couverte de boue, d'égratignures et de sang. Mes tresses ne ressemblent à rien, et la couleur de la combinaison que je porte est assurément pas celle d'origine.
Je me recroqueville sur le sol. Boule marron sans forme, j'essaie de me faire encore plus petite que je ne le suis.
Je ne suis pas prête à abandonner ?!
- Ah ! Ma petite Naya ... Que fais-tu allonger dans la boue comme ça. En pleine forêt. Me chantonne une voix douce. Aussi douce et indigeste que si on vous forçait à avalé des bouts de verres couvert de miel.
Elle se baisse pour caresser ma tête. Ses doigts s'emmêlent dans mes cheveux. Elles les attrapent à la racine et commence à tirer dessus... D'abord doucement, pour me forcer à la regarder. Puis plus fort, pour voir la douleur se refléter dans mes yeux.
La peur aux ventre, les larmes dégoulinent de plus en plus sur mon visage. Je vois à peine son sourire de satisfaction quand elle me relâche, enfin.
Ma vue se teinte un peu de rouge. Et la pluie commence à tomber lorsque le premier coup part. En pleine tête.
J'hurle.
Fort, à plein poumon. Ceux ci de vide littéralement de tout air, le laissant suffocante.
Je vais mourrir. Ici. Comme ça.
Le tonnerre gronde. Un sifflement a remplacé ses rires. Je ne sens plus mes jambes. Je n'ose pas regarder leurs états, sachant pertinemment que la position de mon pied par rapport à ma jambe n'est pas naturelle.
Je pleure, mon visage baigné par la pluie.
Mon corps est juste une masse bouillante de douleur. A chaque pulsation de mon sang, je sens la vie me quitter. A chaque, pulsation, la douleur me cajole. Entour mon cœur de plus de froid. Brûle tout dans mon cœur, au point où tout se confond en moi. Je ne ressens plus rien...
Je suis faible. Je veux en finir... Je veux abandonner.
Je sais déjà qu'elle ne va pas me tuer. Elle préfère jouer au mère sadique. Elle préfère mes pleurs, ma souffrance... Mon désespoir.
Je sais qu'elle parle, je sais quelle me dit quelque chose d'important. Mais rien d'autre que ce bourdonnement ne m'ai accessible.
Elle s'avance. Me regarde dans les yeux... Je crois que c'est de la peine qui traverse son regard. Mais elle ne peut pas être compatissante. ELLE ?? Ma tortionnaire ??
Elle a un petit couteau dans les mains.
- Ma douce, ma belle Naya... Si seulement tu savais ce que tu es ?
Puis je sens la lame me transpercer le ventre...
J'HURLE...
HURLE...
HURLE...
HURLE ET HURLE ENCORE....
A m'en casser la voix !!
J'HURLE... Et me réveille dans mon lit, en pleurs, les main sur mon ventre tellement il me fait mal. J'ai du mal respirer. A reprendre mes esprits.
Je passe ma main sur mon visage pour me calmer.
Je suis encore plus fatiguée que si je n'avais pas dormi.
Je sens un truc chaud sur mon visage. Mes mains en sont couvertes. Lorsque je regarde mes doigts, ils sont rouges... Rouge sang... et mon drap est couvert de cette substance au niveau de mon ventre.
MERDE!
J'éclate en sanglots.
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Tisseur de Rêves
RandomVous connaissez tous, j'en suis sûre, ce sentiment oppressant quand vous vous réveillez... Avec ce mal au corps, comme si vous aviez vraiment vécut les événements de votre rêve... En sueurs, le cœur au bord des lèvres battant à tout rompre... La dou...