À la base je me réfugie dans la musique
Mais là j'ai les boyaux retournés
Une éclipse totaleJe me doutait que c'était pas suffisant
Des voix insupportables, des marées hautesQui me taraude quand j'essaie de reprendre ma respiration
Une différence bien marquée
Une fierté gardée au fond du placard
Quand vient le crépuscule s'ouvre ma cellule
Alors je sors comme un fauve d'une cage
Et me rue sur ce qui me reste de lave dans mon coeur en éruption
Pour pas qu'elle se fige au contact de l'eau
Et qu'elle resplendisse sous le soleil de Nassau
Une dérive miraculeuse sortant de l'ombre
Une cohorte d'archers aux flèches enflammées
Il faut reprendre la route, voler sur le bitume
S'éloigner des ces viles où la tristesse fait l'effet d'écume
Je croise ces regards, portant en eux de l'Amour mais qui se dissimuleQui se cache derrière un voile de crainte, comme si il ne voulait pas être découvert
Et ces rires, en éclats comme un verre brisé
Se répandant dans l'air, devenant indissociable de l'air qu'on respireA croire qu'il s'y est joint pour pas qu'on laisse le brouillard nous endormir
Toute cette hargne, saignée à blanc
Qu'on essaie tant bien que mal de contenir
Histoire de garder un espoir, que tout peut se reconstruire
Il faut du nouveau, des nouveaux mélanges,des nouvelles euphories, des nouvelles couleursParce que là c'est périmé, on s'en est lassé
Une étoffe de tissu se perd dans le vent
Seul témoin des derniers jours de pureté
Ceux où l'art portait encore les stigmates de ses nuits blanches
Passées à se peaufiner avant de sortir par la serrure de la porte
Les gouttes s'amoncellent devant nos joues rosées
Le temps est suspendu
La gravité s'inverse, les larmes se dirigent vers la mer comme une tortue
Depuis les toits l'aube se profile
J'admire et je retourne dormir jusqu'au prochaines aurores
Arrête de dire que ça va
Tu ressemble à un pétale noir, une fleur fanée
Qui demande juste le soleil pour se requinquer
Tu ne sens que l'odeur de ton âme qui pourrit
Alors tu te morfond et tu te dit que c'est pas grave, que c'est tant pisUne partie perdue avant d'avoir commencée
Un échec et mat sans avoir eu le temps de bouger
On est des pions sur nos cases noires
Ne pensant qu'à manger celui en diagonale de nousOn aimerait que tout aille tout droit
Que tout fonctionne comme on le veutHistoire de mourir sans avoir pris de risques
Mais y a toujours une solution dans la poche
Comme un ultime recours
Une dernière solution avant le Big Bang tour
Il nous reste plus qu'une éternité pour admirer les planètes
Crier dans l'espace jusqu'à ce qu'on nous entende
Se rallier devant la cheminée
Et repartir le lendemain pour encore découvrir de nouvelles contrées
Encore respirer, encore sourire, encore croire
Jusqu'à ce que mort nous sépare
Sur chaque note, poser un mot
Et sur chaque corde, poser une rimeSe tuer à la tâche et se revendiquer comme marin qui trime
Attaquer le blanc morbide des murs
Celui qui, dans sa posture aggressive est en fait un terrain de jeu
Pour nous, nous qui faisons de la ville une fresque
Regroupant des milliers d'âmes
Toutes perdues mais toutes regroupéesUn lien à voix basse
Qui s'éveille dans la nuit, sous la lumières des astres
Une sorte de tambourCourir dans la nuit sombre
Entendre jusqu'au lever du jour le tintement énigmatique du son de nos sentimentsProvoquant un déluge dans nos coeurs d'enfants
Se rassurer, ça va aller, ça va aller
Et repartir, sans se retourner, comme pour clouer le passé