Chapitre Douze.
__Le lendemain matin, Louis me trouva sous la douche. Il entra dans la salle de bains entièrement nu, se déplaçant avec cette aisance, cette assurance qui me laissaient toujours béat d'admiration. Je caressai ses muscles du regard et ne me gênai pas pour contempler ouvertement son sexe.
__Les pointes de mes tétons se dressèrent malgré l'eau chaude et un frisson me parcourut.
__Son sourire, quand il me rejoignit sous la douche, disait clairement qu'il n'ignorait rien de l'effet qu'il produisait sur moi. Je me vengeai en faisant glisser mes mains sur son corps, pis m'assis sur le banc et le suçai avec un tel enthousiasme qu'il dut s'appuyer au mur des deux mains.
__Les ordres crus qu'il m'avait donnés résonnaient encore dans me tête tandis que je m'habillais à toute allure – s'il me trouvait nu au sortir de la douche, il se jetterait sur moi, comme il m'en avait menacé juste avant de jouir dans ma bouche.
__Il n'avait pas fait de cauchemars, cette nuit. Le sexe constituait apparemment un sédatif efficace, ce qui m'arrangeait bien.
- Tu ne comptes pas t'en tirer aussi facilement, j'espère, lança-t-il quand il vint me retrouver dans la cuisine, vêtu d'un élégant costume noir à fines rayures.
__Il accepta la tasse de café que je lui tendis en me gratifiant d'un regard lourd de promesses. Je le contemplai, ainsi revêtu de son uniforme civilisé, et songeai au mâle insatiable qui s'était glissé dans mon lit cette nuit-là. Mes muscles endoloris s'en souvenaient encore, pourtant mon sang s'échauffa, et je ne pus m'empêcher d'avoir envie qu'il recommence.
- Continue à me regarder ainsi, et il ne faudra pas venir te plaindre, me prévint-il en s'accoudant nonchalamment au comptoir pour siroter son café.
- Je vais perdre mon emploi par ta faute.
- Je t'en donnerai un autre.
- Quel genre d'emploi ? Ricana-je. Esclave sexuel ?
- Mmm, voilà une suggestion intéressante. Parlons-en, veux-tu ?
- Monstre, marmonnai-je en rinçant ma tasse. Tu es prêt ? À travailler ?
__Il termina son café. Comme je tendais la main vers lui pour prendre sa tasse, il m'ignora et alla la rincer lui-même.
- J'aimerais t'inviter à dîner ce soir, dt-il en se tournant vers moi. Et t'emmener chez moi ensuite.
- Je ne voudrais pas que tu te lasses de moi, Louis.
__Je savais qu'il avait l'habitude d'être seul et qu'il n'avait pas eu de relation physique qui ait compté depuis longtemps, si tant est qu'il en ait jamais eu. Combien de temps s'écroulerait-il avant que l'instinct qui le poussait à fuir reprenne le dessus ? Et puis, se montrer ensemble en public n'était pas une bonne idée...
- Prétexte ! Lâcha-t-il d'un ton sec. Ce n'est pas à toi de décider de ce que je dois faire ou pas.
__Je m'en voulus de l'avoir irrité. Il faisait beaucoup d'efforts, et je devais lui montrer que j'en étais conscient et non le décourager.
- Ce n'était pas mon but. Je ne veux pas te bousculer, c'est tout. Et puis, il faut encore que nous...
- Harry, soupira-t-il, tu dois me faire confiance. Moi, je te fais confiance. Autrement nous ne serions pas ici en ce moment.