L'ennui. Vous avez le week-end.

4. Se trouver un nouveau compagnon

Kami était devant diverses cages, mal à l'aise, le regard fuyant. Aujourd'hui, on était samedi, et elle s'ennuyait ferme. Comme Kuroo était parti à un entraînement, elle s'était retrouvée toute seule à chercher une occupation. Elle avait donc finalement décidé d'enfin adopter un chat, histoire que ce soit fait.

Elle comprenait parfaitement que le brun soit très prit par les entraînements et les matchs, mais elle aurait aimé passer plus de temps avec lui. Elle commençait à en avoir marre d'être seule dans cet appartement. Aussi, l'idée d'adopter un matou lui trottait dans la tête depuis pas mal de temps.

Et elle était là, à un refuge de chats abandonnés, l'écharpe remontée jusqu'au nez, un bonnet à pompon visé sur la tête. Finalement, ce n'était peut-être pas une si bonne idée que ça... songea-t-elle en jaugeant les chats enfermés devant elle. Lequel prendre ? Il y avait tellement... En plus, ils lui faisaient l'œil du Chat Potté, l'air suppliant.

Et pourquoi le brun tigré en haut à droite ? Il était tout mignon avec sa bouille de bébé tigre marron... et puis il fallait avouer que ses yeux jaunes avaient l'air de briller dans le noir, ce qu'elle trouvait assez classe. Il semblait serein, pas trop chiant et était mignon à regarder. Oui, mais tous les chats étaient mignons à regarder... 

Ou alors l'angora au pelage argenté. Il avait le museau et les oreilles gris sombres et de grands yeux bleus clairs. Non, là elle craquait ! Quel beau visage d'ange ! Elle approcha sa main du grillage et grattouilla l'oreille de l'animal. Il ronronna de manière beaucoup trop kawaii au gout de la jeune fille. Ça cachait un truc. 

Elle continua un peu à regarder les félins un à un. Les pauvres petites choses... Elle aurait tellement voulu TOUS les prendre, ou alors au moins leur trouver une famille où ils seraient heureux... Comment pouvait-on abandonner ces boules de poils ?!

Enfin, un chat en particulier attira son attention. Sa cage se trouvait à la deuxième rangée en partant du bas, tout à gauche. A l'intérieur de l'abri, se trouvait un chat noir de taille moyenne, les yeux verts brillants d'intelligence. Elle s'y intéressa de plus près lorsqu'il la fixa tel un roi fixe son bouffon, l'air ennuyé. 

Fallait pas pousser, elle était là pour les sortir de la mouise et tout ce qu'elle récoltait de la part de ce vieux chat miteux c'était un regard indifférent et un air supérieur ? C'était l'hôpital qui se foutait de la charité ! Elle alla trouver la femme qui l'avait conduite devant les cages et la questionna : Quel âge avait-il ? Depuis quand vivait-il ici ? Mâle ou femelle ? Encore capable d'avoir des rejetons ou pas ?

"Donc c'est lui que vous prenez ?" demanda la dame, visiblement heureuse.

Et là, Kami ne sait toujours pas ce qui lui a prit, mais sans une seconde d'hésitation ou de pesage de pour et de contre, sans même réfléchir à quoi elle s'engageait, sans penser à ce qu'elle disait, elle répondit d'un ton décidé :

"Oui."

Il y eut un petit silence avant que sa décision ne soit accueillie par un piaillement ravi de la femme.

"Oh, splendide, splendide ! Vous devez signer quelques papiers et puis il est à vous !"

Et en effet, après trente minutes de paperasse, on lui donna un panier avec le chat à l'intérieur. Mon Dieu, quelle connerie avait-elle encore fait ? Le matou la fixait d'un air pire que blasé, installé dans sa boîte à la place passager de la voiture. Le silence fut de mise pendant tout le trajet.

Lorsqu'enfin ils furent arrivés, la jeune femme se gara et sortit le panier avec la plus grande délicatesse possible. Indifférent, le chat était couché dans sa cage, l'air hautain. Elle qui voulait une compagnie amusante, c'était loupé.