14 Janvier 2004.
Deux jours. Plus que deux jours. Voilà le nombre qu'il restait à Lilly pour être enfin libre.
《 Lilly, que veux-tu faire pour ton anniversaire? C'est un jour spécial!》lui indiqua Madame Jones, qui venait d'entrer dans la chambre de la jeune fille.
《 Rien, madame. A part que je pourrai enfin partir d'ici, rien ne change de mes autres anniversaires.
- Ne sois pas insolente, ma petite.
- Pardon, Madame. 》 s'excusa-t-elle.
Une fois Madame Jones partit, Lilly boucla ses valises. Ou plutôt, son unique valise. Elle possédait si peu que même dans cette petite valise que lui avait offert Mademoiselle Louane, une apprentie doyenne, en avance pour son anniversaire, il lui restait une grande place dans celle-ci.
A l'heure du déjeuner, elle descendit les immenses escaliers et rejoignit toutes les filles dans la salle à manger. Elle était la plus vieille de toutes ses camarades, ce qui gênait encore plus Lilly et qui lui montrait une nouvelle fois, que personne n'avait voulu d'elle. Bien sûr, elle n'avait plus de grosse joues de ses 12 ans, mais sa crinière rousse et les petits points sur son visages étaient eux, toujours présent.
《 Lilly, Lilly! Tu as vu ce qu'on mange le jour de ton anniversaire? Regardes, regardes! 》 lui cria la petite Julie, une des dernières à être arrivée à l'orphelinat.
Lilly s'avança alors jusqu'à celle-ci et lu la feuille des dîners.
16 janvier:
● Soupe
● Pizza
● Gâteau
Elle ouvrit de grands yeux. Jamais, depuis qu'elle était ici, de la pizza avait été annoncé pour le dîner. Apparemment, les doyennes voulaient bien faire avant que Lily s'en aillent.
Elle se dirigea ensuite vers la table, mangea et fit la vaisselle rapidement pour pouvoir être libre très tôt. La rouquine avait bien compris qu'aucuns parents n'avaient voulu d'elle. Et maintenant, elle découvrait que les doyennes faisaient de son départ, un jour à célébrer. Parce que pour un départ, rien n'avait été plus fait que des Spaghettis à la sauce carbonara.
Son départ était attendu, et Lilly ne s'en était rendu compte qu'à cet instant.
L'heure d'aller coucher les petites était arrivée et comme chaque soir, Lilly aida les doyennes. Quand ce fut terminé, les doyennes, enfin débarrassées des enfants, se rejoignaient généralement dans le salon autour du feu, une tasse de thé dans les mains de chacune. Cette soirée ci n'y avait pas fait exception et Lilly en profita pour attraper un livre de la bibliothèque et sortir prendre l'air, à l'insu des doyennes. Car il était absolument interdit, même pour Lilly, de sortir sans une personne travaillant dans le cottage.
La jeune femme marcha quelque minutes et arriva enfin à destination. C'était au moins la vingtième fois qu'elle venait ici, depuis qu'elle l'avait découvert l'été passé, quand elle était sortie pour la première fois sans permission.
Devant elle se dressait cette immense prairie, que Lilly commençait à connaître par cœur. Quand elle marchait vers l'est durant une dizaine de minutes, elle pouvait aller dire bonjour à un troupeau de juments. Et quand elle marchait vers le nord, elle tombait sur un parterre couvert de violette qui se trouvait juste à côté d'une magnifique rivière aux odeurs de pin et de chêne. Arbres qui devaient sûrement faire tomber leurs feuilles dans cette rivière quelques mètres plus loin.
Lilly décida que cette fois-ci elle irait vers la rivière et commença alors à marcher vers celle-ci. Une fois arrivée, elle s'assit au bord de la rivière, pieds dans l'eau, et ouvrit son livre pour commencer sa lecture. "Alice au Pays des Merveilles" était un de ses comptes préférés. Elle devait l'avoir lu une bonne centaine de fois maintenant. Il y avait tout de fois, une histoire qui hantait l'esprit de Lilly. Elle se rappelait les doyennes lui avoir plus d'une fois raconté quand elle était plus petite.
Elles comptaient l'histoire d'une petite fille avec d'immenses pouvoirs, comme celui de se transformer en loup. Elle avait comme devoir de gouverner le monde dans lequel elle était reine. Au fil du temps il lui arrivait quelques soucis, mais jamais rien que la magnifique reine n'avait pu contrer. Cette histoire était vraiment la préfère de Lilly. Alors quand elle a enfin eu l'âge de lire une histoire de cette ampleur, comme l'avait appelé madame Jones, elle courra dans la bibliothèque à la recherche de ce livre. Elle fut bien déçu quand Mademoiselle Louane lui apprit que le livre était devenu trop vieux pour être gardé et qu'elle avait dû le jeter.
D'un coup elle secoua la tête pour revenir à elle et continua sa lecture de "Alice", qui lui était toujours en bon état.
Alors que Lilly lisait le passage du rendez-vous "thé" entre le Chapelier fou et Alice, un bruit la fit lever son nez de son livre. Au nord de sa position se trouvait la forêt de chênes et de pins, le bruit venait de là-bas. Elle n'osait plus bouger, paralysée par la peur. Si les doyennes interdisaient les sorties sans personnels c'est à cause d'une histoire que racontent les voisins. Qu'il se pourrait que des animaux étranges vivent dans cette forêt et qu'une fois par mois, elles sortent de la forêt.
Lilly voulait prendre ses jambes à son cou mais le rappel de cette vieille histoire la cloua sur place. Elle ne savait que faire et le bruit continuait de se faire, plus bruyant et plus proche à chaque intonation.
Elle avait eu le temps de cligner des yeux et voilà qu'elle était debout. Ne vous y méprenez pas, Lilly avait toujours peur. C'était d'ailleurs cette peur qui l'avait obligée à se lever car cinq mètres plus loin, une immense bête faisait son apparition à l'orée de la forêt. Celle-ci remarqua la rouquine une demi seconde après elle et toutes deux se regardaient dans les yeux.
Et d'un coup, sa peur disparu. Elle n'avait pas peur de voir cette bête. Et elle n'a pas eu peur quand cette même bête, cet immense loup, avança dans sa direction.
Elle ne savait pourquoi mais elle était sûr qu'elle ne lui ferait rien. Elle la laissa donc s'approcher, très près. A un mètre d'elle, la bête était déjà plus grande qu'elle. Quand sa tête ne fut plus qu'à quelque centimètre de celle de Lilly, elle s'arrêta d'avancer et Lilly avança sa main, doucement, jusqu'au pelage gris et blanc de cet immense loup.
Quand sa main toucha le pelage et que leurs yeux étaient encré les uns aux autres, Lily sentit une sorte de déclic. Elle sentit les muscles de la bête se tendre sous sa main et ensuite, la bête s'enfuit et disparu à travers les arbres de la forêt.
Elle n'arrivait pas à y croire. Elle avait caressé cette bête. L'avait regardé dans les yeux. Lilly n'avait pas du tout eu peur. C'était alors des questions pleins la tête, qu'elle retourna jusqu'au cottage pour se glisser sous ses couvertures.
Une chose était sûr pour Lilly. Peu importe les efforts qu'elle devrait déployer, elle retournerait voir ce loup la nuit prochaine.
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The Red Wolf - En Pause
Hombres LoboDes yeux d'une couleur ambre. Un vent glacial. Un homme à terre. Ce sont les derniers moments dont Lilly Scott se rappelle avant de se réveiller à chaque fois dans son lit. 《 Toujours le même rêve? - Oui, Madame Jones, toujours le m...