1. Les premières nouvelles

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Lundi matin. Tout le monde était fatigué. En plus, il faisait tellement beau dehors! Mais il fallait se concentrer... Oui! Après tout, c'était quand même un examen de géographie! Même si certains n'avaient pas vraiment cette cause à cœur, d'autres espéraient réussir. La classe était totalement silencieuse. On ne pouvait seulement entendre les bruissements des crayons sur les feuilles et les pas du professeur qui faisait sa "tournée" pour vérifier les devoirs.  

Pendant qu'on écrivait tant bien que mal nos notes sur les autochtones du Québec dans nos fameux fascicules de notes, la classe était on ne peut plus normale. Il y avait Benjamin écrasé sur son bureau, comme à l'habitude, Sacha qui dansait dans le fond de la classe, Kayla qui dessinait des dessins douteux sur le bureau de Marie-Ève, Justin qui crachait des crayons sur Alexanne, Samuel qui lisait, Sandrine qui faisait des clins d'œil à Olivier pendant que d'autres s'avançaient subtilement dans leurs interminables devoirs. Bref, c'était tout ce qu'il y avait de plus normal dans une journée normale. En tout cas, tout ça pour dire que la première période s'était terminée sans aucun fait surprenant...

La cloche sonnée, les élèves se levèrent et allèrent parler avec d'autres. Pendant que l'autre prof arrivait dans la classe, il y avait un espèce de rassemblement de gens autour de Sébastian qui, cellulaire en main, passait en revue un document spécial de la presse plus du matin-même. Jamais on ne se serait douté qu'il lisait la presse, mais... Bon, de toute façon, ce n'est pas important. Alors que le rassemblement devenait toujours plus gros, on put entendre des mots que Adam (qui semblait avoir prit possession du cellulaire) lisait sur l'article. On pouvait entendre des morceaux de "désastres bactériologiques" ou de "catastrophe imminente"... En gros, on se pensait dans l'esprit de Dérick. Mais avant qu'on puisse entendre la suite, la cloche sonna et on a du tous se rasseoir. Nullement intéressé par les fractions et les exposants décrits au tableau, la plupart des élèves possédant un téléphone étaient sur le Web et lisaient la suite de l'article. C'est donc par l'entremise de ces quelques personnes que le reste de la classe fut informée de ce qui se tramait dans le monde. On disait qu'un train contenant des substance toxique avait déraillé, dans le nord-est des États-Unis, libérant des quantités de ces substances dans l'air. Le mélange de tous ces éléments aurait donné naissance à une bactérie qui se serait répandue à une vitesse incroyable. On suggérait donc aux gens de rester à l'intérieur dans un cercle de plusieurs kilomètres pour éviter le risque de contamination.

Le prof se retourna pour voir s'il y avait des questions. Il s'aperçut alors qu'il n'y avait pas beaucoup de monde qui écoutait son cours et juste avant qu'il ne commence à faire de la discipline, un message de la secrétaire l'interrompit. C'est ce message qui à jamais changea le cours du destin.

-Un moment d'attention svp. Ce message s'adresse à tous les enseignants. Il y aura une courte réunion à la salle des professeurs à la cloche. De plus, on demanderait aux élèves de demeurer à l'intérieur pendant toute la pause. Merci de respecter ce message.

Et c'est ensuite que le prof confisqua tous les téléphones qu'il pouvait voir. Abattus, les élèves continuèrent leur travail en silence. Par contre tout le monde s'envoyait des regards en associant le message avec le déraillement du train. Alors, juste après avoir reçu un nouveau devoir, ils quittèrent tous la classe pour la pause.

-Est-ce que tu penses qu'il y a un lien à faire? demandait Océane.

-De quoi, un lien? répondit Maude.

-Franchement Maude, commença Marie-Ève, entre les nouvelles pis le message!

-Ben...Moi je pense que oui! affirma Camille. L'accident s'est pas passé si loin d'ici!

-On aurait pu mieux comprendre si le prof nous avait pas pris nos cell...songea tout haut Océane.

Alors que le flot d'élève dévalait les escaliers, certains d'entre eux tentaient en vain d'ouvrir la porte menant dehors. Elle avait été barrée.

-Hey, je pensais qu'on pourrait au moins aller en dessous du gym, dit Rébécca.

-Euh... Allo Reb? s'exclama Lorianne. Tu penses tu que le gym va nous protéger des bactéries?

-Bon, de toute façon, dit Rébécca, c'est clair qu'on peut pas y aller...

Comme on ne pouvait aller dehors, la plupart des élèves se retrouvèrent à la cafétéria.

-Hey, non mais y'a ben trop de monde! dit Juliette.

-On peut aller là-bas, commença Élizabeth en pointant vers le couloir qui menait à la palestre. Il va peut-être y avoir moins de monde...

-Ben c'est sur qu'il va moins en avoir qu'ici, dit Aryanne. Vraiment! On étouffe!

Alors que Juliette, Élizabeth, Aryanne, Anne Rose et Noémie s'en allaient dans cette direction, des élèves ayant trouvé (on ne sait pas trop comment) les clés de la porte qui menait dehors commençaient à aller à l'extérieur. C'est donc comme cela que plusieurs élèves de secondaires 3, 4 et 5 se retrouvèrent dehors.

-Hey, on y va tu? proposa Aryanne.

-Ben... Je sais pas trop, répondit Élizabeth. On est pas supposé sortir. Ils l'avaient dit, dans le message!

-Oui, et ça avait peut-être rapport avec les nouvelles! ajouta Anne Rose.
 
-Hey là, common! s'exclama Juliette. Revenez-en, des nouvelles! Moi, je vais dehors. Viens-t-en Ary.

Sur ce, et suivies du reste du groupe, elles allèrent dehors et prirent une grande bouffée d'air. Quant à ceux à l'intérieur, ils s'étaient regroupés autour des gens à qui on n'avait pas enlevé le cellulaire et ils lisaient la suite des articles. Selon le document, une épidémie avait débutée à faire de nombreuses victimes non loin de là. Bientôt, c'était toute l'école qui était mise au courant.

-Hey, regarde Sam, lança Jean-Christophe. Y'a du monde dehors! On y va?

-Non, c'est sur qu'on va se faire avertir!

-Ben ça a pas empêcher Aryanne, Juliette pis cette gang là de sortir!

-Hey, regardez les gars, dit Olivier en pointant un homme par la fenêtre, y'a un monsieur bizarre dehors!

En effet, dehors, s'avançant vers le groupe d'élèves, il y avait un homme (ou le restant d'un homme). Il marchait lentement, en titubant à chaque pas. Il portait des vêtements sales et il avait l'air en un bien mauvais état.

-Hey toi! cria un élève de secondaire 4, attirant ainsi le regard de l'homme qui alla dans sa direction. Je crois que tu devrais plutôt aller à l'hôpital, pas à l'école!

Mais, ignorant les paroles de l'élèves, le nouveau venu s'en approcha davantage en laissant échapper des grognements. Bientôt, ils ne furent séparés que de quelques mètres.

-Hey, attend une minute... Il me semble que tu me dis quelque chose...

Malheureusement, il n'eut pas le temps d'achever sa phrase que l'homme lui sauta dessus. L'élève se débattit, mais, soudainement, le sauvage lui mordit le bras, arrachant en même temps une grande partie de peau. Le sang giclait en tous sens et les amis de la victime, tentant de l'aider, connurent le même sort que ce dernier. Le monstre les agrippa aux jambes et les mordit eux aussi, provoquant l'affolement général qui ne manqua point d'attirer les surveillants de la cafétéria qui accoururent immédiatement. Alors que les étudiants se précipitaient à l'intérieur, une dizaine de nouveaux monstres firent leur apparition au bout de l'école. Les surveillants traînèrent quelques élèves blessés à l'abri, aidés de d'autres étudiants. Par contre, le premier homme avait déjà mangé la chair en grande quantité de l'un. Ils ne purent l'aider et durent s'enfuir en fermant les portes vitrées sous le gymnase.

Tous les élèves regardaient par les fenêtres de l'école, figés d'horreur. Les autres monstres se rassemblèrent devant les portes de vitre et commencèrent à cogner contre celles-ci, produisant des petites fissures dans le matériau. La cloche de la troisième période sonna, mais personne ne broncha. Tous avaient le regard sur le cadavre. Puis, soudainement, le mort se mît à bouger.

210 - The WALKING DEADOù les histoires vivent. Découvrez maintenant