❝𝐀bîmée❞

Chapitre n°4 - Parles-moi d'une souffrance qui se cache et reste ignorée

Mercredi 3 Mai 2017, Cancún.

Le cœur lourd et un mal de crâne phénoménal, je me réveille comme si je venais de sortir d'un long coma. Je n'ai aucun souvenir de ce qu'il s'est passé, de ce que je fais allongée dans mon lit, seule, encore habillée de mes vêtements de la veille. J'ouvre les yeux et m'étire avant de bailler disgracieusement et de me frotter les yeux, mais la porte de ma chambre s'ouvre laissant apparaître le doux visage de ma meilleure amie qui tient à la main, une tasse de café.

« Hey.. tu vas mieux ? me demande-t-elle d'une voix mielleuse.

- Euh.. oui, pourquoi ? réponds-je encore un peu dans le flou.

- Tu m'as fait peur tout à l'heure, pourquoi t'as pété les plombs comme ça ?

- Je.. quoi ?

- Tu sais, ta crise de larmes tout à l'heure ?

Je n'ai aucun souvenir d'avoir fait une crise de larmes, et encore moins en présence de Maely. Je plisse les yeux, essayant de comprendre les mots qu'elle me mâche pour que je comprenne où elle veut en venir, mais en vain. Rien ne me vient.

- Attends, attends, répète moi tout depuis le début, réplique-je après quelques minutes d'incompréhension.

- Tu m'as envoyé ce message, commence-t-elle en me montrant de nouveau son téléphone, et quand je suis arrivée tu avais un balai dans les mains, et tu t'es mise à pleurer à chaudes larmes comme si tu venais d'apprendre que quelqu'un était mort. Je t'ai amené dans ta chambre et tu as pleuré pendant une demi heure, trois quart d'heure à flot. T'as crié et tu t'es endormit dans mes bras, tu ne t'en souviens vraiment pas ou tu me fais galérer ?

Mon cerveau tente de comprendre les phrases et les scènes que me décrit ma meilleure amie, quand un souvenir poignant me parvient tout à coup. Marvyn, son aveu, son entrée à la maison, le fait de m'avoir mise sous silence, les menaces le revolver.. Tout me revient à présent, et quelques larmes perlent mes joues.

- Aly que t'arrive t-il encore ? Pourquoi tu pleures, arrêtes je t'en supplie.. s'attriste Maely.

« Ô, et bien sûr, tu ne parleras de ça à personne, PERSONNE. Bonne soirée mon amour. »

Ces mot tranchants me percutent, je ne dois en parler à personne, surtout pas à elle. Elle irait le tuer sur le champ, mais elle ne sait pas de quoi il est capable, comme moi. Personne ne sait qui il est vraiment, je pensais le connaître mais c'était une belle erreur, il peut être prêt à tuer n'importe qui, n'important quand.

- Aly, je te parle, réplique t-elle en passant son doigt sous mon œil en essuyant une larme.

- Allons manger, j'ai faim. Quelle heure il est ? demande-je en essayant d'éviter le sujet.

- Explique moi avant ce qu'il t'a prit, et il est n'est que vingt et une heure deux.

- Merci, bon on commande quoi ?

- Aly explique moi !

- Expliquer quoi ? Il n'y a rien à expliquer, j'ai juste pleuré c'est tout, je n'ai pas le droit de pleurer une fois de temps en temps ?

Un silence s'installe entre nous. Maely me regarde espérant sûrement que je lui explique la raison de ma crise, mais je ne réponds pas, je ne veux pas qu'elle sache, qu'elle découvre que je suis faible et incapable de me défendre face à Marvyn.

- Tu veux que je dise aux garçons que tu annules ?

- Annuler quoi ?

- Ben la soirée.