How I became a vampire

I : How I became a victim

La ruelle était sombre. Ça commençait mal, vraiment. Un putain de cliché.

Il faisait froid et j'avais décidé de prendre un raccourci pour rentrer chez moi, et ça, c'était ma première mauvaise idée.

Je me sentais suivi depuis quelques minutes mais je m'obstinais à simplement presser le pas.

Deuxième mauvaise idée.

J'aurais pu appeler mon frère, mais il avait été de garde à l'hôpital tout le week-end et ce soir était le seul moment de repos qu'il pouvait s'octroyer.

Un bruit de verre brisé retentît, suivi de rires gras.

- Il ne manquait plus que ça...

Au détour d'un bâtiment défraîchie, un groupe de cinq jeunes hommes buvaient de la bière et se bousculaient.

J'aurais pu faire demi-tour, ils ne m'inspiraient pas confiance. Mais je ne le fis pas.

Dernière mauvaise idée.

- Hé toi! Mademoiselle!

- Seigneur, soupirais-je.

- Oh! On te parle!

Je baissais la tête et essayais de marcher le plus vite possible. J'avais l'impression de me dandiner comme un dindon.

Une main brusque m'attrapa par le bras.

- Allé soit pas timide!

- Excusez-moi mais je suis pressé.

- On peut discuter cinq minutes!

- Non, j'ai un train à prendre.

- Il n'y a pas de gare à Hillson.

Je me mordis la lèvre.

- Un bus.

- Menteuse.

La panique commençait à me gagner alors que le groupe m'encerclait.

- T'as de l'argent sur toi ma jolie? File ton téléphone.

Je tremblais de la tête aux pieds.

- Non.

Les rires résonnèrent à nouveau.

- Je crois que t'as pas compris, c'était un ordre.

Il m'arracha mon sac avec une force qui me surpris et je glapis, ce qui fit redoubler leur hilarité.

- T'as rien dans ton jean?

Et sans attendre, il plongea ses mains dans mes poches, en profitant pour me toucher au passage.

- Pas grave si t'as rien, tu peux payer autrement.

- Quoi?

- C'est pas gratuit de passer par là, repris un autre mec.

- Laissez-moi partir, tentais-je d'une voix suppliante.

L'homme qui me tenait me regarda droit dans les yeux, me vrillant de son petit regard vicieux.

- Je ne crois pas.

- Moi, je crois que si.

Le ténor raisonna calmement dans la rue.
Sortie de l'ombre, un homme au charisme renversant fit son apparition. Il était grand, brun, portait un manteau d'aviateur et ses yeux vert brillaient d'un éclat sauvage.

- Et maintenant, vous reculez.

D'un seul  pas, mes agresseurs s'éloignèrent, comme hypnotisés.

Je fixais l'homme devant moi, bouche bée, alors que j'aurais dû m'enfuir.

J'aurais dû courir, c'était ma seule chance.
Mais je ne le fis pas. Il me regarda.

Et je fus perdu.