Chapitre vingt-et-un.

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Il est bientôt l'heure d'aller chercher Yoongi, il ne m'a pas envoyé de messages alors ça a dû bien se passer.

Je sors de l'appartement, monte dans la voiture et démarre en me dirigeant vers l'école. J'entends la sonnerie retentire la fin de la journée, aucun élèves ne sort, car nous avons tous fini à la même heure. J'attends cinq minutes, étant resté dans la voiture. Je descend de celle-ci et rentre dans l'enceinte du lycée, je ne le vois nulle part, je me dirige vers la salle où il a passé ses deux heures.

PDV YoonGi.

Avant je n'avais plus rien à perdre, mais maintenant j'ai beaucoup en ma possession.

Une force sortie de nulle part, me vengeant de tous les démons qui me hantes depuis ma naissance, je le repousse de toutes mes forces.

Pensant que j'allais me laisser faire comme le faible que je suis, que j'étais, il ne s'attendait pas à un tel geste et tombe en arrière.

Je ne peux pas reculer, pour la première fois de ma vie, je me sens incapable de fuir. Une rage sans nom prends possession de mon corps, comme si quelque chose ou quelqu'un m'accompagnait et me poussait à agir ainsi.

Je ne perds pas une seconde et me rue sur son corps immonde, je me poste sur son torse et lui assène des coups avec toute la force que je possède.

J'ai toujours eu peur de ne pas avoir assez de force, pas assez de courage.

Je laisse passer ma haine, mes peurs, mes hontes, mes douleurs, je cris de rage, je ne m'en croyais pas capable.

Je pleure. Mais je ne suis pas triste. Je suis heureux, comprenant enfin ce que ressentait tout ces bourreaux.

PDV Namjoon.

Arrivé face à la porte que je cherchais, j'entre simplement dans la salle. La main sur la poignet, je reste figé quelques courtes secondes face au tableau qui se peint face à moi, un frisson étrange parcourant mon corps entier.

Sans réfléchir plus que ça, je cours en me jettant sur YoonGi, une force dont je ne le croyais pas capable le retiens sur ce gars. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Je parviens à le faire reculer du corps maintenant à la limite de l'inconscience. J'agrippe YoonGi par les épaules, des larmes dévalent de ses joues mais il n'a pas l'air triste ou apeuré, c'est tout le contraire, je parviens même à ressentir un sentiment de peur face à son visage. Son regard reste bloqué sur le corps, toujours au sol, derrière moi.

Je quitte ses épaules pour prendre ses joues, afin de le forcer à me regarder.

"YoonGi ! Il s'est passé quoi ?!" Je suis complètement largué, cette situation me semblant insensée.

Il fini par me regarder, en souriant.

"J'ai réussi." Il semble commencer à reprendre ses esprits, reprenant un air beaucoup moins effrayant. "Il est comme mon père, il a voulu me..." Il détourne le regard avant de reprendre. "Je me suis défendu !"

Je hoche la tête, comprenant enfin la situation. La haine que j'éprouve à présent a remplacé l'incompréhension. Je me retourne vers cet chose ignoble, m'approche de son corps misérable, il me tends la main, me suppliant de l'aider.

"Toi." Je siffle entre mes dents d'une voix menaçante. "T'as voulu jouer au con. T'es tombé sur la mauvaise personne." Il me regarde apeuré, je l'attrape par la gorge puis le soulève.

Je suis fou de rage, rien que d'imaginer ce qu'ila pu faire à YoonGi, cela me met hors de moi. Mes mains tremblent mais je ne vacille pas. Je le regarde avec toute la haine qui puisse émaner de mon corps en cet instant, son corps, ses actes et ses supplications toutes aussi pitoyables les unes que les autres.

Cela faisait si longtemps que je n'étais pas entré dans une transe qui m'aveugle aussi fortement.

Je referme doucement ma poigne sur sa gorge. Je fixe son regards apeuré. Il gigote de partout pour se défaire, attrapant mes poignets et tout ce qui pourrait l'aider. Je sens son pouls palpiter rapidement sous mes doigts. Il est faible. Je sers encore plus. Il bouge de moins en moins. Mon coeur résonne dans ma poitrine et ma tête, à cause du trop plein d'adrénaline.

Sentir son pouls, être en possession de sa vie. Je serre encore plus, je le sens faiblir. Ça me fais un bien fou de le sentir s'éteindre contre mes doigts. Il ne bouge plus son corps et ne fait que de me fixer en serrant faiblement mes poignets. Ça faisait si longtemps que je n'avais pas ressenti ça, cette partie de moi, lorsque j'entreprends quelque chose, je ne sais pas m'arrêter. Cette sensation, je l'avais perdue en le rencontrant, YoonGi.

Je serre encore plus, il a beaucoup de mal à respirer et suffoque, sa peau vire rapidement au rouge. Son pouls est maintenant si faible, je pourrais continuer à appuyer jusqu'à ne plus rien sentir.

"NamJoon..." Je reprend conscience instantanément et ouvre les yeux en grand, je me paralyse. Je laisse tomber le corps affaiblie de ma victime, je me retourne doucement, j'en avais oublié sa présence...

Je regarde mes mains, suis-je redevenu le monstre que j'étais avant ?

"J'ai recommencé..." Je regarde YoonGicomme si je ne croyais pas moi-même. Je pensais ne plus jamais retourner dans une transe aussi profonde. Je ne suis pas triste, je ne suis pas énervé non plus, juste apaisé qu'il soit là. Il me regarde et s'approche de moi en secouant la tête négativement.

"Je ne suis pas mieux, partons s'il te plaît..."

Je hoche la tête, nous commençons à partir mais je m'arrête à la porte, faisant marche arrière jusqu'à la larve qui essaie de ramper jusqu'à je ne sais où. Je m'accroupie, empoigne ses cheveux pour le forcer à me regarder.

"Je ne veux plus te voir ici. Dégage. Si je te revois un jour, je te tuerais, je ne m'arrêterai pas en cours de route." Il semble comprendre, je le lâche et il retombe misérablement.

Je sors d'ici avec YoonGi, nous prenons la voiture et nous nous en allons, ensemble.

PDV YoonGi.

Dix-huit heure. On arrive à l'appartement. Nous ne parlons pas, tous deux troublés par ce qui vient de se passer.

Une fois à l'intérieur de l'appartement, NamJoon m'attrape par les hanches, se collant à moi avant de glisser son visage dans mon cou. Je me blottis contre son torse et ferme les yeux, profitant de ce moment, créant une bulle autour de nous, ma main posée sur ton torse, je sens son cœur battre a l'unisson avec le miens, il a l'air si paisible.

"Ne me quitte jamais..." Sa voix paraît si faible, comme s'il me suppliait de ne pas le laisser.

"Jamais..."

Je ne pourrais pas, il est celui qui a sauvé ma vie et que maintiens celle-ci de façon stable. Et je pense que, quelque part, je fais de même pour lui.

La proie. [NamGi.] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant