C'est LA question à cent millions d'euros de cette dernière semaine. Et comme tout le monde, je me la pose sans arrêt. Malheureusement, je n'ai jusqu'alors trouvé aucune réponse sensé y répondant. Je repose mon livre sur mes genoux et fixe ma mère dans les yeux.
- Si je te disais que je n'en sais rien, me croirais-tu ? je lui demande.
- Veux-tu bien arrêter avec ce non sens... souffla t-elle. Si je n'étais pas rentré plus tôt, je t'aurais retrouver morte ! Alors tu as le choix : ou tu sors et suis la thérapie ou tu reste et suis cette putain de thérapie !! BORDEL !
Son cri me fait sursauter. Elle hausse rarement le ton, en tout cas pas avec moi. Ce qui fait que lorsqu'elle le fait, je sais qu'il est l'heure de céder du terrain.
- Ok. je souffle. Autant faire ce que tu ordonnes, ça fait une demi heure qu'on en parle et je veux quitter cette hôpital.
- Tu ne pourras toujours pas sortir une fois à la maison, me fait elle remarquer.
Je continu à la fixer sans ciller.
- Mais bon, c'est toi qui vois, fais comme tu veux... mais je ne veux pas à ravoir à te ramener ici, entendu ?!
- Oui, Lieutenant ! j'ironise mais c'est plus la fatigue qui me pousse a en finir, qu'une réelle envie de me disputer avec elle.
Maman me lance un regard mauvais, mais ne répond pas. Au final, elle secoue la tête et quitte ma chambre sans un mot de plus.
Je ne comprendrai jamais ma mère. Elle se fout que je me blesse à nouveau, elle ne veut juste pas avoir à s'occuper de moi encore. Ce ne serai pas politiquement correct d'être un agent de la sécurité haut placer et de ne pas être foutu de s'occuper de son propre enfant.
Je la regarde partir et mon regard tombe dans celui de mon ami imaginaire. Monsieur Speechless comme je l'appelle. Comment je sais qu'il n'est pas réel ? Parce que, malgré que ça fasse près de quarante cinq minutes que ma mère à franchi la porte de ma chambre d'hôtel - pardon d'hôpital - elle ne lui a jamais jeter ne serai-ce qu'un regard... J'aurai pu croire à une attitude snob de sa part, mais c'est quelqu'un qui tient à la plus élémentaire des politesses. Elle lui aurait au moins dit bonjour.
Ce n'est pas la seule d'ailleurs à faire comme s'il n'existait pas... Même ma meilleure amie Manon à eu l'air de me prendre pour une taré quand je lui en ai parlé .
En plus d'être invisible aux yeux du monde - s'il pouvait l'être aux miens aussi, ça m'arrangerait - il ne m'a jamais adresser la parole. Pas un mot, un sourire, une grimace, rien ! Et ce malgré que j'ai été dans un premier temps, disons, "désagréable" avec lui. Style, moi criant et l'engueulant comme une démente, et lui silencieux et stoïque comme un rocher. Une grande roche d'un mètre quatre vingt, brun, une barbe de deux jours avec les cheveux qui frise sur son front. Il parait être la parfaite caricature du bad boy décrit dans les livres.
Il me fixe toujours depuis son coin de chambre avec son regard triste...
Je ne sais vraiment pas comment réagir. Il est toujours là. Partout où je vais, il me suis comme mon ombre.
- Je suis sûre que tu sais, toi, ce qui m'est arrivé !! je lui lance sans vraiment attendre de réponse.
Il ne me répond pas, comme d'habitude.
Je secoue la tête en souriant. Puis cette histoire de psychanalise me revient et mon sourire s'efface. Je ne vois pas bien ce que je pourrai raconter lors de cette thérapie. Je ne sais pas ce qui m'est arrivé. Je sais juste que j'ai des halucinations, mais je ne suis pas sûre que ce soit une bonne chose de leur dire. Parler des cauchemars qui me tenaient éveillés ? Depuis que je suis arrivé ici, je n'en fais plus. Mais je ne récupère pas non plus. Je suis toujours fatiguée, comme une bouteille percée qu'on essaie désespérément de remplir. Est ce dû aux médicaments, ou était ce juste passager, la question reste ouverte.
Je fronce les sourcils. Il est quelle heure ? Apparemment le Temps et moi sommes fâchés, depuis que j'ai atterri ici. Il faut aussi dire que l'hôpital est un monde à part. Le temps s'y écoule différemment, très lentement pour dire vrai. Puis il accélère d'un coup, à croire qu'il essait dans ces moment-là de rattraper quelque chose qu'il aurait perdu...
Il est 13 :36. Ma visite commence à 15 : 00.
- La belle affaire ! Pourquoi tu ne m'aides pas à y voir claire, toi aussi ? dis-je en jetant un regard mauvais à Speechless.
- Je ne comprend pas ce qui m'est arrivé, ce qui m'arrive.
" Si seulement tu savais ce que tu es..."
J'aimerai croire que j'ai complètement inventé cette histoire de cauchemars. Mais le pansement sur mon ventre est un rappel constant que je suis folle.
- Pourquoi pas la vérité ? entend-je soudainement.
Le choc... Je tourne la tête si vite que je sens les muscles de mon cou protester. Mon cœur a raté un battement et je crois bien que mes yeux sont prêts à me sortir de la tête. Qui a parler ? Pas encore un autre symptôme bizarre, s'il vous plaît ...
Il n'y a personne dans la chambre, à part mon ami et moi... Je bloque complètement et tourne les yeux vers lui. C'est bien lui, n'est ce pas ? Depuis quand répondait-il à mes questions ? C'est bien la première fois qu'il desserrait les lèvres pour m'adresser la parole. Je fronce les sourcils. Étrange. Deux semaines qu'il me colle au train, alors pourquoi maintenant plus que tout autre moment ??
- N'es- tu pas sensé être muet ? je demande dubitative.
- Qui a dit que je ne pouvais pas parler ? sourit-il.
Oh ! En plus, il est doté d'un sourire Colgate extra blanc, très charmeur... MAIS C'EST QUOI CETTE MERDE ?
Il se rapproche de mon lit, ce sourire enjôleur toujours accroché au visage. Nouveau froncement de sourcils. Bon, s'il daigne enfin me répondre autant en profiter, n'est ce pas ?
- Qui es-tu ? Pourquoi tu restes près de moi comme ça ? Et qu'est ce que tu sais sur ce qu'il m'arrive ?? Qui es-tu ? Pourquoi ne me répondais tu pas avant ? Pourquoi personne à part moi ne peut te voir ?? Est ce que je perd la tête ?
- Hmm... Tu sais, c'est...
- C'est très important ! je le coupe.
Il se rapproche de la tête du lit, le regard toujours impénétrable et ce maudis sourire qui a l'air de me narguer. Il passe un doigt le long de mon bras, caresse ma joue avant de reculer en secouant la tête. Je me statufie instantanément... Vous connaissez ce petit courant électrique qu'on nous décrit souvent dans les livres ? Cette tension soudaine qui naît entre deux personnes, sans raison apparente ? Et bien, ma peau me picote exactement là où il m'a touché.
- Je suis Mark, et si je ne répondais pas jusqu'à présent, c'est parce que tu n'étais pas prête à entendre.
- Prête à entendre ? répétais-je intriguée.
- Et pour répondre à ta première question, dis-lui simplement la vérité.
- Quelle vérité ? Je ne comprend rien !!
- Réveilles-toi dans ce cas !
- Mais, je ne dors pas, dis-je agacée. Je sais distinguer le rêve de la réalité quand même !!
- Ah oui ?!
Et je me réveille d'un coup.
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Tisseur de Rêves
SonstigesVous connaissez tous, j'en suis sûre, ce sentiment oppressant quand vous vous réveillez... Avec ce mal au corps, comme si vous aviez vraiment vécut les événements de votre rêve... En sueurs, le cœur au bord des lèvres battant à tout rompre... La dou...