Au Finistère

204 13 4
                                    

Filants sous le soleil en longs traits de bonheur,
Ma voiture fait s'aligner en ligne droite
Des bornes, jumelées en une haie d'honneur.
Sous la grande chaleur, ma chevelure est moite.

Me vient l'odeur de l'iode et je la connais bien ;
Je me suis envolé du Far West parisien
Vers le Far West français, le bout de la Bretagne,
Là où les Monts d'Arrhée sont les seules montagnes !

Là, dans la nue où je me perdrai, la rumeur
Des vagues jettera ses remous dans mon âme.
Et de ces tourbillons jaillira une humeur
Qui me fera trembler ; mes émotions s'y pâment !

Bruyère sur mon teint ; assis sur mon séant
Sur cette lande aride appelée Finistère,
Tout au sommet d'un tertre aux silencieux mystères
De ce tout dernier roc et face à l'océan,

J'ouvrirai grand les bras, saisirai le vent d'ouest,
Les rochers noirs et blancs cueuillerons un soupir...
Mon cri résonnera de Quimper jusqu'à Brest,
Et la mer déchaînée m'empêchera d'écrire !

T.

À l'orée du tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant