La mer

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Au roulis des bateaux, dans cette nuit sans lune,
Nous entendons les flots choquer contre l'amarre
D'un chinois musicien, ô ! sinistre fanfare.
Sur la côte, au lointain, fleurissent les callunes.

Nous pouvons percevoir la braise qu'il allume
Accrochée à sa bouche et tremblante à la brume.
Perdue vers aujourd'hui - ici n'était nul part -,
La marée miroitait. Le chinois, à la barre,

Était indiscernable, ou par instant rougi.
Son briquet pétillant semblait une bougie.
Et dans ce clair-obscur où vacillait les vagues,

La barque s'anima sous l'étreinte des mers.
À peine une rougeur, puis l'éclat d'une bague,
Et nous ne vîmes plus qu'un flot vide et amer.

T.

À l'orée du tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant