Chapitre 51 ♥

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Chapitre Huit

 
 
 

 
 Je trouvai Louis arpentant son bureau tel un lion en cage, l'oreillette de son portable visée à l'oreille. Il devait écouter son interlocuteur ou attendre une communication, car il ne parlait pas. Il me fixa, le visage dur, inflexible. Il avait beau ne porter qu'un caleçon, il semblait invulnérable. Personne n'aurait été assez fou pour s'attaquer à lui. Si physiquement il exsudait une indéniable puissance, ce fut surtout son regard menaçant qui m'arracha un frisson.
La mâle indolent et comblé avec qui j'avais dîné avait laissé place à un prédateur, acharné à écraser la concurrence.
Je l'abandonnai à ses affaires.
Ce que je voulais, c'était sa tablette. Je la trouvai dans sa sacoche. Elle était protégée par un mot de passe et je fixai l'écran un long moment. Je m'aperçus que je tremblais. Tout ce que j'avais redouté était en train de se produire.

-Mon ange.

Je levai les yeux. Il se tenait sur le seuil du séjour.
 
-Le mot de passe, précisa-t-il. C'est monange, en un seul mot.

L'énergie qui m'habitait s'envola d'un coup. Je me sentis subitement vidé et fatigué.

-Tu aurais  me dire qu'il te poursuivait en justice, Louis.
 la minute  nous parlons, il n'y a aucune poursuite. Uniquement la menace d'une poursuite, répliqua-t-il d'une voix morne. Craig Hager veut un dédommagement financier, je veux en échange un accord de confidentialité. Nousnous orientons vers un arrangement.

Je m'adossai au canapé et posai la tablette sur le coussin près de moi. Louis s'avança vers moi et je le dévorai du regard. C'était si facile de se laisser subjuguer par son apparence. Si facile qu'on pouvait aisément passer à côté de sa profonde solitude. Mais il était plus que temps qu'il apprenne à partager ses soucis avec moi.
 
-Peu importe que ça ne débouche pas sur un procès, argumentai-je. Tu aurais  m'en parler.
 
Il croisa les bras sur son torse.
 
-J'en avais l'intention.
-Tu en avais l'intention ? Répétai-je en me levant d'un bond. Je te raconte que je suis anéanti parce que ma mère mecache des choses et tu ne me dis pas un mot de tes secrets ?
 
L'espace d'un instant, il demeura imperturbable. Puis, il lâcha un juron et le vernis se fendilla.
 
-Je suis rentré tôt parce que j'avais prévu de t'en parler. Et puis, tu m'as raconté ce qui s'était passé avec ta mère etj'ai estimé que le moment était mal choisi.

Découragé, je me laissai de nouveau choir sur le canapé.
 
-Ce n'est pas ainsi qu'une relation fonctionne, champion.
-Je viens à peine de te retrouver, Haz. Le temps qu'on passe ensemble est précieux. Pourquoi le gâcher avec les casseroles qu'on trimballe ou nos problèmes respectifs ?
-Viens là, dis-je en tapotant le canapé.
 
Il préféra s'asseoir sur la table basse en face de moi, ses jambes emprisonnant les miennes. Il s'empara de mes mains et les porta à ses lèvres.
 
-Je te demande pardon.
-Je ne te blâme pas. Si tu as d'autres révélations à me faire, je crois que c'est le moment ou jamais.
 
Il se pencha, m'obligeant à m'étendre sur le canapé. Il s'allongea sur moi et chuchota :

-Je suis amoureux de toi.
 
Alors que tout allait mal, cet amour était le seul point positif.
Et cela suffisait.
 
 
 

Tomlinson Fire ♥Où les histoires vivent. Découvrez maintenant