Joy : Je te protégerai quoi qu'il m'en coûte ✓

Culpabilité

- Avec qui vas-tu au bal alors ?

Je relève la tête et cesse de tripoter mes légumes pour regarder Sonya. Aujourd'hui, je mange avec elle et Harriet. Je redoute la compagnie de mes amis pour le moment, ils comprendraient immédiatement la situation entre Thomas et moi et je ne suis pas d'humeur à leur expliquer.

- Je... je ne sais pas, avoué-je.

- Mais et Thomas ? Ce débile ne t'a pas encore invité ?, s'indigne Harriet.

- Je...

- Ah là là, j'te jure. Les garçons, tous les mêmes, de vrais lâches, soupire la blonde.

- Ne dis pas ça Sonya !, dis-je d'un ton froid.

Les deux amies s'interrogent du regard.

- Ça va Georgie ?, demande Harriet.

- Thomas et moi c'est fini.

- Oh je suis désolée ma Georgie. Si j'avais su, je...

- Ne t'inquiète pas. C'était un commun accord.

Ce n'est pas entièrement vrai. Tout est de ma faute, j'ai tout gâché. La seule chose que je souhaite, c'est oublier et rester amie avec Thomas sans culpabiliser. Je suis amoureuse de la mauvaise personne, de celle qui me déteste alors que son meilleur ami m'apprécie vraiment.

Une partie de moi me souffle que de toute façon, notre amitié aurait surpassé notre relation.

Les deux filles ne posent plus de questions. La suite du déjeuner se déroule sans encombre. Harriet et Sonya m'apportent un peu de bonheur. Je passe ensuite le reste de la journée à réviser mes cours et à éviter mes amis.

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J'ai trouvé refuge à la bibliothèque. Littérature et musique m'ont apportée le bien-être dont j'avais besoin. En vain, Thomas a essayé plusieurs fois de me parler. J'ai besoin de me pardonner à moi-même avant de pouvoir lui reparler. J'ai eu un comportement abject avec lui. J'ai l'impression d'avoir commis un crime alors que la victime m'a déjà pardonné depuis un moment.

Quelqu'un me tapote l'épaule. J'enlève mes écouteurs, Brenda est là.

- C'est ici que tu te caches ?, sourit-elle faiblement.

Je baisse les yeux. J'ai du mal à me contenir devant elle. J'ai envie de tout lui raconter mais je n'en ai pas la force.

- Écoute, Thomas nous a tout dit. Personne ne t'en veux. Surtout pas moi, ni lui.

- Et qu'a-t-il dit au juste ?

- Ne t'inquiète pas, il n'y avait que Teresa, Aris moi. Les autres n'ont pas entendu. J'avais compris depuis un moment ton manège avec Newt mais vous ne vous parliez plus, j'ai donc pensé m'être trompée. Il s'avère que non.

Un sourire illumine son visage.

- Alors tu es au courant ?

- Oui mais je garderais le secret et je sais que les trois autres feront de même. J'espère juste que tu auras le cran de lui parler.

- Mais il me déteste ! Tout ce que j'ai à faire, c'est attendre que ça passe.

- Georgie, l'amour ne s'efface pas en un claquement de doigts. Et puis, Newt ne te déteste pas, il est juste... Je ne sais pas mais quelque chose lui est arrivé et depuis, il est froid avec certaines filles, il est méfiant.

Je me remémore la discussion que Thomas et Newt ont eue et je raconte tout à Brenda.

- Oui c'est étrange. Mais ça prouve qu'il ne te déteste pas vraiment. Tout a commencé avec cette Rachel. Je suis arrivée deux mois après Thomas, ça a dû se passer durant ce laps de temps.

Je scrute mon livre. Quel soulagement de parler à Brenda, elle m'a tellement manquée.

- Thomas ne t'en veut pas tu sais ? Il faut que tu arrêtes de te torturer, d'accord ?

J'acquiesce sans grande conviction. C'est plus facile à dire qu'à faire. Je relève la tête et lui souris. Elle est géniale. Je m'approche d'elle et la prends dans mes bras.

- Contente de te retrouver Georgie.

- Ça ne fait même pas une journée...

- C'était beaucoup trop long.

Je ferme les yeux pour savourer cette étreinte.

Nous révisons encore un peu à la bibliothèque, puis décidons de regagner nos chambres avant le dîner. En sortant, quelqu'un m'interpelle. Je reconnais la voix de Minho.

- Thomas nous a dit que vous n'étiez plus ensemble. Je sais que ce n'est peut-être pas le bon moment mais... veux-tu m'accompagner au bal ?

Je glousse. Minho et son rentre-dedans... Il n'a pas perdu de temps.

- Pourquoi pas ?

- Super ! Alors j'ai une cavalière, tu vois je te l'avais dit !

Je ris et le regarde s'éloigner en trottinant. Brenda arque un sourcil et je secoue la tête. Elle rit à son tour et nous rejoignons le dortoir dans la bonne humeur.

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Je m'extasie une nouvelle fois devant ma robe turquoise. J'ai aussi trouvé des stilletos et des boucles d'oreilles assortis. J'attends que Teresa sorte de la douche pour qu'elle puisse me coiffer. Une serviette autour du corps et une autre sur les cheveux, je suis plantée devant ma tenue sans oser la toucher. Je me décide enfin à enfiler mes sous-vêtements puis ma robe. Elle tombe à la perfection. Elle épouse à merveille mes formes. Le bustier froncé me sied à merveille. J'enfile mes chaussures à lanières et prends quelques centimètres supplémentaires. Je dois culminer à 1m80, approximativement la taille de Thomas.

Teresa sort enfin de la salle de bains et Brenda prend sa place. Je patiente cinq minutes de plus, le temps qu'elle enfile sa robe rouge puis m'assois sur son lit comme convenu.

- Tu es prête ?, demande-t-elle.

J'acquiesce et laisse Teresa s'occuper de mes longs cheveux bruns. Elle les sèche puis les boucle. Elle les ramène ensuite en un chignon ravissant, digne d'une actrice. Postée devant la glace, j'ouvre la bouche, sidérée, je ne me reconnais même pas ! Deux mèches brunes retombent sur mes joues et elle a vaporisé un spray qui les rend plus brillants que jamais.

- Tu as fait des merveilles Teresa, comme toujours !, s'exclame Brenda en enfilant sa robe blanche.

Confuse, la frisée lève les yeux au ciel puis s'applique à dompter sa propre chevelure. Je m'attaque à mon maquillage, d'abord le mascara et le crayon et je termine par une touche de gloss. Brenda insiste pour me rajouter du blush. Mes amies achèvent de se préparer. Pendant ce temps, j'attrape un livre et m'assois, bien droite, sur le bord de mon lit pour ne pas froisser ma robe et ne pas dévaster ma sublime coiffure.

- Allez c'est l'heure, s'extasie Teresa.

Je relève la tête et consulte l'heure. Déjà une demi-heure que je suis plongée dans ma lecture. Je referme mon bouquin. Je me lève, lisse ma robe et inspire un grand coup pour évacuer un début de stress. Les gens vont-ils me trouver jolie ? Va-t-on s'amuser comme il se doit ?

Teresa et Brenda m'encouragent d'un sourire et me font passer devant.

- C'est parti, souffle Brenda.

Un sourire étire mes lèvres. Ce soir, même sans alcool, je danse.

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Merci @Ishouldgo pour tes commentaires ;) J'espère que cela te plait toujours et que d'autres suivrons ton exemple bientôt ^^