Chapitre 13 : Un nouveau général !

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Une goutte sua le long du visage d'Ewald. Il n'avait jamais été aussi concentré que durant les quelques derniers instants. Il avait dut porter son attention sur chaque geste que sa meilleure amie esquissait, aussi infime soit-il. S'il ne l'avait pas fait, l'issue du combat aurait été sans aucun doute favorable à son adversaire.

- « Elle a une dextérité et une agilité hors du commun... Ce monde nous a vraiment changé, pensa-t-il »

En fait, Ewald avait eu la sensation de faire face à une autre personne, comme s'il avait affronté un héros sorti tout droit d'une fiction. Lena avait gardé son caractère malicieux et tout ce qu'il appréciait chez elle, mais derrière se cachait une toute nouvelle facette qu'il découvrait petit à petit. Celle d'une femme charismatique, d'une archère de talent. Il avait travaillé dur pour acquérir ses capacités, mais ses mouvements restaient imprécis, et il comblait cette lacune grâce à la puissance de la magie. A l'inverse, les mouvements de Lena étaient fluides, calculés, parfaits. Sans ses pouvoirs, il n'aurait pas fait long feu contre elle. Comme toujours, elle avait donné le meilleur d'elle-même et avait atteint ses objectifs. Le profond respect qu'il ressentait à son égard pour cette faculté se transforma en admiration. Alors qu'il la regardait, perdu dans ses pensées, elle dit avec son entrain habituel :

- « De toutes façons la magie, c'est de la triche ! »

Cette petite provocation fit sourire Ewald. Avant qu'il n'ait le temps de lui répondre, un tonnerre de métal accompagné de cris de joie se fit entendre à l'entrée de la salle. Devant son regard ébahi, Lena lui lança :

- « Mes félicitations, Général ! »

Sans comprendre le sens de ses propos ni de la scène qui se déroulait sous ses yeux, Ewald resta figé sur place. Des dizaines d'hommes en armure débarquaient dans la salle, se plaçant en rang puis en colonnes devant lui. Un silence solennel avait envahi la salle, et tous les regards étaient tournés vers lui, qui s'y trouvait en plein centre. Lena s'était retirée, et se trouvait désormais derrière lui aux côtés d'Edgar et des autres personnes de la section du Glaive. A sa droite se trouvait Jilvis, entouré de soldats en cottes de mailles. Enfin à sa gauche, le seigneur Ganelon était accompagné par de nombreux nobles, dont les habits s'apparentaient à ceux d'avocats. Chaque groupe qui l'entourait semblait être dirigé par l'un de ses mentors, excepté celui qui lui faisait face. Qui donc commandait ces soldats ? Perdu au milieu de cet spectacle incompréhensible, il ne savait quoi faire, jusqu'à ce qu'il voit Jilvis, Edgar et le seigneur Ganelon approcher chacun leur tour.

- « C'était une belle démonstration, dit Jilvis

- Finalement je pense que tu mérites ton titre, lui avoua Edgar

- Oublions les compliments pour le moment, les interrompit Ganelon, je pense qu'il est grand temps de te présenter à ton régiment, Général Ewald »

Joignant la parole à l'acte, ils s'écartèrent pour laisser les soldats avancer dans sa direction. Celui qui était en tête, un homme assez jeune, au teint mat, prit la parole :

- « Au nom de nous tous, ravi de vous rencontrer Général Ewald ! Je suis Dienar, capitaine de régiment, sous vos ordres. »

Pendant un instant, Ewald tiqua, puis il comprit. Lorsqu'il était arrivé au quartier général des Anges de la Justice, on lui avait expliqué que la place manquante était la sienne. Il se rappelait maintenant, et ce qui venait de se passer prenait sens. Ce combat contre Lena n'était pas qu'un simple entraînement, mais un test. Un test de ses capacités, pour voir s'il serait digne de ses fonctions.

- « Il semblerait que j'ai réussi, songea-t-il. Je ne peux plus faire marche arrière maintenant, alors je vais faire au mieux, se dit-il intérieurement »

Face à lui, Dienar se tenait au garde à vous, attendant une réponse. Ewald lui répondit alors :

- « Ravi de vous rencontrer aussi capitaine. Pouvez-vous m'expliquer quel est le rôle de notre section ? J'ai bien peur qu'on ne m'ait pas encore tout dit, expliqua Ewald en jetant un regard en coin à Jilvis.

- Ne vous en faîtes pas Général, on m'a prévenu. Comme vous le savez, chaque section représente un symbole des Anges de la Justice, avec un Général à sa tête. La section du glaive est composée de nos éclaireurs et assassins.

- Et Edgar s'en occupe, c'est ça ?

- Exactement. La section de la Balance s'occupe de la justice, et est donc composée de nobles avocats. C'est le seigneur Ganelon qui est en charge.

- Et donc, c'est Jilvis qui est responsable de la section des yeux bandés ?

- C'est ça. C'est notre armée, nos troupes, la majorité de nos guerriers. Et pour finir, il ne reste plus que nous, la section des ailes de l'ange, que nous préférons appelés la section de la liberté.

- Et quel est notre rôle ?

- Comme vous le savez, en tant qu'élu de la Statera, vous incarnez l'espoir de la liberté. Et en tant que tel, notre but est de sauver les citoyens innocents pris entre deux feux lors de nos assauts, de leur donner une chance de s'en sortir, de les protéger. Nous avons été entraînés avec pour seul objectif de sauver les populations touchées par les guerres opposant la résistance aux forces de Rasath.

- Si j'ai bien compris, nous venons en seconde ligne, pour éviter les dommages collatéraux ?

- Parfaitement ! Mais nous n'avons pas encore pu mettre notre entraînement en pratique, puisque la résistance n'a pas encore mené d'assaut.

- C'est-à-dire ?

- La Résistance attendait votre venue avant de commencer les assauts. Sans vous, tous nos plans seraient sans espoir, et nous ne pouvons pas nous permettre d'ouvrir le passage d'Atholokize tant que nous ne sommes pas sûrs d'avoir une chance. C'est notre seule et unique protection contre le pouvoir de Rasath à l'heure qu'il est.

- Et quels sont les plans maintenant ? »

Lorsqu'il eut fini de prononcer cette phrase, Jilvis s'approcha et lui répondit :

- « Je pense que nous aurons tout le luxe de t'expliquer ça lors du conseil de guerre de demain, à midi. Pour le moment, oublions ça, et allons fêter ton nouveau titre autour du banquet. Tous à la grande salle ! »

Et c'est ainsi qu'un simple entraînement devint le début du mythe de la rose et de la salamandre.

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Et voilà, après une très longue absence, voici une suite, j'espère qu'elle vous plaira ! 

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