Pire que jamais

Chapitre 7

PVD MIA

Normalement, aujourd'hui devait être notre dernier jour dans cet enfer. Ça allait être du bonbon. Cette mission était simple. J'entrais dans le bureau de Vasquez, je piratais son ordinateur et téléchargeais ses fichiers. J'avais déjà connu bien plus dangereux. Comme l'été dernier, au japon, où, j'avais dû intercepter une bombe qu'avais ingérée sans le savoir un riche PDG.

Je remontai mes lunettes rapidement. Je devais arrêter de réfléchir, arrêter d'essayer de me convaincre. Oui, j'avais connu bien pire que le piratage d'un ordinateur appartenant à un criminel. Je le fessais chaque jour ! Alors pourquoi cette fois-ci, se serait différent ? J'allais me pointer entre ces quatre petits murs et allais faire mon travail. Je ne pouvais pas faire autrement, je ne pouvais pas faire davantage. Oliver ne pourrait pas me déranger dans mes manœuvres puisqu'il n'avait qu'à surveiller la porte et s'assurer que tout se déroulait comme prévu. Je vérifiai pour la millième fois dans ma valise que tout mon matériel y était encore, prêt à passer une fois de plus à l'attaque. Alors que je refermais le cadenas, Livia entra dans la pièce, toujours son sourire aux lèvres.

-Prêtes à affronter les gamins ? Me demanda-t-elle avec un clin d'œil.

Je soupirai en haussant les épaules. Honnêtement, nous ne pouvions probablement avoir pire que ce que nous avions auparavant subit. Les enfants étaient encore de vraies canailles, mais ils ne nous avaient pas gâtés pour autant ces derniers jours. Si nous avions, hier après-midi, eu droit à un concours du meilleur lanceur de tomate, ils avaient appris à se tenir tranquille.

Livia éclata de rire.

-T'inquiète, aujourd'hui ils ne pensent qu'à la fête qui les attends ce soir. Me rassura-t-elle

Elle me prit par la main et m'attira dehors. Sur tout le terrain, des tonnes d'homme et de femme, s'affairaient comme des fourmis aux préparations du Carnaval. Un chapiteau prenait lentement place en plein centre, des petits kiosques commençaient à apparaitre et de grands lampadaires illuminaient aux couleurs de l'arc-en-ciel le camping en entier. Je n'avais jamais vu quelque chose d'une telle envergure. Il faut dire que dans les films et dans les livres, les célébrations pour enfants tournent constamment au vinaigre. Entre les châteaux gonflables qui éclatent et les manques flagrants de plaisir, on voit mal comment des bambins peuvent apprécier... Sous mes yeux élargis par la surprise se construisait un tout autre décor. La nuit tombé, nous auront tous droits à l'ambiance ludique et féerique qui s'y dégageait.

-C'est impressionnant, je sais. Allons rejoindre les garçons à la cuisine ! Me dit l'indienne interrompant mes réflexions.

Dans la cuisine, c'était le chaos. La farine volait dans tous les sens. Je ne pouvais même plus distinguer les cheveux roux de Thalia ni ses taches de rousseur pourtant bien visible il y a à peine quelque heures. En plein milieux de cette attaque de «boulles de neiges», Oliver et Gabe se fessait bombardé ardemment par les petits monstres. Je secouai la tête, dépourvu et découragée. Dites-moi comment ils en étaient arrivés à ÇA alors que l'horaire indiquait clairement «Confection de pâtes à sel» ! Je me retournai pour demander conseil à Livia, mais je remarqué rapidement que c'était sans espoir. Elle s'était elle aussi jointe aux garçons. Je ne savais pas du tout comment gérer une situation aussi catastrophique. J'aurais beau crier, ça ne servirait à rien et j'en n'avais complétement conscience. J'hésitais entre rester sur place et hyper ventilée ou m'enfuir et profiter de ma journée d'une manière ou d'une autre, j'en conclus que la deuxième option était la meilleure. Elle m'assurait la survie et m'évitait une crise de nerfs. Je tournai les talons et me précipitai vers la porte. Alors que je tournais la poignée, on m'en empêcha. Je me retournai pour confronter celui qui venait de gâcher mes plans et, sans surprise je me retrouvai face au visage barbouillé d'Oliver. Il passa rapidement une main sur ma joue pour la peindre de blanc.