Chp. 7: le secret

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Louise, Sophie et Cécile étaient attablées. Devant elles se trouvaient des biscuits sablés . Il devait être neuf heures du matin. Cécile n'avait pas l'habitude de se lever aussi tard. Elle avait assez mal dormi car elle craignait un peu quelque chose du genre de l'écroulement de la cabane. Elle avait entendu quelques craquements qui l'avaient réveillée pendant la nuit et elle demeurait inquiète.

Cependant, elle se sentait aussi soulagée: maintenant que c'était fini, elles n'auraient plus à trimer comme des bêtes toute la journée. Elle se sentait encore fatiguée mais n'arrivait pas à envisager de se rendormir avec autant de distance entre le sol et elle. Elle espéra que ses craintes par rapport à la stabilité de la cabane n'étaient pas fondées et qu'elle s'habituerait.

Sophie trempa son petit gâteau dans son jus d'orange. On ne sait jamais, le nombre de trucs bons à manger qu'elle n'avait jamais pu goûter, tout pouvait en faire partie... En fait, il s'avéra que le résultat était plutôt dégoûtant. Enfin bon. Son repas fini, elle descendit de la cabane. Il faisait étonnamment beau pour un matin de mars. Elle songea que ce n'était pas encore le printemps. Sophie cria à ses amies de la rejoindre. Elles descendirent l'échelle prudemment. Cécile semblait passablement terrorisée et s'aplatit d'ailleurs sur un tapis de feuilles mortes, l'air absolument heureuse d'être de retour sur le plancher des vaches. Elles décidèrent de faire un tour dans la forêt. Elles se promenèrent une bonne heure avant de rentrer. Louise décida de se fabriquer un arc, qu'elle réalisa en peu de temps. Elle confectionna aussi un certain nombre de flèches qu'elle tailla avec finesse.

Pendant ce temps, Cécile s'était installée contre le tronc d'un arbre et était plongée dans son Encyclopédie des plantes. Elle donnait des conseils à Sophie qui marchait accroupie à la recherche des spécimens que lui décrivait la petite fille. Quelques jours passèrent ainsi, et les trois filles semblaient heureuses. Cécile avait commencé un potager et Louise préparé son premier lapin. La temps ne se gâta que vers la fin de la semaine. Des nuages noirs s'approchaient dans le ciel auparavant bleu d'azur. Louise toussa. Cécile lui dit "à tes souhaits".

Sophie remarqua alors un espèce de chose informe qui dépassait de dessous la paillasse de Louise.

- Eh, Louise ? Qu'est-ce que c'est, sous ton matelas ?

La concernée devint blanche comme un linge.

- Euh... Rien du tout, pourquoi ? répondit-elle en avalant sa salive avec une difficulté apparente.

Sophie se sentit irritée de voir Louise la prendre ainsi pour une abrutie. Car il y avait quelque chose sous le lit de son amie, de façon évidente. Et elle essayait de le lui cacher.

- Je ne suis pas complètement débile, répondit-elle brusquement. Dis moi ce que tu as mis là, sinon j'irais voir toute seule.

- C'est... Le reste... d'un sac... que nous n'avons pas vidé ! improvisa Louise.

- Ouiiii. Bien sûr. C'est pour cela qu'il est dissimulé sous de la paille.

- On a du l'oublier là...

- Evidemment . Et moi je suis la princesse d'Esphalie !

Sophie qui, cette fois, était pour de bon en colère se leva bruyamment de sa chaise et marcha à grands pas vers le lit de son amie. On allait bien voir ce qu'il y avait sous cette satanée paillasse. Elle tira le bout de ce qui dépassait vers elle et vit ce que c'était.

Un sac de voyage. Récemment rempli, d'après les plantes comestibles ou médicinales qui y étaient soigneusement rangées. Des boîtes de conserve. Une pelote de ficelle, une boîte d'allumettes, quelques vêtements. Sophie regarda Louise sans comprendre et dit d'une voie amère:

Les Orphelines d'EsphalieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant