La proie. [NamGi.]

Chapitre douze.

Vingt-et-une heure six. Je fais à manger depuis une heure, j'essaie de faire bien, mais je suis pas bien doué. J'entends du bruit venant du salon, en plus de la pluie qui a commencé à tomber, ça doit être le dormeur qui s'est réveillé.

Je me re concentre sur la cuisine, j'ai décidé de faire du Bulgogi avec du Bibimbap mais... Sur la photo ça avait l'air bon, pourtant.

Je le vois arriver dans l'encadrement de la porte, du coin de l'oeil, je me retourne complètement vers lui et le voit amusé, il a totalement changé de comportement par rapport à tout à l'heure, je lui jette un torchon dessus.

"Si ça t'amuse tant que ça, t'as qu'à le faire !"

Je suis un peu vexé, il s'approche et prends ma place. Je vais alors m'installer de l'autre côté du bar, qui se trouve dans le salon, il s'agit d'une cusine américaine et et celle-ci donne une vue sur le salon, où, au mur d'en face du bar au fond, se trouve une grande baie vitrée, qui donne sur le parc de la résidence. Je m'assieds sur un des tabourets et l'observe.

Vingt-et-une heure trente. Il me tend la spatule en bois où se trouve du Bibimbap, je goute et...

"Mmh... C'est tellement bon. Moi qui croyais pouvoir te faire plaisir en te faisant à manger..." Il rougit et sourit.

Il me semble n'avoir jamais rien vu d'aussi incroyable.

"Ne t'inquiète pas... Rien que ta présence me fais plaisir..." Il baisse la tête, gêné.

Je suis heureux qu'il me parle, rien qu'à cette idée, je me trouve un peu bête, je le trouve très beau à rougir comme ça.

Nous allons nous installer devant la télé, avec la nourriture précédemment préparée.

"N-Namjoon... ?"

"Mmh ?" Je suis concentré sur le film, je lui réponds donc automatiquement.

"Quand... Quand est-ce que j-je vais rentrer chez moi ?..." Je le regarde alors, l'air passablement énervé, mais pas contre lui.

Je me lève et d'un pas décidé, je m'en vais m'enfermer dans ma chambre, sans rien lui dire, ensuite je prends mon téléphone et appelle mon père.

"Bonsoir NamJoon, quelque chose ne va pas ? Tu ne m'appelles pas aussi tard d'habitude."

"Heum... Oui excuse moi, je ne te déranges pas au moins ?"

"Non, bien sûr, dis moi tout."

"Je ne sais pas quoi faire en fait.. J'ai un ami disons, qui a des problèmes, je te fais confiance. Il habite tout seul avec son père, sa mère est morte à sa naissance et il est fils unique. Depuis plusieurs années, son père le bât car il a su que son fils était gay ou une connerie du genre, et je viens de l'apprendre... Ce garçon est vraiment gentil et je veux l'aider. Qu'est-ce que je dois faire ?"

"Et bien NamJoon, si on m'avait dit qu'un jour mon fils m'appellerait pour me demander conseils, afin de protéger quelqu'un, je ne l'aurais pas cru !" Il rigole légèrement, mais se reprend vite à cause de la situation." Dis moi, ce garçon te plaît-il ?" Il avait dit cette phrase avec un ton neutre et très sérieux.

"Eh bien disons que c'est compliqué..." A vrai dire je ne sais pas quoi répondre à ça, puis je ne vois surtout pas le rapport.

Je n'ai jamais dit à mes parents quel genre de personne j'aimais. Ce n'est pas quelque chose d'important chez nous, peu importe la personne, mes parents ont toujours souhaité que je sois heureux. Bien que je ne leur ai apporté que des ennuis... Je me racle la gorge et écoute sa réponse.

"D'accord, il est chez toi là ?" J'acquiesce oralement. "Très bien, tu le gardes et demain c'est dimanche, alors passez à la maison pour manger, ta mère sera très heureuse de te voir, ensuite je lui raconterait l'histoire. Nous pourrons trouver une solution pour ton ami, je demanderai à mon frère de passer dans l'après midi, pour en parler calmement."

Le frère de mon père est un grand avocat très réputé, c'est assez pratique, surtout dans ce genre de situation, qui n'est pas commune.

"Merci beaucoup père. Je pourrais toujours compter sur toi." Je suis très heureux d'avoir un père comme lui.

"De rien mon fils. Il est temps que tu te trouves quelqu'un de gentil et de stable et que tu rentres dans le droit chemin, ce garçon est une exception, nous allons l'aider, ne foire pas tout." Puis il racroche.

Nous avons toujours eu une bonne complicité tous les trois, ils m'ont beaucoup donné.

Je sors de la chambre et retourne aux côtés du plus jeune.

"Tu es aller faire quoi ?..."

"Rien t'inquiète, ce soir tu dors ici et demain, nous irons quelque part."

Il ne répond rien, il se remet à regarder la télé calmement, sans rien dire, comme si, étrangement et naturellement, il avait une sorte de confiance aveugle en ma personne.