Chapitre n°3 - La violence est le dernier refuge de l'incompétence

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Mercredi 3 Mai 2017, Cancún.

« J'ai mal entendu ? demande-je.

- Non, je t'aime. Je suis amoureux de toi depuis le premier jour, depuis la première fois que mon regard à croisé le tien, Aly.

- Je suis désolée de te dire ça, mais je ne t'aime pas. J'aime Logan, et je suis très bien avec lui.

- J'ai changé, en mal, je le sais. Mais je suis prêt à rechanger pour toi, je sais que tu m'aimes, au fond. Je m'en veux de t'avoir laissé partir de ma vie, Alyson. Je ferais tout pour te rendre heureuse, pardonne moi je t'en supplie.

- Je ne t'aime pas Marvyn.

Je fais volte-face mais celui-ci m'attrape fortement le poignet. Des sueurs froides parcourent mon échine et mon cœur se met à battre trop vite et bien trop fort.

- Non, tu vas m'aimer ! Et je ferai tout pour qu'on soit ensemble !

- Tu vas me forcer à t'aimer ?

- Peut-être bien.

- Tu n'y arriveras pas, Marvyn, je suis amoureuse de Logan, réponds-je froidement.

- Non c'est faux ! Tu m'aimes ! affirme t-il en lançant le bouquet de roses sur le sable qu'il avait gardé en main jusque là.

- Je ne t'aime pas, j'aime Logan. Mets toi ça dans le crâne.

- Je n'arriverai peut-être pas à faire en sorte que tu m'aimes, mais je sais que j'arriverai à ce que toi et moi soyons ensemble, ma douce. Je te le promets.

La peur s'empare de moi, des sueurs froides coulent le long de mon visage et de mon dos. Mon sang est glacé, je peux à peine bouger. Sa main serre tellement fort mon poignet que les veines de son bras ressortent à s'exploser.

- Marvyn, lâches moi, tu me fais mal ! Et ne m'appelle pas « ma douce ». Je ne t'aime pas et je ne serais jamais avec toi.

- C'est ce qu'on verra, ma douce.

- Arrêtes ! Lâches moi !

Il relâche mon poignet, à mon plus grand étonnement. Je le fusille du regard puis ce dernier se pose sur la trace de sa main, visible sur mon poignet. Je le masse, ce dernier me faisant vraiment mal.

- Au revoir Marvyn, finis-je d'une voix glaciale. »

Je m'élance alors dans une course jusqu'à chez moi. Essoufflée, je m'arrête un instant et regarde s'il ne m'a pas suivit. Il n'est nul part dans les environs, alors je continue de marcher jusqu'à la maison. Lorsque j'y arrive, je m'enferme dans ma chambre, seule. Personne n'est encore rentré, mais je pense qu'ils ne devraient plus tarder.

Je m'allonge dans mon lit en songeant à ce que pourrait bien faire mon ex-meilleur-ami. Il est totalement fou, c'est complètement absurde. Comment peut-il m'annoncer ses sentiments pour moi puis juste après me forcer à être son objet, son appartenance ?
Il m'aime, je l'entends bien, mais il n'a pas à me forcer d'être sienne si je n'en ai pas l'envie.
Le connaissant, je sais ce dont il est capable. Il a déjà réussi à obtenir d'horribles choses de la part de certaines filles du lycée. Je ne pensais pas qu'il tenterait de me faire quelque chose, à moi, mais ce qui est sûr, c'est que je ne me laisserai pas faire face à ce monstre.

J'appelle Maely pour lui raconter ce qu'il vient de m'arriver, mais je tombe sur le répondeur. Je réessaie une nouvelle fois, mais c'est encore sa messagerie. Je lui laisse un message puis pose mon téléphone sur mon lit et me laisse tomber en arrière en m'affalant sur mes coussins. Mon souffle commence petit à petit à ralentir et à reprendre un rythme normal.
Je me lève et prends mon enceinte bluetooth en la connectant à mon téléphone. Une fois connectée, je choisis une musique sur mon mobile et mets « Avenue » de H.E.R.
J'allume une cigarette et me remets sur mon lit. Je passe ma jambe droite sur mon genou gauche, alors que mes pieds bougent au rythme de la musique, tandis que je commence à me calmer. Mes paupières se font de plus en plus lourdes mais je dois résister à mon envie de dormir. Je tire une latte, puis me lève d'un coup et vais à la cuisine, mon enceinte à la main. J'écrase ma clope terminée dans un pot de fleurs, lave mes mains, et prends une pomme qui trônait sur le haut des autres fruits dans la coupelle. J'en croque un morceau, puis sors du jus de fruits du frigo. Mon corps s'endiable petit à petit sur le tempo de la musique alors que je me redirige dans ma chambre. Je commence à danser et chanter sans vraiment m'en apercevoir tout en montant les escaliers menant à ma chambre. Arrivée l'étage, on m'attrape par derrière en me mettant une main sur ma bouche pour étouffer mon cri de stupeur. Mes yeux s'écarquillent alors que ma pomme vient de dévaler les escaliers ainsi que mon enceinte. Ma bouche est toujours recouverte de cette main puissante, je panique.

❝𝐀bîmée❞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant