Chapitre 6 : Un bruit dans la nuit

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Salut à tous, 

Avant de vous laisser lire le chapitre 6, j'aimerais juste faire une petite annonce.

Je vais plutôt essayer de poster un chapitre toutes les deux semaines, parce que j'ai la sensation d'écrire trop vite et de ne pas publier des chapîtres assez étoffés et/ou complets...

Voili voilou, profitez bien de ce chapitre et n'hésitez pas à donner votre avis en commentaire,

Bonne lecture!

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Le noir envahissait finalement toute la pièce. Ewald se trouvait dans ses appartements, une chambre richement décorée. Des tableaux ornaient la totalité des murs de la salle, et même son lit semblait avoir été fait sur mesures. Mais dans la nuit sombre, cela n’avait plus aucune importance. Il s’était levé pour rejoindre Jilvis, mais il avait du mal à se repérer, ne connaissant pas les lieux. Il se rappelait avoir passé un premier escalier avant d’arriver dans un petit espace, camouflé derrière la salle du trône. Il avança donc au travers du gigantesque hall d’entrée, dont les armures posées de chaque côté de la pièce lui rappelèrent la fuite de Lichtgrad. La lumière des torches se reflétant sur les murs agrémentait la pièce d’une atmosphère inquiétante, d’autant plus qu’il n’y avait strictement plus aucun bruit. Mais en se rapprochant du passage dérobé, Ewald perçut un mince écho de pas dans son dos. Alors qu’un frisson lui parcourait le dos, il se retourna. Mais derrière lui, il ne vit que la monotone  danse des ombres projetées par les torches.

-          « Ce n’est rien, se dit-il, certainement le stress »

Sans s’inquiéter plus de sa frayeur, il passa donc la salle du trône et descendit les escaliers en direction de la pièce secrète. Comme promis, Jilvis l’y attendait. Sur la table, un simple bol contenant de l’eau était posé, et il invita Ewald à s’approcher. Il s’adressa alors à lui de manière directe :

-          « Prends ce bol d’eau, et frappe la surface avec ta paume.

-          Pardon ? Mais pourquoi faire ça ?

-          Ne pose pas de questions, fais simplement ce que je te dis »

Sans vraiment comprendre ce qu’il faisait, il s’exécuta. Il frappait l’eau de manière répétitive, et sa paume devenait de plus en plus humide. Jilvis le regardait, immobile. Le temps passait, et ce mouvement monotone et incessant commençait à mettre ses nerfs à vif. Quelques heures plus tard, il s’emporta :

-          « Dois-je encore continuer de frapper ce stupide liquide encore longtemps ? Je n’ai pas l’impression d’apprendre grand-chose à part que le temps est précieux ! »

Dans sa colère, il frappa le bol si fort qu’il se brisa en morceaux. Jilvis, plongeant son regard dans le sien, lui dit alors calmement :

-          « La patience. »

Interloqué, Ewald se tut, fixant son mentor avec un air interrogateur.

-          « Cet exercice t’apprend la patience. Si tu dois te battre, tu dois savoir garder ton calme et attendre le bon moment pour frapper.

-          Et bien excusez-moi de ne pas avoir la patience de frapper un ridicule bol d’eau pendant des heures ! répliqua Ewald, encore énervé

-          Détrompe-toi, tu as eu plus de patience que moi-même je n’en ai eue. Nous pouvons passer à l’exercice suivant.»

Sans même lui laisser le temps de répondre, Jilvis retira son armure et se mit torse nu. Ewald se sentait ridicule en face de cette montagne de muscles. D’autant plus qu’il prit une posture de combat, les poings près de sa tête, ses coudes protégeant les flancs. L’instant suivant, ses yeux se plantaient dans ceux d’Ewald. Celui-ci eut à peine le temps de sentir les muscles de son mentor bouger qu’un coup frôlait son visage. Dans un sursaut, il fit un bond en arrière, et s’exclama :

-          « Mais que… »

Jilvis ne lui laissa pas finir sa phrase puisqu’il se rapprocha pour décocher un nouveau coup. Il expliqua :

-          « Maintenant travaillons tes réflexes, je ne t’ai pas touché intentionnellement, mais maintenant essaye d’esquiver parce que je vais essayer de t’atteindre ! »

Surpris et déconcentré, Ewald ne vit pas venir l’assaut de Jilvis. L’impact sur son ventre lui coupa le souffle, et il s’écroula. La douleur avait été fulgurante, et l’empêchait de se relever. Recroquevillé aux pieds de son adversaire, il se disait qu’il n’était vraiment pas capable de défendre qui que ce soit, il était faible. Mais d’un ton sec et encourageant à la fois, Jilvis lui intima :

-          « Lève-toi et bats toi, tu as besoin de volonté pour avancer, tu dois savoir te relever après un coup dur ! »

« C’est vrai », pensa Ewald. L’homme qui se tenait devant lui semblait croire en son potentiel, à tel point qu’il n’avait pas écouté ses deux amis. S’il croyait en lui, il n’avait aucune raison de douter, il devait simplement donner le meilleur de lui-même. Même si son corps tout entier tremblait, il usa toute son énergie pour se relever. Seule sa détermination et sa volonté lui permettaient de se maintenir debout. Jilvis reprit ainsi son entraînement, tentant de l’atteindre au ventre. Exténué, Ewald ne put qu’encaisser, subissant chaque coup, éprouvant de plus en plus de mal à endurer la douleur. Mais il titubait et sa vision devenait floue, il atteignait ses dernières limites. Pourtant, il ne se plaignit pas, souhaitant  rester digne de la confiance qu’on lui accordait. Bien que cela puisse sembler improbable de se faire autant de mal pour des personnes presque inconnues, pour lui tout était normal. Son désir d’aider son prochain outrepassait sa propre souffrance, d’autant plus qu’il avait donné sa parole, il avait dit qu’il s’entraînerait, alors il irait jusqu’au bout. Pour certains, c’était de l’entêtement, mais pour lui, c’était une question de principe. Il considérait que rien ne devait briser une promesse, sinon donner sa parole perdait toute sa valeur. Et en ce moment précis, il prouvait qu’il agissait en ce sens. Il tomba une fois, puis une autre, et encore et encore, mais il se relevait toujours, animé par la force inexplicable de sa détermination.  Il en avait même oublié la douleur qui s’emparait de chaque partie de son corps. Alors qu’il se relevait pour la énième fois, vacillant et proche de l’évanouissement, Jilvis s’arrêta et remit son armure. Il s’adressa ensuite à Ewald :

-          « Nous nous arrêterons là pour aujourd’hui, tu as atteint tes limites.

-          Mais… je… balbutia Ewald

-          Ta volonté est sans faille, mais continuer te mettrait en danger. Ce n’est pas en une nuit que tu réussiras à esquiver mes coups, d’autant plus que tu les as tous encaissés sans dire un mot. Tu as fait du bon travail, nous reprendrons plus tard. Je suis fier de toi, Ewald. »

N’ayant même plus la force de répondre, Ewald laissa ses yeux se chlorent et s’abandonna aux bras de Morphée… 

ElementaliensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant