Chapitre 11 : Le magicien

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Bonjour bonjour,

Je bloque sur ce chapitre 11 depuis un certain temps, et j'ai finalement réussi à le terminer. Je pense cependant qu'il y a quelques modifications à faire pour le rendre plus fluide, plus compréhensible... Donc si vous avez des remarques, des critiques, des idées, n'hésitez pas à me laisser votre avis en commentaire ! ^^
J'espère que le chapitre vous plaira quand même,

Bonne lecture !

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Depuis qu'il avait accompli l'éveil, Ewald se surpassait. Ses talents d'épéiste s'étaient grandement améliorés, mais par-dessus tout, il était devenu très bon pour utiliser les pouvoirs que lui procurait la Statera. En fait, c'était comme s'il ne faisait qu'un avec elle, comme si cette entité immatérielle  avait fusionné avec lui. Lorsque sa voix ne faisait pas écho dans ses pensées, il pouvait tout de même ressentir sa présence au fond de lui. C'était vraiment différent de tout ce qu'il avait pu imaginer. Il lui semblait que les nouveaux pouvoirs qu'il avait acquis, il les possédait depuis toujours. Les utiliser lui semblait aussi simple que d'utiliser ses muscles pour courir. Mais comme toute activité physique, la pratique de la magie lui demandait de l'entraînement pour arriver à des performances concluantes. C'était exactement ça. Il apparentait ses  capacités à un  nouveau muscle qu'il devait faire travailler. Dans son monde, la conception de la magie était complètement erronée. On pensait qu'il était facile de manipuler les flammes pour lancer une boule de feu par exemple. Mais il n'en était rien. En pratique, en lancer une était aussi aisé que de soulever de gigantesques poids sans jamais avoir fait de musculation. C'est en intégrant ça qu'il avait compris le respect d'Edgar et Jilvis pour le seigneur Ganelon. Cet homme était un mage puissant possédant une relique de la terre et du feu. Ewald avait pu assister à une démonstration de ses pouvoirs grâce à l'aide de son mentor, et il n'avait pas été déçu. Il se ressassa la scène. Le maître des lieux, malgré son apparence de noble paresseux, était en fait si puissant qu'il parvenait à faire sortir de terre des entités qui s'enflammaient. Elles ressemblaient à de gigantesques golems, des géants de pierre animés par la magie, et leur pouvoir de destruction était impressionnant. D'un simple coup, elles avaient été capables de briser en morceaux un énorme rocher. De plus, c'était sans compter la présence de Ganelon, qui déchainait des torrents de flammes en parallèle. Mais ce qui impressionna le plus Ewald, c'est lorsque celui-ci demanda à Jilvis d'essayer de le frapper de toutes ses forces. Son mentor lui avait par de multiples occasions démontré sa force, et il savait pertinemment qu'il n'était même pas au dixième de son potentiel. Lui demander de se donner à cent pour cent semblait donc insensé, mais il accepta quand même. Les deux hommes se faisaient face, et Jilvis tenait son marteau d'un bleu éclatant en main. Il était vraiment décidé à donner son coup le plus puissant. Ganelon quant à lui, ne bougeait pas, et ne semblait pas en avoir l'intention. Il fit un geste de la main, et son mentor bondit au même instant. Alors que la distance les séparant se faisait de plus en plus infime, le mage n'esquissait toujours pas le moindre mouvement. Jilvis était désormais assez proche pour le frapper, mais il semblait toujours immobile. Ewald voulut crier, mais une énorme onde de choc le fit tomber à la renverse. Un nuage de poussière et de débris recouvrit la zone, et il dut attendre quelques instants pour distinguer ce qu'il se passait. Au centre du cratère formé par la collision des deux forces se trouvait Jilvis. Devant lui, une carapace composée de pierres et de terre entourait Ganelon et s'était interposée entre lui et son marteau. Puis soudain, des failles apparurent, elle se craquela, puis s'effondra. Le mage en ressortit, indemne. Ewald n'en crut pas ses yeux. Sa puissance défensive égalait la force de Jilvis. Cet homme était réellement puissant, et le respect qui lui était dû prenait à présent tout son sens. Après cette incroyable démonstration, il lui avait proposé de lui apprendre ce qu'il savait à son tour, ce qu'Ewald n'avait pu refuser.

-          « Un jour, je le surpasserai, songea Ewald »

C'est alors qu'il se remémora son entraînement. Le seigneur Ganelon lui avait tout d'abord appris les bases de ses pouvoirs. Comme Jilvis le lui avait très brièvement expliqué, les artefacts  étaient des entités mystérieuses qui donnaient accès à leur pouvoir à certains élus grâce à une réplique en forme d'orbe. Elles sont comme une nouvelle source d'énergie qui intègre notre corps, chaque artefact en représentant une différente, et la réplique joue comme un rôle d'intermédiaire. C'est ce qui explique l'impossibilité de canaliser la force du feu avec une relique d'un artefact de l'eau. De plus, faisant partie à part entière de la personne, utiliser ces pouvoirs demande des efforts considérables. C'est pourquoi il faut s'habituer à s'en servir pour que le corps s'y adapte. C'est cette affinité qui détermine les capacités d'une personne. Ainsi, c'est ce qui différencie les aptitudes de deux mages. Théoriquement, ils ont accès au même potentiel, mais celui ayant la plus grande affinité sera capable de pousser ses limites bien plus loin. Il pourrait donc lancer des sorts aussi puissants que son adversaire, mais en plus grand nombre, ou même des sorts plus puissants si l'écart de force est important. La subtilité vient du fait que cette affinité symbolise en quelque sorte l'endurance magique de la personne.  C'est en tous cas ce qu'avait compris Ewald. C'est la raison pour laquelle le seigneur Ganelon lui avait imposé de nombreux exercices pour développer ses capacités. Pour ce faire, il avait dû apprendre à faire le vide autour de lui, afin de ne ressentir rien d'autre que ses propres émotions. Cette méditation, bien qu'apparaissant simple aux premiers abords, demandait en fait une concentration sans faille. Ewald mit du temps avant d'arriver à des résultats concluants, mais ses efforts ne furent pas vains : cela lui permit de percevoir la nouvelle énergie bouillonnant en lui. C'est à partir de cet instant qu'il comprit le but des exercices de Ganelon. Il se concentra pour faire le vide autour de lui et ressentir le pouvoir qui l'animait, et il le fit converger en un point. Il sentit une vague de chaleur s'emparer de son corps et drainer ses forces, comme si elles quittaient son corps. Mais simultanément, une minuscule flamme apparaissait là où il avait focalisé son attention. Ewald voulut crier de joie, mais maintenir la flammèche lui demandait bien trop d'efforts. Après seulement quelques secondes, il dut s'arrêter, il n'en pouvait plus. Son corps était lourd, engourdi, et une sensation intense de fatigue l'envahissait, mais il était fier de lui, il avait réussi.

-          « Dire que j'étais fier pour si peu, sourit-il »

Après avoir recommencé les exercices du seigneur Ganelon encore et encore, sa concentration et son endurance magique s'étaient vues croître, et de la ridicule flammèche, il en était arrivé à créer des murs de flammes. Certes, ceux-ci n'étaient pas aussi impressionnants que les torrents déchaînés par son mentor, mais Jilvis et même le mystérieux Edgar le félicitèrent pour ses progrès. Cependant, une conversation qu'il avait surpris entre ses deux mentors le tracassait toujours :

-          « Il a réussi à maîtriser  les pouvoirs du feu en si peu de temps, c'est impossible, s'exclama Ganelon, même moi je ne l'ai pas fait aussi vite ! Et c'est sans parler de ses autres capacités latentes grâce à la Statera... ce jeune homme est vraiment incroyable, Jilvis !

-          Je dois bien avouer qu'il est impressionnant, admit-il, et je pense que sa puissance surpassera de loin la nôtre. Il est vraiment doué, et j'ai espoir qu'il puisse rivaliser avec notre ennemi...

-          Justement, je m'inquiète, il progresse vraiment à toute vitesse. Je ne sais pas si je dois continuer à le former ou pas, rappelle-toi ce qu'est devenu ton dernier apprenti avec les même talents ... »

A ces mots, Jilvis n'avait pas répondu, et son regard pourtant si clair habituellement s'était assombri. C'était la deuxième fois que son dernier apprenti avait été évoqué implicitement. Mais qui était-il ? C'était un mystère de plus à résoudre. Alors qu'Ewald était perdu dans ses souvenirs, des tintements de fer le tirèrent de ses réflexions et le ramenèrent à la réalité et à sa destination initiale : la section du glaive, où Lena l'attendait pour un défi qui promettait d'être amusant... 

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