Thomas Brant habite une charmante maison dans un quartier résidentiel plutôt tranquille de New-York, loin des buildings et du rush constant. Avec ses murs en briques et ses volets rouges, j'admets avoir du mal à imaginer mon professeur si mystérieux y habiter. À vrai dire, je le voyais davantage au sommet d'un immense building, dans un loft puriste et design.
Je descends de ma voiture puis m'approche de sa boite aux lettres, mon dossier en main et la boule au ventre. J'espère de tout coeur qu'il ne me regarde pas derrière ses rideaux et qu'il ne va pas sortir, sinon je perdrai tous mes moyens. Discuter avec son prof et avoir un bon feeling avec lui est une chose, mais le voir en-dehors des cours et qui plus est chez lui, ça en est une toute autre.
Le plus rapidement et en essayant de ne pas avoir l'air d'une cambrioleuse, je me précipite vers la petite maison en fer forgé censée être sa boite aux lettres sur laquelle est inscrit le nom Brant en gros, puis m'apprête à y jeter mon dossier lorsque, à mon grand désespoir, la porte de la maison s'ouvre grand sur... une petite fille. C'est une petite brunette absolument adorable qui ne doit pas avoir plus de six ou sept ans, et je me demande un instant si je ne me suis pas trompée de maison, jusqu'à que celle-ci s'approche de moi et qu'elle me dise :
- Salut, je m'appelle Abigail.
- Hum... bonjour Abigail, je m'appelle Mia.
- Tu cherches mon papa ?
Alors c'est bien sa fille... En même temps, avec son charme indéniable et son charisme, tu m'étonnes qu'il ne pouvait pas rester célibataire toute sa vie. Ce qui me surprend en revanche, c'est l'absence d'alliance sur son annulaire. Il doit être divorcé... En vrai, je m'en fous un peu.
- Quoi ? Euh, non, je voulais juste déposer ça dans la boite aux lettres, je réponds en lui montrant mon dossier.
- Abby !
Oh non. Pourquoi est-ce qu'il faut que tout soit toujours compliqué ? Tout ce que je voulais c'était déposer ce maudis dossier et m'en aller, moi ! Je lève la tête pour tomber sur mon prof qui sort de sa maison, vêtu d'un jean et d'un pull-chemise bleu sombre très chic, et je me prends à me dire qu'il fait beaucoup moins que son âge, habillé de cette façon.
- Abby, rentre à la maison, il ordonne à sa fille en s'avançant vers moi.
La petite obéit sans ciller et nous nous retrouvons seuls face à face.
- Bonjour professeur, je vous ramène le dossier comme prévu, je dis poliment en tentant de lire l'expression sur son visage, sans succès.
Soudain, un léger sourire se déploie sur ses lèvres tandis que ses yeux me toisent brièvement de haut en bas, comme si je ne pouvais pas le voir. Il me met vraiment mal à l'aise mais je ne peux décemment pas me permettre d'agir insolemment avec un homme qui a le pouvoir de détruire mon parcours, mes études et mon avenir.
- Eh bien, puisque vous êtes là, entrez donc un instant.
- Non ! je m'exclame malgré moi avant de radoucir ma voix pour ne pas le braquer. J'ai un tas de choses à faire, des courses, des euh... enfin, plein de choses, quoi.
C'est pas vrai, j'ai vraiment un problème. Surtout que ce ne sont pas des courses, que j'ai à faire, mais aller chercher mon frère à l'aéroport. Cet homme a le don de me rendre complètement nerveuse. Il me fait dire n'importe quoi.
- Ça ne durera qu'un instant, et puis Abby et moi nous apprêtions à goûter.
- Vraiment, je dois...
Mais il ne semble pas m'entendre puisqu'il tourne les talons et se dirige vers l'entrée tandis que je le suis à contrecoeur. Voilà pourquoi je ne voulais pas le voir, parce que je savais que ça mènerait à un désastre. Je ne souhaite sincèrement à personne de se retrouver dans ma situation en ce moment, car il n'y a pas plus mal à l'aise que moi tout de suite.
VOUS LISEZ
IDEM Until the end of eternity
RomanceColin. Le simple fait d'écrire ton nom sur cette feuille vierge de tout, d'encre, de nous, de notre amour et de vie, me donne le sentiment de mourir encore un peu plus. Parfois je me prends à prier pour que tu m'aies oubliée, afin qu'au moins l'un...