8. Se faire recaler à un entretien d'embauche

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Eiko était allongée sur le canapé, étalée de tout son long sur le ventre, l'air épuisée. Seul un sentiment de profonde tristesse apparaissait sur ses traits, ce qui était dû à son dernier échec professionnel. Dans ce domaine, les échecs, elle ne faisait pas que les essuyer. Elle les collectionnait. En deux mois, elle avait postulé pour à peu près tous les postes de la région mais rien n'avait marché.

Alors elle était là, à se morfondre silencieusement, squattant allègrement le canapé de la mère de son petit ami, canapé qu'elle connaissait déjà plutôt bien.

En effet, elle avait habité dans l'appartement quelques temps, au début de sa relation avec le blond. À l'époque, sa mère et sa sœur étaient parties en voyage et ne savaient donc pas que la nouvelle petite copine de son fils habitait clandestinement chez elles. La jeune femme ne s'était jamais séparée des clefs de l'appartement.

La porte s'ouvrit et des pas s'avancèrent dans le salon. Ukai était rentré. La rouge ne bougea pas et resta en mode paresseux, la joue écrasée sur un coussin. Ce mec était parfait.

Beau, sportif, drôle, gentil, pas crétin, même si il fallait briser la glace au début, il se montrait ensuite foncièrement bon avec ses proches. Pour couronner le tout, il était très attentionné et voulait toujours s'assurer que tout roulait pour elle. Si il y avait bien une chose qui la saoulait chez lui, c'était ça d'ailleurs : Il était 30 fois trop protecteur.

« Eiko ? Tout va bien ? » Demanda-t-il en s'accroupissant à sa hauteur.

Elle haussa les épaules. Elle détestait admettre ses foirages. Mais là elle avait un sentiment de défaite absolument ignoble. Elle se sentait pathétique. Depuis quand est-ce qu'on se faisait rejeter par une entreprise de démarchage porte à porte de robinetterie alors qu'on se tapait ce genre de mec a côté ? Elle ne le méritait tellement pas...

« Hey... il s'est passé un truc ? Princesse, répond moi...

-C'est rien... » grogna-t-elle en déposant un baiser furtif sur ses lèvres.

Il lui le rendit avant de caresser doucement sa joue, les sourcils froncés, l'air soucieux.

« T'as pas l'habitude de t'incruster ici... t'as toujours l'impression de déranger... Je suis sérieux, qu'est ce qui se passe ?

-Je me suis juste encore fait recaler. Et ça me saoule. Et je veux un câlin. »

Le jeune homme ne se le fit pas répéter deux fois. Ses bras s'enroulèrent autour d'elle et la redressèrent. Il la souleva quelques secondes, s'assit à sa place et l'installa à califourchon sur lui. Une de ses mains se fixa sur sa hanche tandis que l'autre remontait vers son oreille. Sa bouche se plaqua avec plaisir à la sienne, la rouge passa ses bras autour de lui, le collant un peu plus à elle.

Le baiser devenait de plus en plus passionné, la jeune femme y mit donc fin.

« Hey, j'ai dis câlin, pas 'faire les lapins sur le canapé de ma belle mère'.

-Mais moi je dis pas non...

-Mais moi je dis non.

-Maieuh... »

Amusée, la jeune femme accepta néanmoins de lui caresser les cheveux après avoir laisser sa tête reposer contre son épaule. L'air pensif, le blond la regardait.

« Tu dis que tu t'es encore fait recaler ?

-Si tu pouvais éviter de m'enfoncer...

-Ce ne serait jamais arrivé si tu travaillais à la boutique.

-C'est hors de question, tu sais très bien ce que j'en pense.

-Oui, tu vas me déconcentrer, patati patata... mais non.

-Mais je te jure que si ! Je veux pas travailler avec toi ! »

Un silence pesant s'installa, le jeune homme avait construit son petit plan mentalement. Et il savait que ça allait marcher. Ça ne pouvait pas se passer autrement.

« Non mais j'ai compris... Ma boutique est pas l'endroit rêvé, je devrais pas te forcer, excuse moi...

-... Quoi ?

-C'est pas un palace, c'est normal que tu veuilles pas travailler dans un truc pareil... C'est pas assez bien pour toi, désolé...

-Mais... mais non ! Arrêtes de raconter des conneries ! S'écria-t-elle, rouge tomate.

-Ça rapporte rien ce genre de job... pardon de t'avoir proposé un truc aussi stupide...

-MAIS KEI ARRÊTE VOYONS !

-Tu as raison, même te parler de ça c'est pas au niveau de ta grandeur...

-Mais ferme la ! Je vais y bosser à ton foutu magasin, alors par pitié arrête de déblatérer toutes ces conneries ! »

Un immense sourire illumina le visage du blond. Et voilà, mission accomplie !

-Keishin ? C'est quoi ce sourire satisfait sur ta bouille ? S'inquiéta-t-elle.

-Trois fois rien, tu vas juste travailler avec moi !

-... Tu l'as fais exprès espèce de baka !

-Bah oui ! Rit-il.

-Mais... ! »

Le blond était déjà partit en fou rire incontrôlable. La voir paniquer aussi facilement rien qu'en l'inquiétant de son moral valait de l'or selon lui.

« Ukai Keishin ! Arrêtes de rire !

-Ou sinon ?

-Je vais te bouder !

-...

-C'est quoi ce sourire ?

Il explosa littéralement de rire.

-Mais Keikei ! ... OÏ ! ... Coach... ... Mon petit coach rien qu'à moi ? Gémit-elle. ... Tch. Vas te faire voir pour un câlin, imbécile.

-Mais... Eiko ! »


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L'ennui. Vous avez le week-end.Where stories live. Discover now