A découvert

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La sonnerie stridente du réveil m'arrache à mon sommeil. Je grogne, quelque chose remue sous ma joue. Les souvenirs de cette nuit implosent en moi et m'arrachent un sourire. Du bout des doigts, je caresse le torse nu de Newt qui ouvre les yeux. Mes cheveux retombent sur son visage mais il ne semble pas gêné. Au lieu de ça, il glisse une main derrière ma nuque et m'attire à lui pour déposer un baiser sur mes lèvres. Des milliards de papillons volent dans mon ventre et mes poils se hérissent. Je sors du lit et ramasse mes vêtements. Je m'immobilise soudain devant les deux autres lits vides. Je me tourne vers Newt et arque un sourcil :

- Où sont Minho et Thomas ?

Newt s'assoit dans son lit et se frotte les yeux d'un geste adorable avant de scruter la pièce.

- Je n'en ai aucune idée...

Sur ces paroles, il s'affale sur son lit et ferme les yeux. Je ramasse son jean et son t-shirt et frissonne en rappelant le moment où je les lui ai enlevés. J'ébauche un sourire et lui balance ses vêtements à la figure avant de me réfugier dans la salle de bains.

Je ris en entendant le jeune Peters jurer.

Je quitte la salle de bains une vingtaine de minutes plus tard. Newt est déjà prêt et m'attend, assis sur son lit. Il est tellement beau... Ses cheveux d'un roux brillant sont désordonnés et forment de légères boucles qui retombent sur son front. Je m'assois sur le lit de Thomas face au garçon. Il m'attrape les mains et les caresse.

- Tu sembles soucieux, fais-je remarquer.

- Je suis un crétin Joy...

Je hausse un sourcil. Regretterait-il la nuit que nous venons de passer ? A cette pensée, mon cœur se serre et une boule se forme dans ma gorge.

- Je n'aurais jamais dû être en froid à Thomas ou frapper Minho et encore moins te dire que je te détestais...

Je pousse un soupir de soulagement très discret.

- Parce que ce n'est pas vrai que je te déteste Joy, poursuit-il. C'est loin d'être vrai même. J'avais seulement peur... La jalousie l'a emporté sur ma raison et j'ai failli perdre mes amis.

Je dégage une main de son emprise pour la poser sur sa joue. Il relève la tête, les yeux brillants. A courts de mots, je lui souris avec tendresse et l'embrasse doucement.

- Tu n'as rien à te reprocher. C'est fini maintenant.

Newt attrape mon visage à deux mains et m'embrasse passionnément. Ma température corporelle monte en flèche et je me redresse pour m'asseoir sur les genoux du roux. Je glisse mes mains dans ses cheveux et l'embrasse à en perdre haleine avant de prendre conscience de l'heure tardive et de notre retard. Newt grogne de frustration et lève les yeux au ciel. Je me relève, un sourire aux lèvres et sors de la chambre des garçons en vérifiant que personne ne me voit. J'attends Newt et nous descendons déjeuner tous les deux. Après avoir échangé un dernier baiser, nous nous séparons dans la cantine pour ne pas trop éveiller les soupçons. Je ne veux pas répondre aux questions de mes amis pour le moment.

Je me sers et je rejoins la table commune où Newt est déjà assis et a le nez dans son bol de lait. J'ignore son coup d'œil furtif. La tablée est inhabituellement silencieuse.

- Ça va ?, lancé-je à la cantonade.

- Très bien et toi ?, sourit Brenda. La nuit s'est bien passée ?

Prise au dépourvu, je bafouille un « Oui, merci... »

- Et toi Newt, bien dormi ?, s'enquiert Thomas.

Le roux hoche la tête de bas en haut. Je suis à deux doigts de demander où étaient Minho et Thomas mais je me ravise. Au bout de cinq minutes d'un silence gênant, Teresa s'exclame :

- Allez quoi, c'est bon ! Thomas et Minho vous ont vu !

Mes joues s'empourprent immédiatement, Newt écarquille les yeux.

- De... Quoi ?, bégayé-je.

- On a voulu regagner la chambre mais on vous a vu vous rouler des pelles sous les draps. On n'a pas cherché plus loin et on s'est cassé, lâche Minho d'une mine dégoûtée.

Cette fois-ci je vire au cramoisi, à l'instar de Newt qui ne sait plus où jeter le regard.

- C'est trop mignon !, s'écrie Brenda.

- Dégueulasse tu veux dire, grimace l'asiatique.

- Tais-toi Minho ! Mais vous auriez pu faire ça ailleurs que dans notre chambre. On a été obligé de dormir dans celle des filles. Et à deux dans ton lit Georgie, avec Minho qui n'arrête pas de bouger, c'est pas le top.

- Eh !, s'indigne Minho. Je te signale que j'ai dû dormir par terre parce que môsieur ne faisait que râler.

Je glousse en les imaginant dans mon lit, prêts à s'étriper pour un morceau de drap..

- Arrête de rire et raconte nous, s'énerve Teresa.

- Chérie laisse-la tranquille, elle ne veut peut-être pas..., commence Aris.

- Tu rigoles ? Je m'en fous de sa volonté. Georgie, t'as intérêt à nous raconter où je te torture, le coupe Teresa.

Je sais très bien qu'elle plaisante mais Teresa sait se montrer convaincante. Je lance un regard désemparé à Newt.

- Il n'y a rien à raconter...

- C'était magique.

Je regarde Newt, surprise. Thomas a un sourire extatique alors que Brenda me fait un clin d'œil. Newt déglutit puis reprend :

- C'était vraiment génial... Et d'ailleurs, je voulais vous présenter mes excuses pour avoir été stupide à ce point. Cette histoire avec Rachel m'a rendu beaucoup trop méfiant et... enfin bref, désolé.

- T'inquiète mon frère, on te pardonne, lui assure Thomas en lui donnant une tape amicale dans le dos.

Tout le monde acquiesce.

- C'est quoi d'ailleurs cette histoire ?, demande Teresa.

- Euh Teresa, je ne pense pas que...

- Non Joy, c'est bon, je vais leur expliquer, me coupe Newt.

Le roux se lance alors dans ses explications, avec les mêmes mots qu'hier soir. Son récit arrache des cris de stupeur à Brenda et Teresa qui sont indignées. Cette dernière surtout, semble la plus choquée.

La sonnerie du début des cours achève de dissiper le malaise et nous rejoignons notre classe, plus soudés que jamais.


Joy : Je te protégerai quoi qu'il m'en coûte ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant