Chapitre 1

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Je marchais seule dans les rues de New York, à l'affût du moindre signe de ceux que je cherchais. J'étais persuadée qu'ils étaient près d'ici. Cela faisait pusieurs mois déjà que je les traquais, fréquentant les endroits dans lesquels ils avaient l'habitude de se rendre.

Je n'avais jamais eu le courage de m'approcher si près d'eux, mais désormais j'étais prete à les affronter. Bien sûr, je n'étais pas tout à fait seule. Mes deux coéquipiers suivaient tous mes faits et gestes grâce à une puce GPS implantée dans mon bras.

Dans la ruelle légèrement éclairée par les quelques lampadaires encore fonctionnels, seul le bruit de mes pas résonnait. Je me doutais bien que je n'allais pas tarder à en rencontrer un ou deux. Mon coeur battait à une allure folle dans ma poitrine.

Un léger craquement se fit entendre derrière moi. Je fis volt-face et me retrouvai face à deux hommes d'une quarantaine d'années. Ils auraient put paraitre aimables, si des sourires sadiques n'avaient pas barrés leurs visages, les rendant inquiétants.

- Tu t'es perdue, chérie? me lança l'un d'entre eux en s'approchant de moi.

Je fis un pas en arrière et l'autre éclata d'un rire démentiel. Je frissonai. Son rire n'avait rien d'humain. Le premier fit un nouveau pas vers moi pour m'attraper le bras et me jeter au sol. Lorsque je heurtai le sol, une douleur aiguë se réveilla au niveau de mon poignet. Il attrapa mes cheveux et me força à me relever. Il approcha son visage du mien, me soufflant son haleine chaude à la figure.

- Alors, qu'est-ce que ça te fais de te sentir faible? Tu crois vraiment que l'on ne t'avait pas remarquer depuis tout ce temps? Remarque, tu as été plutôt maligne jusque là. Toujours dans des lieux publics.

Mon coeur tambourinait si vite dans ma poitrine, que je croyais réellement qu'il allait s'éjecter. Je tentais de remuer comme je pus pour qu'il desserre sa prise sur mes cheveux, mais je ne fis que l'énerver davantage.

- Cesse de gigoter comme ça, c'est insupportable.

Comme il n'était pas décider à relâcher sa prise sur moi, je lui balançai un coup de genou dans l'estomac. Son souffle se bloqua dans sa poitrine et il relâcha mes cheveux. Je me dégageai rapidement de son emprise mais, malheureusement pour moi, l'autre fût plus rapide que moi et me jeta au sol. Il s'assit à califourchon sur moi et me décocha un coup de poing dans la mâchoire, qui fit heurter ma tempe contre le béton froid.

Tout devint flou autour de moi. Je l'entendis rire puis il me décocha un puissant coup de poing dans le thorax. Mon souffle se bloqua dans ma gorge et, tandis que je luttai pour reprendre mon souffle, il se leva et sortit quelque chose de sa poche. Mon coeur s'accéléra de nouveau et mes yeux s'écarquillèrent de peur. Les larmes de douleur qui coulaient au coin de mes yeux m'empêchaient de voir distinctement ce qu'il tenait dans la main, mais je réussis à deviner un petit couteau suisse.

Il me saisit le bras et, d'un coup sec m'entailla la peau à l'endroit où se trouvait la puce. Il pénétra ses doigts dans ma chair, et mon cri de douleur resta coincé dans ma gorge; je n'avais toujours pas repris mon souffle. Lorsqu'il relâcha mon bras, il jeta la puce derrière une poubelle. Son acolyte s'était relevé depuis un moment déjà et m'observai d'un oeil mauvais. Il se dirigea vers moi et je me recroquevillai sur moi-même. Il me décocha un petit sourire menaçant puis me gratifia d'un coup de pied puissant dans l'estomac.

Puis je perdis connaissance.

***

Lorsque je me réveillais, la première chose à laquelle je pensais fût Froid. Tout était terriblement froid. Le sol sur lequel j'étais allongée était gelé et les chaînes accrochées à mes chevilles me glaçaient litéralement la peau.

Je me relevai en prenant appui sur mon poignet droit. Erreur, une horrible douleur se répandit dans mon bras et je retombai lourdement sur le sol. Je jetai un regard circulaire à la pièce dans laquelle je me trouvai. Les murs et le sol étaient gris. Un lit miteux était placé dans un coin de la pièce, sans couverture.

Un grincement de porte se fit entendre à l'extrémité de la pièce et deux hommes en gris pénétrèrent à l'intérieur. Je me recroquevillai dans un coin. Ils ricanèrent et l'un des deux s'agenouilla près de moi.

- Tu fais moins la maligne, maintenant que tu es à notre merci.

Je lui lançai un regard noir et il me giffla avec une telle force que ma tête partit en arrière et heurta violemment le mur derrière moi. Mes yeux se remplirent d'étoiles et je priai pour ne pas m'évanouir de nouveau.

- Va prévenir le boss qu'elle est réveillée, lança-t-il au type resté en retrait près de la porte.

Ce dernier acquiesça en silence et sortit de la pièce. L'autre se releva et se mit à faire les cents pas. Je fermai les yeux car il commençait à sérieusement me donner le tournis. Il me fixait d'un regard tellement haineux que je n'osai pas bouger.

Nous passientâmes un moment comme ça puis la porte s'ouvrit à la volée, laissant entrer trois autres personnes. Il s'arrêta de tourner en rond et se dirigea vers les nouveaux venus. J'en profitai pour les étudier. Le premier, et visiblement le plus influant, était immense avec des épaules carrées et des cheveux coupés très courts. Le second était beaucoup plus frêle mais je me doutais bien qu'il pouvait mettre quelqu'un à terre sans beaucoup de difficulté. Le troisième était beaucoup plus jeune, sûrement une vingtaine d'années. Ses longs cheveux bruns étaient remontés en queue de cheval. Il était baraqué avec les mêmes épaules carrées que le premier. Il restait légèrement en retrait, comme s'il n'avait aucune envie d'être là.

Lorsque son regard croisa le mien, j'eus à peine le temps d'apercevoir une petite lueur de culpabilité. Elle passa si rapidement que je crus l'avoir imaginé. Son regard accrocha le mien quelques secondes, mais se fût lui qui détourna les yeux en premier.

Le plus grand s'approcha de moi d'un pas rapide et s'agenouilla près de moi. Je n'osais pas bouger, trop terrifiée et frigorifiée pour faire un geste. Il me décocha un sourire carnassier avant de me lancer d'une voix moqueuse:

- On va jouer à un jeu, tous les deux. Je vais te poser quelques questions et si tu me réponds correctement, il ne t'arrivera rien.

PrisonnièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant