Épilogue

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Éllipse 5 ans

Pdv Lauren

-Il est quelle heure Mani ? demandais-je à la typée qui se tenait à côté de moi.

-La même heure qu'il était hier à cette heure. souffla mon amie en affichant un petit sourire amusé.

-Je me marre là, franchement. râlais-je en levant les yeux au ciel. Plus sérieusement, tu devrais vraiment revoir tes blagues. Et me dire l'heure aussi.

-Tu me l'as demandée il y a même pas cinq minutes, apprends à patienter.

Je soufflais de mécontentement en entendant la réponse de la fille m'accompagnant, ne m'attendant pas à ce qu'elle me dise cela. Alors, pour patienter comme elle le disait si bien, je regardais l'assemblée d'un oeil un peu inquiet. Un sourire réussit cependant à se former sur mes lèvres en apercevant nos amis et nos familles au grand complet et ce dernier s'agrandissa lorsque je vis Sofia, Taylor, Chris, mon père et ma mère rire et parler au premier rang. Oui, j'avais bien dit ma mère et je ne m'étais pas trompée. C'était une longue histoire car à vrai dire, il s'en était passé des choses en cinq ans et elles étaient pour la plupart, si ce n'est toutes, plutôt positives.

Commençons par le commencement. Pourquoi ma mère était là, dans la même pièce que moi alors qu'elle m'avait littéralement sortie de sa vie il y a de cela quelques années, pour fêter quelque chose qui l'aurait rebutée et même dégoûtée auparavant ? Comment se faisait-il qu'elle ne semble ni contrainte, ni en colère ni ennuyée de sa présence ici ? Et bien, c'était tout simplement car elle et moi avions d'une certaine manière fait la paix. Son retour était survenu du jour au lendemain et je devais avouer que je l'avais vue d'un mauvais oeil de prime abord. Cela faisait quatre ans que je n'avais plus eu de nouvelles de sa part, quatre ans que j'avais fait ma vie sans elle, quatre ans que je vivais avec ma cubaine sans me soucier d'elle et de son opinion puis tout d'un coup, pouf, elle revenait. Je me rappelais très bien de ce jour, c'était un dimanche soir. Alors que je regardais un film dans les bras de Camzi, mon téléphone s'était manifesté, m'indiquant que j'avais reçu un message. Je ne l'avais pas regardée de suite, préférant poursuivre ma soirée tranquillement avec ma copine mais lorsque le film fut fini, la curiosité l'emporta et je regardai donc le SMS qu'on m'avait envoyé. Quelle ne fut pas ma surprise en voyant que l'envoyeur de celui-ci se trouvait être ma génitrice qui me faisait part de son envie de prendre de mes nouvelles et de me revoir. Je pris cela pour une stupide plaisanterie au départ et je n'y prêtai pas plus attention, ne lui répondant pas et concluant magnifiquement bien la journée avec ma merveilleuse petite amie. Mais au fil des jours, ses appels et messages s'étaient succedés, toujours plus nombreux. La seule réponse que je m'étais autorisée était une invitation, même si c'était plutôt un ordre, à me laisser tranquille. Elle m'avait trop longtemps fait souffrir pour que j'accepte de m'en prendre encore plein la gueule. J'étais toujours avec Camila, elle le savait forcément, et si c'était pour subir à longueur de temps ses remontrances ainsi que sa haine injustifiée envers ma brunette, c'était pas la peine. Mais, contre toute attente, lorsque j'en avais parlé à ma copine, cette dernière m'avait conseillée voire poussée à revoir ma génitrice. Selon elle, tout le monde avait le droit à une deuxième chance. Si ma mère s'était améliorée au niveau de son comportement, je pourrais enfin la retrouver, si elle était restée exécrable, je coupais une seconde fois les ponts, c'était aussi simple que ça. Suivant les conseils de celle que j'aimais, j'avais accepter à contre coeur de revoir la femme qui m'avait tant fait de mal. Et cela s'était agréablement bien passé, j'avais retrouvé ma mère plus calme, agréable, tolérante et j'en passe. Elle m'avait expliquée qu'après que Chris et Taylor aient refusé de la fréquenter à cause de son comportement et de ses paroles insultantes sur moi et Camz, chose dont les deux concernés m'avait fait part, elle avait commencé à se remettre en cause. Elle perdait progressivement tout ceux à qui elle tenait et elle avait compris que quelque chose clochait. Au final, elle en était venue à consulter auprès d'un psychologue spécialisé et ce dernier ayant compris que c'était l'homophobie qui isolait ma mère, il avait travaillé à ses côtés pour que ces sentiments de dégoût et d'haine envers les gays n'existe plus. Ça lui avait pris des mois, pratiquement un an avant de véritablement battre sa "phobie" et maintenant qu'elle en était débarrassée, elle avait voulu reprendre contact avec moi car elle avait fini par comprendre que je restais sa fille quoiqu'il arrive et peu importe qui j'aime. On s'était revues à de nombreuses reprises suite à cela, retrouvant un semblant de complicité bien que celle-ci ne sera jamais aussi forte et solide qu'avant. Mais bien que j'étais enjouée de pouvoir à nouveau compter sur une génitrice, je ne voulais pas m'avancer trop vite et prendre ainsi le risque de blesser ma petite brune. Elle était la cible principale de la méchanceté de ma mère depuis longtemps, je voulais m'assurer que ce ne soit plus le cas désormais. J'avais donc un jour invité ma mère chez moi pour passer un repas en ma compagnie et celle de Camila avec pour nous deux un mot d'ordre : être naturelles. Je souhaitais avoir la confirmation qu'elle acceptait bien mon couple et le fait que Camz soit sa belle-fille. Nous nous étions donc comportées comme d'habitude face à elle, nous embrassant, nous câlinant, nous disant des mots doux et nous jetant des regards tendres, et ainsi de suite ... Bilan des courses : ma mère était restée incroyablement calme, nous qualifiant même de mignonnes ! Mieux encore, elle s'était excusée auprès de moi mais surtout auprès de ma copine pour son comportement excessif et déplacé de ces dernieres années ! Le psychologue qu'elle avait vu était un magicien, un dieu sérieux ! Bref, maintenant, nous nous fréquentions régulièrement avec ma génitrice et même si je réussissais désormais à faire sans elle, c'était agréable de se dire que nos relations n'était plus conflictuelles.

Just I love you (camren)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant