- Préface -

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À Guilhem J. et Pauline C.

J'ignore ma fonction de poète aujourd'hui ;
Rassembler ? Transformer ? Et puisque je ne puis
Clairement la trouver, je m'en vais l'inventer.
Que voudrais-je demain ? Je laisse décanter
Le flot de mes pensées, mais mes pensées s'envolent ;
Nul besoin d'une feuille et d'un bâton de colle.
Moi poète, je suis libre, mais prisonnier,
Et l'entonnoir se mue en un noir pigeonnier...
Non, non, ce n'est pas ça ; c'est le défaut du monde,
Car en l'Homme la Terre n'est pas toujours ronde !

Je ne sais toujours pas, je continue ma quête,
Et je crois tout comprendre en n'étant que poète,
Les yeux tout grands fermés, flambants du luminaire
Des restes des pensées, j'aspire et désespère ;
J'avance sans trouver, mes vers se sont vidés,
Mes idées sont parties quand mon corps est resté.
Je crois qu'un homme seul ne peut pas définir
L'intime finition d'un art qui peut s'écrire.
La communication me semble être essentielle ;
Nous pourrions, peut être, en transcender le ciel
Avec les mots, avec la rime et les poèmes.
C'est vers vous que je mène une vie de bohême,
Amis, nous sommes trois, mais nous sommes bien plus.
J'appelle une Muse, vous appelez Bacchus
Mais qu'importe nos vies, nous nous sommes trouvés,
Nous sommes les poussins que ce siècle à couvé.
Il ne me reste que quatre vers sur ma feuille,
Je viens vers vous, amis, rêvant sur mon fauteuil ;
Je dédie ce recueil à l'avancée rapide
De trois jeunes esprits sous un grand ciel limpide...

Thibault Desbordes.

À l'orée du tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant