Chapitre 65 ♥

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Chapitre Vingt-Deux


 
Louis ne rentra pas de la nuit. J'allai jeter un coup d'œil dans son appartement avant d'aller travailler et trouvai son lit fait. 
Où qu'il ait passé la nuit, il l'avait passée loin de moi. Après la révélation de la grossesse d'Hannah, j'étais encore sidéré qu'il m'ait abandonné sans me donner la moindre explication. J'avais l'impression qu'une bombe avait explosé devant moi et que je me retrouvais tout seul, perdu au milieu des décombres.
Desmond et la Bentley m'attendaient devant l'immeuble, ce qui ne fit qu'attiser ma colère. Chaque fois que Louis s'éloignait de moi, il se faisait remplacer par Desmond.
 
-C'est avec vous que j'aurais dû me marier, Desmond, grommelai-je en prenant place sur la banquette. Vous, au moins, vous êtes toujours là pour moi.
-Louis y veille, répondit-il avant de refermer la portière.  
 
« Toujours loyal », pensai-je avec amertume.
En arrivant à l'agence, j'appris qu'Hoa était toujours absente. Je m'inquiétais pour elle, mais fus soulagé qu'elle ne me voie pas dans cet état car elle m'aurait posé des questions auxquelles je n'avais pas envie de répondre. Auxquelles je n'aurais pas purépondre, en fait. J'ignorais où était mon mari, ce qu'il faisait ou ce qu'il ressentait.
J'étais en colère et blessé. Mais pas effrayé. Louis avait raison, le fait d'être marié avait quelque chose de rassurant. Il faudrait désormais qu'il se donne beaucoup de mal pour m'ôter ce sentiment de sécurité. Il ne pouvait disparaître ni m'ignorer éternellement. À un moment ou à un autre, il serait obligé de m'affronter. Restait à savoir quand.
Je me concentrai sur mon travail pour ne pas voir le temps passer. Quand je sortis à 17 heures, je n'avais pas toujours pas eu de nouvelles de Louis et n'avais pas cherché à le contacter non plus. J'estimais que c'était à lui de combler le fossé qu'il avait creusé entre nous. 
J'allai à mon cours de krav maga, et Arthur se consacra exclusivement à moi pendant une heure.

-Tu pètes le feu, ce soir, observa-t-il après que je l'eus mis au tapis pour la sixième ou septième fois.

Je me gardai de lui expliquer que j'imaginais que c'était avec Louis, et non avec lui, que je me battais. 
De retour à la maison, je trouvai Zayn et Liam au salon. Ils mangeaient de gros sandwichs devant la télé.
Liam coupa son sandwich en deux pour m'en offrir la moitié.

-Il y a de la bière au frigo, si tu veux, ajouta-t-il.

Ce garçon était vraiment adorable. Et il était amoureux de mon meilleur ami. Je regardai Zayn et, l'espace d'une seconde, il me laissa voir son trouble et son chagrin, puis il masqua le tout derrière un sourire ravageur, et tapota le coussin à côté de lui.

-Viens t'asseoir, baby cake.
-Je prends une douche vite fait et j'arrive, répondis-je.

Une fois propre, j'enfilai un jogging et les rejoignis au salon, furieux d'être tombé sur un message qui disait « introuvable » après avoir suivi les instructions que Louis m'avait laissées pour pister son portable.
À la fin de la soirée, je m'endormis dans le séjour, préférant le canapé à mon lit, où je risquais de sentir l'odeur de mon mari.



Ce fut pourtant son odeur qui me réveilla, et le contact de ses bras quand il me souleva. Encore endormi, je laissai aller ma tête contre son torse et écoutai le battement puissant et régulier de son coeur. Il me porta jusqu'à ma chambre.

-Où étais-tu ? marmonnai-je.
-En Californie.

Je sursautai.

-Quoi ? 

Il secoua la tête.

-On en parlera demain matin.
-Louis...
-Demain matin, Harry, coupa-t-il d'un ton sévère en rabattant le drap sur moi avant de me planter un baiser sur le front.

Je lui attrapai le poignet quand il se redressa.

-Ne t'avise pas de me laisser.
-Ça fait presque deux jours que je n'ai pas dormi.

Son ton coupant m'alarma. Je me hissai sur les coudes et tâchai de distinguer son visage dans la pénombre, mais j'avais l'esprit trop embrumé par le sommeil et je n'arrivai à rien. Tout ce que je vis c'était qu'il portait un jean et une chemise à manches longues.

-Et alors ? Il y a un lit ici, non ?

Il lâcha un long soupir à la fois las et exaspéré.

-Allonge-toi. Je vais chercher mes médicaments. 

Ce ne fut qu'après son départ que je me souvins qu'il en gardait une boîte dans ma salle de bains. Il avait donc utilisé ce prétexte pour partir et n'avait pas l'intention de revenir. Je repoussai le drap, allai récupérer mes clefs dans ma sacoche et gagnai l'appartement de Louis. Je faillis trébucher sur sa valise en entrant.
Il avait apparemment juste pris le temps de la déposer avant d'aller chez moi. Pourquoi était-il venu puisqu'il n'avait pas l'intention de passer la nuit dans mon lit ? Pour me regarder dormir ? Pour s'assurer que j'étais là ? 
Je partis à sa recherche et le trouvai affalé à plat ventre sur le grand lit de sa chambre, encore tout habillé, la tête reposant sur mon oreiller. Il s'était contenté de retirer ses chaussures, qui gisaient au pied du lit, et de poser son portefeuille et son portable sur la table de chevet.
Le portable exerçait sur moi une attraction irrésistible.
Je m'en emparai, composai le mot de passe monange et parcours son contenu sans éprouver la moindre honte. S'il me surprenait en train de le faire, cela ne me dérangerait pas. Puisqu'il ne voulait pas me donner des réponses, j'avais le droit de chercher à les obtenir par moi-même.
J'eus d'abord la surprise de découvrir une incroyable quantité de photos de moi dans son album. Des photos de nous deux aussi, volées par des paparazzis. Des photos de moi qu'il avait prises sans que je m'en rende compte et qui me permettaient de me voir à travers ses yeux. 
Je cessai de m'inquiéter. Il m'aimait. Il m'adorait. Personne n'aurait pris ce genre de photos sans être amoureuse. On m'y voyait en train de lire, de regarder la télé ou debout devant la porte ouverte du frigo. En train de dormir, de manger ou de me concentrer, les sourcils froncés... Des photos sans intérêt, à moins d'être gravement amoureux. 
Le relevé de ses communications faisait état d'appels entre lui et Desmond, Ruben ou Geoffrey. Il avait aussi reçu des messages d'Hannah, mais je refusai de me torturer en les écoutant. Il me suffisait de constater qu'il ne lui avait pas répondu, et qu'il ne l'avait pas appelée depuis un bon moment. Il y avait aussi des appels professionnels avec ses associés, d'autres avec ses avocats et deux coups de fils avec Antonio.
Ainsi que trois appels échangés avec Deandre Johnson.
J'étrécis les yeux. Leur durée allait de quelques minutes à plus d'un quart d'heure.
Je consultai aussi ses SMS et trouvai celui qu'il avait envoyé à Desmond de l'hôpital.
J'ai besoin qu'il ne soit pas là.
Je me laissai choir dans le fauteuil et relus le message. Besoin... Il n'avait pas écrit je ne veux pas de lui. Bizarrement, le choix de ses mots modifia ma perception des événements. Je ne comprenais toujours pas, mais je me sentais moins... évincé.
Il y avait aussi des échanges de SMS entre Lottie et lui, ce qui me fit plaisir. Je ne les lus pas, mais constatai que le dernier en date remontait à lundi.
Je remis le téléphone à sa place et contemplai l'homme que j'aimais. Il avait l'air épuisé et faisait son âge. Tant de responsabilités pesaient sur ses épaules et il donnait tellement l'impression que cela ne lui coûtait aucun effort... il était facile d'oublier qu'il pouvait être, comme tout le monde, surchargé de travail et victime de stress.
Mon devoir d'époux consistait à l'aidait à faire face. Mais il me rendait la tâche impossible en me tenant à l'écart. En m'épargnant des soucis, il en endossait plus que sa part. 
Nous allions devoir discuter de cela une fois qu'il aurait récupéré.

Tomlinson Fire ♥Où les histoires vivent. Découvrez maintenant