Chap. 01

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15 Janvier 2004.

C'est avec difficulté que j'émerge du sommeil. Après la nuit que j'ai passé, ça se comprend tout à fait. Quand je suis rentrée de ma balade nocturne, j'avais eu du mal à m'endormir. Je n'avais pas arrêté de me poser des questions sur cette étrange bête. Tout d'abord, pourquoi était-elle si grande? Jamais je n'avais entendu parler et encore moins vu d'animaux aussi grands. Ensuite, pourquoi n'avais-je pas eu peur d'elle? J'avais effectivement eu peur au début et puis d'un coup, ma peur s'était envolée. Et enfin je ressentais une chose étrange, comme si cette bête et moi étions liées depuis longtemps, comme si nous nous connaissions déjà. Mais j'ai vite laissé tomber cette idée, elle était trop étrange pour être vrai.

Quand ma toilette est terminée, je descendis dans le salon où toutes les filles, la doyenne Jones et Mademoiselle Louane m'attendaient.

《 Aujourd'hui, jeunes filles, nous sortons nous promenez dans la foret. Je veux que vous alliez toutes remplacer vos souliers par vos bottes en caoutchouc et que vous rajoutiez un pull ou une veste pour ne pas attraper froid. 》 déclara Madame Jones.

Tout le monde était impatient de partir, moi de même. C'était comme si elles avaient eu l'autorisation de se balader dans un endroit où il était normalement interdit d'aller, c'était donc normale qu'elles soient contentes. Pour moi, c'était une chance en plus, et gratuite, de pouvoir recroiser la bête d'hier soir.

Quand toutes les filles montèrent se changer, Madame Jones et Mademoiselle Louane se sont approchées de moi.

《 Je suis désolée, Lilly, mais toi tu vas devoir rester ici. 》commença Mademoiselle Louane, un air triste sur le visage.

《 Mais pourquoi ça? Qu'ai-je fait pour mériter d'être punie?

- Nous savons que c'est toi qui a été te servir dans le garde mangé de Madame Stone, pas besoin de protester. Tu es donc punie. Je suis déçue de toi Lilly Scott, je ne te savais pas voleuse. 》me sermonna Madame Jones.

Elles sont sorties du cottage pour attendre les filles dehors. Quel injustice, je n'étais pas une voleuse! De plus, elles ne m'avaient laissée aucune chance de me défendre. Et c'était étrange car je savais Madame Jones chercheuse d'honnêteté et de justice, ce qui n'est absolument pas le cas de cette situation.

C'est donc en colère que je suis retournée dans ma chambre. Je me suis posée sur mon lit et j'ai compté les secondes qui passaient. Et c'est en faisant cela qu'une idée m'est venue. Je sortait déjà sans permission le soir, alors pourquoi pas le faire également maintenant?

Le sourire aux lèvres, j'ai descendu les escaliers telle une souris. Une fois dehors, j'ai commencé à courir jusqu'à la petite prairie, ma prairie. Je me suis assise fasse à la forêt et j'ai attendu.

J'ai attendu, j'ai attendu et puis à un moment je n'en pouvais plus. Alors je me suis levée et j'ai avancé vers cette forêt. J'ai dépassé l'orée et je m'y suis enfoncée, toujours plus loin.

Et puis un moment, j'ai perdu espoir. Voilà de cela trente minutes que je marchais et je n'avais toujours vu aucune bête. En faite, je n'avais rien vu du tout, pas même un lapin ou même un cerf. Rien du tout.

Ce que j'entendais par contre, c'était les voix de petites filles et celle, plus reconnaissable, de Madame Jones. Alors même si je n'avais rien volé du tout, j'étais punie, et j'ai commencé à courir. J'ai vu au loin la chevelure grise de la doyenne et j'ai couru encore plus vite. Je courais tellement vite que je me suis prise la racine d'un arbre, me suis cognée la tête par terre et je me suis assoupie là, perdant mes chances de renter avant elles et de ne pas me faire disputer.

Des yeux ambrés, un vent glacial, un homme à terre. Plusieurs hommes courraient vite après deux autres. L'un des deux hommes, un bébé emballé dans une couverture dans les bras, vociférait des ordres à l'autre. Eux aussi, courraient très vite. Comme si leurs vies en dépendaient, ce qui étaient sûrement le cas.

Allez, George, pour la princesse!

- Oui! Pour la princesse!lui répondit l'autre.

Et d'un coup, cet homme avait disparu, remplacé par un immense loup d'au moins deux mètres. Celui-ci, après son changement de peau, se déplaça plus rapidement et dépassa l'homme au bébé pour ensuite faire demi tour et foncer vers la troupe d'hommes qui leur courraient après.

L'homme au bébé, lui, continua à courir sur ses deux jambes, aussi vite qu'il le pouvait. Et quand après une douzaine de minutes, il ne vit plus l'immense loup ni les hommes qu'il combattait, il s'arrêta.

Mon beau bébé, à peine née que déjà des gens veulent ta mort. Mais ne t'en fais pas, je ne les laisserais pas faire. Quand tu seras grande, tu n'auras plus de mère et sûrement plus de père mais saches que ta mère et moi, nous t'avons aimé de tout notre coeur. Maintenant, petite princesse, c'est à toi que revient le trône, ainsi que les pouvoirs de la famille. Quand tu seras en âge de comprendre tout ça et que tes pouvoirs se manifesteront, tu devras renverser l'ennemi qui sera sûrement au pouvoir. Alors ma belle princesse, entour toi de bonnes personnes et ne fais pas confiance à n'importe qui, par pitié.

L'homme, fut lui aussi remplacé par un énorme loup, encore plus grand que le premier, au pelage rouge et or. Il approcha du bébé et de ses yeux ambrés, la fixa. Une aura passa de l'un à l'autre et ensuite l'immense loup attrapa le bébé de sa couverture avec ses dents pour le placer entre des buissons. Le loup lui jeta un dernier regard et partit ensuite vers les cris de guerres qui se reprochaient de leur position.

A l'aube de ce jour, l'ennemi avait gagné. L'autre coté s'était emparé du pouvoir de la Reine et avait tué le Roi, qui lui n'avait plus une seule once de pouvoir. Seul la princesse était toujours recherchée, encore à ce jour.

L'autre côté a juré sa perte. Un jour, ils règneront sur le monde et à ce moment là, la terre sera perdue.

The Red Wolf - En PauseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant