Joy : Je te protégerai quoi qu'il m'en coûte ✓

Merci

Après le déjeuner, je me rends dans le parc et m'assois au bord du lac. Thomas et Newt ne tardent pas à me rejoindre. Les deux garçons prennent place à côté de moi. Newt grimace en pliant sa jambe droite. Je n'ai pas le temps de le questionner que Thomas me demande comment je me sens.

Un silence s'installe entre nous trois que je ne tarde pas à briser pour poser la question qui me taraude.

- Comment suis-je allée de la voiture à mon lit ?

Les deux amis me scrutent puis Newt regarde le ciel et Thomas me sourit.

- C'est moi qui t'ai porté, répond-il comme si c'était évident.

- Vraiment ?

- C'est le moins que je pouvais faire.

Je le fixe pendant plusieurs secondes puis un sourire étire mes lèvres.

- Un sourire, c'est tout ce à quoi j'ai droit ? Les autres ont eu le droit à un câlin c'est pas juste !, gémit Thomas.

Je lâche un petit rire puis me mets sur les genoux pour le prendre dans mes bras.

- Ah, c'est mieux, sourit-il.

J'entends Newt soupirer d'exaspération devant ces enfantillages.

Le brun se détache enfin de moi et je me rassois, la tête en arrière pour m'imprégner du soleil.

- Bon moi je vous laisse, je vais voir Minho, déclare Thomas.

Je hoche la tête sans ouvrir les yeux. Un baiser effleure ma joue et je me redresse immédiatement. Thomas me fait un signe de la main puis s'éloigne. Je n'arrive pas à croire qu'il m'ait embrassé sur la joue ! Je me rassois et étends de nouveau mes bras derrière moi pour faire face au soleil. Je suis maintenant seule avec Newt. Le roux est toujours étendu sur l'herbe, les yeux clos. Le soleil joue sur sa peau pâle et donne des reflets blonds à ses beaux cheveux désordonnés. Sa jambe droite est étendue de tout son long tandis que la gauche est repliée.

- Merci.

Je ne sais pas pourquoi j'ai sorti ça à cet instant précis. Je voulais le dire depuis un moment sans en avoir trouvé l'opportunité.

Le jeune homme s'assoit puis me regarde, une expression interrogative sur le visage.

- Pour Gally et pour... hier soir...

- Il faut que tu arrêtes de nous remercier Georgie, c'est normal qu'on t'ait aidée.

- Non vous n'étiez pas obligés, encore moins toi.

Newt fronce les sourcils.

- On ne se connaît pas beaucoup alors tu n'étais pas obligé de te mettre en danger pour moi.

- Ce n'est pas une raison pour laisser un malade t'agresser, s'énerve le roux.

Que répondre à cela, il a raison. Il aurait fait la même chose pour une inconnue.

Sans m'en rendre compte, je me suis rapprochée de lui, comblant l'espace que Thomas a occupé quelques instants plus tôt. Nos mains se touchent presque, je sens même ses doigts effleurer les miens. Je redresse ensuite la tête et plonge mes yeux dans ses yeux. Il me sourit timidement.

Je me jette alors dans ses bras.. A mon grand étonnement, il ne me repousse pas mais me serre un peu plus contre lui. Ses mains caressant mon dos font naître un frisson le long de mon échine.

Puis nos corps se séparent. Je rougis, consciente de notre récente proximité. Je baisse les yeux sur sa jambe étendue. Soudain, des souvenirs affluent et font surgir une question.

- Newt ? Pourquoi tu n'as pas dansé avec nous hier soir ?

Je le vois grimacer.

- Mais si c'est trop indiscret, tu n'es pas obligé de me répondre.

- Non c'est bon. Disons que... j'ai eu un accident il y a un peu plus d'un an et depuis, je souffre de la jambe droite. Tu as peut-être remarqué que je boite un peu...

- Oui, j'ai remarqué... Ça te fait souffrir ?

- De temps en temps mais c'est supportable. Je prends des anti-douleur quand je commence à avoir mal. Le problème, c'est que je ne peux plus faire de sport et que je dois me ménager niveau course et rapidité.

- Je suis désolée.

- Tu n'as rien fait tu sais.

On se regarde, embarrassés, quand son téléphone vibre.

- Minho veut qu'on le rejoigne dans le gymnase, annonce-t-il.

- Tous les deux ?

Le roux hausse les épaules puis se lève avec difficulté. Je l'aide à se relever en attrapant son bras. Il me remercie d'un sourire puis s'apprête à dire quelque chose. Un ange passe. Il se recule vivement et fronce les sourcils.

- Merci mais je n'ai pas besoin d'aide, lance-t-il sèchement.

Décontenancée, je le suis jusque dans le gymnase. Il ne doit pas apprécier qu'on le prenne en pitié, c'est assez compréhensible. Quand mon père est mort, j'aurais pu frapper tous ces imbéciles qui essayaient de me faire parler plutôt que de me laisser faire mon deuil en paix.

Je ne connais pas toute l'histoire relative à son accident mais il considère ce "handicap" comme une faiblesse.

Le gymnase est vide quand nous passons la porte. Minho s'affaire à scotcher des tatamis entre eux.

- Qu'est-ce qu'il fabrique ?, murmure Newt en rejoignant son ami.

- Ah vous êtes là !, s'écrie Minho en nous voyant nous approcher. Newt, tu peux aller t'asseoir. Georgie tu enlèves tes chaussures s'il te plaît et tu viens au centre du tatami.

Le roux me lance un regard interrogateur auquel je réponds par un haussement d'épaules et une moue dubitative. Je fais néanmoins ce que l'asiatique me demande et enlève mes baskets pour me rendre au milieu du gymnase. Newt s'assoit sur une chaise et toise Minho.

- Je veux que tu me montres ce que tu sais faire !

J'écarquille les yeux.

- De quoi tu parles Minho ?

- Ton auto-défense, je veux une démonstration.

- Je ne peux pas faire ça, tu ne sais même pas en faire.

- J'ai juste à t'attaquer, c'est facile, rétorque le brun.

Je croise les bras sur ma poitrine.

- Je risque de te faire mal.

Minho pouffe.

- Je pense que ça ira, dit-il sûr de lui.

Peu convaincue, j'attache néanmoins mes cheveux en queue-de-cheval.

Je me mets ensuite en position de combat et j'attends que Minho se rue sur moi. Je m'écarte sur la droite. L'asiatique, qui fonçait tête baissée, se relève et recommence. Cette fois-ci, je fais une roue en arrière pour m'éloigner de lui.

Ébahi, Minho me regarde puis décide de jouer des poings. Je pare tous ses coups sans grande difficulté et arrive même à le repousser. Le combat dure une vingtaine de minutes jusqu'à ce que Minho déclare forfait.

- Ok, s'essouffle-t-il. T'es vraiment douée.

Je rejoins Newt, hilare tandis que Minho s'effondre sur le sol, la langue pendante.