Expérience 21

Chapitre n°12 : Tentative de fuite

//Epic music sur le thème du voyage jusqu'à la base// 

Le cliquetis des wagons. Le souffle du vent. L'atmosphère chaude et lourde. C'est tout ce que je sens depuis deux heures. Mais l'obscurité mêlée à la chaleur a quelque chose de rassurant, dans cet univers inconnu. Je me sens comme dans un cocon. Comme dans une faille temporelle. Protégée. Coupée du danger ne serais-ce que quelques heures.

Mes mains engourdies me font souffrir. Le fil me mord la peau, et je sens de temps à autre des minces filets de sang s'écouler le long de mes poignets avant de goutter sur le sol. Je n'aime pas cette douleur qui me semble si familière...

Pour passer le temps, je chante des chansons dans ma tête. Mes paupières se font lourdes. Je dois lutter contre le sommeil. Je cligne des yeux. La douleur me ramène à la réalité. "Ne t'endors pas, ne t'endors pas..." Oh et puis zut. Je me laisse bercer par les secousses du train, et je me laisse entraîner par le sommeil.

***

Des voix me réveillent. Je sens le vent dans mes cheveux. Je bats des pieds. Une vague de panique m'envahis. Je ne trouve pas le sol !! J'ouvre brusquement les yeux. J'aperçois un visage. Un beau visage. Ah. On dirait que je suis encore dans les vaps. Je cligne des paupières pour me réveiller. Oh non. Pas lui. Finalement, je crois que je vais me rendormir.

Je suis dans les bras de Ethan, qui me porte en mode "princesse dans les bras de son prince". Je ne sais pas si je préfère être traiter comme une princesse où comme un sac à patate. En tout cas, je devais être sacrément crevée pour qu'il ne m'ait pas réveillée en me sortant du train.

J'essaye de me relever, mais je n'y arrive pas.

- Oh. Arrête de bouger. Me réprimande-t-il froidement.

Le soleil m'aveugle. Je n'y vois rien du tout. On est où ? Je finis par m'habituer à la lumière et je distingue des formes. Les secousses me montrent qu'on marche. Wow. Je sais que je suis légère mais pour me porter comme ça en marchant, il doit avoir de sacrés muscles. Ce qui confirme mes dire. Ce qui signifie que je suis sous son contrôle. Ce qui signifie que je suis à sa merci.

Des claquements de portes. Des 4x4. Noirs. Aux roues énormes. Il ne me faut que quelques instants pour identifier la marque.

-Vous devez avoir un sacré budget pour posséder une batterie de Hummer... Laissais-je échapper sans m'en rendre compte. Je constate en parlant que je n'ai plus mon bâillon.

Heureusement pour moi, il ne semble pas m'avoir entendu. Ou il fait exprès. Je pencherais plutôt pour la deuxième option. En tout cas il ne répond rien et m'emmène vers l'arrière du 4x4, constitué d'un grand coffre et d'une grille qui sépare les conducteurs de... La marchandise ? Cool.

Il me dépose dans le coffre.

- Ça va ? Demande-t-il platement.

- Non.

Il soupire.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

-Je saigne. Dis-je.

- Comment ça ?

C'est à mon tour de soupirer.

- T'as serré tellement fort les fils que ça m'a entaillé la peau, t'as pigé ?

Il se penche pour défaire mes liens. Je sens son souffle près de mon cou. Je me concentre pour ne pas flancher.

Il retire les fils, les mains tachées de sang.

- T'a la peau fragile. Remarque-t-il en essuyant ses mains sur son pantalon.

Je me retiens de faire un commentaire cinglant. Je me retiens de me rappeler pourquoi...