Chapitre 14 : Sur les pas d'une légende

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Il était presque midi. Ewald se dirigeait vers le quartier général pour le conseil de guerre. Sa soirée d'hier avait été relativement mouvementée. Il avait fait la connaissance de tous les hommes de son régiment, et ils avaient tous levé un verre en son honneur. La même étincelle se trouvait dans chacun de leur regard. Ewald avait pu sentir la détermination, la volonté dans leurs yeux. Il savait qu'il pourrait compter sur eux.

- « La question est : vais-je être assez à la hauteur pour qu'ils puissent compter sur moi ? songea-t-il »

Ils lui avaient, d'un commun accord, parlé d'une tradition du domaine des terres fertiles, réservée aux guerriers qui souhaitaient se surpasser : l'épreuve d'Atholokize. C'était, à ce qu'il avait pu comprendre, l'ascension du mont Atholokize, le massif montagneux derrière le domaine des terres fertiles, dont le pic se trouvait dans les nuages. A cet endroit se trouve l'esprit d'Atholokize, le fondateur du domaine des terres fertiles. Ceux qui arrivaient jusqu'à lui avait l'honneur de le combattre, et quel que soit le résultat, ces guerriers recevaient un surnom du fondateur lui-même. D'après les soldats, c'est un honneur encore plus grand que n'importe quel titre, car il résume en quelques mots les atouts d'une personne.

Il avait ainsi entendu parler d'un certain « Ange de la Mort », qui aurait été le premier guerrier à avoir réussi à vaincre l'esprit d'Atholokize. Cependant, personne n'avait pu lui donner plus d'information, ou du moins c'était un sujet qui semblait les attrister. Il était alors allé voir Lena, et il rencontra Aldaran en personne pour la première fois. Celui-ci enlaçait Lena avant qu'il n'arrive. Elle semblait heureuse à ses côtés, mais pour une raison qu'il ignorait, Ewald n'appréciait pas vraiment ce jeune homme. C'était ce petit quelque chose, comme une voix intérieure qui lui disait de garder ses distances. Pourtant, leur rencontre s'était bien passée, c'était quelqu'un de bien qui était déterminé à faire de son mieux pour aider. Lorsqu'il parla à Lena de l'Ange de la Mort, elle était excitée comme une puce. Elle lui avait raconté en détail toute sa petite enquête sur ce personnage, qu'Edgar avait aussi nommé « Leliel ». Il s'était donc décidé à tirer ce mystère au clair, et à poser la question directement lors du conseil où il se rendait. Il allait aussi demander la permission de passer l'épreuve d'Atholokize, accompagné de Lena et d'Aldaran qui étaient aussi intéressés.

- « Il me reste encore beaucoup de chose à comprendre, soupira-t-il »

Il sortit de ses réflexions car il était arrivé devant la porte d'ébène de la salle de réunion. Il respira un grand coup, puis entra. Les trois autres généraux se tenaient autour de la table ronde. Ils le saluèrent en chœur et l'invitèrent à les rejoindre. Un plan était étalé sur la table, et de nombreux pions de différentes couleurs étaient posés dessus. Jilvis prit la parole :

- « Bien, nous sommes tous là, commençons. Maintenant que tu maîtrises à peu-près tes pouvoirs et que tu es en capacité de te défendre, nous pouvons commencer à reprendre le territoire des mains de Rasath. Le plan est d'attaquer les villes où il a réussi à imposer son influence, voire corrompre les nobles locaux.

- Mais quel est l'intérêt d'attaquer ces villes, il n'aura qu'à les reprendre plus tard ? demanda Ewald

- Ton raisonnement est bon, mais laisse-moi finir. Rasath se trouve dans le palace de Lichtgrad, d'où il coordonne ses ombres et ses troupes, il n'en sort que très rarement. Si nous nous en prenons aux villes où il exerce son influence, il ne pourra pas agir directement là-bas. Nous comptons sur ce contretemps pour installer des défenses dans les villes pour qu'elles puissent résister à leur tour.

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