Chapitre 36

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Pdv Lauren

Je grognais, remuant sans discontinuer pour trouver une position légèrement plus confortable que celle dans laquelle j'étais actuellement. J'étais crevée et mon seul désir était de dormir tranquillement. J'imagine que j'avais passé une partie de la soirée à boire et à fumer, n'ayant pas résisté à la douce attraction qu'exerçaient ces conneries sur moi. Je ne me rappelais pas vraiment de ce que j'avais fait hier soir, seuls quelques souvenirs subsistaient dans mon cerveau embrumé et endormi par mon ivresse. Je savais qu'après le message que Mani m'avait envoyée, j'avais descendu une bouteille de ... de vodka, il me semble, en même pas deux minutes et je ne m'étais pas arrêtée là. J'avais pris une autre bouteille d'un alcool cependant moins fort et m'étais allumée plusieurs clopes, ensuite trou noir complet. C'était probablement à partir de ces dernières gorgées qui avaient enflammées et ma gorge et mon gosier et qui m'avait grandement fait souffrir que mon esprit avait cédé et abandonné face aux assauts de mes consommations alcoolisées auquel s'ajoutaient mes cigarettes. Mais je ne voulais pas vraiment me rappeler de cette nuit où j'avais encore dû faire l'abrutie. Maintenant, je ne cherchais que le sommeil mais je ne le trouvais pas. Je ressentais de nombreux maux de tête de plus en plus violents et j'avais froid. Je cherchais à attraper ma couette mais je ne trouvais pas cette dernière. Sûrement était-elle tombée par terre. Quoique, vous me direz, mon lit semblait bien dur et froid, sans compter que j'avais l'impression d'être bien "basse" par rapport à d'habitude ... N'arrivant pas à me rendormir et ne supportant plus les sortes d'explosions qui détruisaient mon cerveau, je pris l'initiative de me lever. J'ouvris les yeux et remarquai que, comme je le pensais, j'étais à même le sol. J'avais dû dormir sur le parquet la majeure partie du temps, peut-être même durant toute la nuit. Je me relevai difficilement et oscillai un peu une fois debout, portant ma main sur mon crâne et fermant les yeux à cause tambourinements incessants dans ma tête. Mais suite à un malencontreux pas en arrière, mon pied se posa sur un objet qui roula vivement et je glissai, retombant douloureusement au sol.

-Mais quel réveil génial ! m'énervais-je en me redressant, souffrant désormais non plus qu'à la tête mais au dos également.

Lorsque je rouvris les yeux que j'avais gardé fermés durant la chute, je cherchai l'objet de la-dîtes chute, furieuse. Mais j'oubliai bien vite ce fâcheux incident lorsque mes yeux, qui avait triplés de taille, se posèrent sur ma chambre et constatèrent son état. Cette dernière était désordonnée, sans dessus dessous. Le sol était jonché de nombreux paquets de cigarettes et de deux bouteilles visiblement vides, dont une qui était cassée et dont les morceaux de verres s'étaient éparpillés dans une zone assez précise. La moitié de mes livres étaient tombés de leur bibliothèque et des boulettes de papier recouvraient presque mon parquet dans son entièreté mais heureusement, rien ne semblait s'être cassé. J'étais plutôt étonnée du résultat de la nuit dernière étant donné que je restais assez calme lorsque j'étais soûle. Bon ok, je disais un tas de conneries mais je n'avais pas pour habitude d'être surexcitée, violente ou dangereuse. Je me levai en évitant de poser mes pieds sur un quelconque objet susceptible de me faire tomber de nouveau et une fois debout, je m'asseyai directement sur mon lit en poussant les paquets de cigarettes vides d'un revers de main. Je regardais les conséquences de mes actions en soufflant longuement. J'avais véritablement honte d'être ce que j'étais aujourd'hui. Je ne me reconnaissais plus. Les valeurs, les morales et les idées que je revendiquais et véhiculais avant semblaient être passées à la trappe vu que je ne les appliquais plus. Je voulais tellement revenir dans le temps, avant que ce putain de drame ne ce soit produit, et tout figer : nos rires, nos sourires, nos câlins, nos baisers. Ce serait tellement plus beau que mes ivresses répétées, mon addiction à la cigarette et mes soirées passées seule à me lamenter sans pourtant me permettre de pleurer et d'ainsi tout relâcher. Parce que, à ce qu'il paraît, il me restait encore un minimum de fierté et de dignité qui me poussaient à ne plus pleurer encore une fois toutes les larmes de mon corps pour la cubaine. Mais, à contrario, qu'est-ce que j'en avais envie...

Just I love you (camren)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant