Les Empaillés

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Non qu'éprouve l'idée du vice
À l'averse d'ennui qui mord,
L'écluse sèche a la malice
D'empailler les oiseaux retords.

Ainsi noyés, et l'œil luisant
- Verre ou larme, l'on ne sait trop -,
Ils n'ont de l'éclat séduisant
Qu'à peine un suc sous les haros.

D'indomptables, grands volatiles
Croulent sous l'attrait des poussières ;
Leurs belles ailes immobiles
Ont des garrots comme brassières.

Quand au soir, sous le jeu des ombres,
Leurs becs muets s'ouvrent et sonnent ;
Ignorant tout ; leur nom, leur nombre,
Ne murmurant que des consonnes,

Nous pouvons quelquefois entendre
- Du moins, le disait-on jadis -
Un chant étrange, et voir s'étendre
Encore une aile sur l'abysse !

T.

À l'orée du tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant