Chapitre 15 : Vers l'éveil

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Les sons de cliquetis de métal et de flèches atteignant leurs cibles ne s'arrêtaient plus. Ils s'enchaînaient sans cesse, de plus en plus rapidement. Depuis la promotion d'Ewald, et la possibilité de se confronter à l'épreuve d'Atholokize, Lena donnait tout ce qu'elle avait pour se surpasser. Elle souhaitait devenir plus rapide, plus forte, plus précise. D'autant plus qu'Aldaran, son compagnon et rival, la dépassait toujours. Il était doué de nombreux talents, qu'il avait même améliorés. Il excellait dans ce qu'il faisait et continuait de devenir meilleur. Le plus ironique dans tout ça, c'est qu'à l'entendre, c'était facile.

- « Rira bien qui rira le dernier, je finirai bien par t'avoir, rit-elle intérieurement »

Cet objectif était ce qui lui donnait toute sa motivation. Elle avait cet esprit de compétition, ce même esprit qui lui avait toujours permis de donner le meilleur d'elle-même. Rompant sa concentration, la voix douce de son mentor l'interpella dans son dos :

- « Lena, je vois que tu t'entraînes toujours très dur,

Tes progrès sont vraiment impressionnants, pour sûr »

Stoppant net ses actions, elle se retourna. C'était le deuxième compliment qu'Edgar lui faisait depuis qu'elle avait intégré la section du glaive, et peu de recrues pouvaient se vanter d'avoir eu ne serait-ce qu'une seule remarque positive venant de leurs mentor. Elle se sentit flattée, et même fière de ce qu'elle avait accompli. Mais comme elle y pensait quelques instants plus tôt, elle voulait plus, elle souhaitait devenir plus forte. Elle lui répondit alors :

- « Merci, Général, mais je ne suis pas satisfaite de ces progrès, je veux aller encore plus loin...

- Savais-tu que même l'animal le plus rapide,
Ne peut aller plus vite que sa propre vitesse ? répondit-il avec un air malicieux

C'est ta grande soif de connaissance et d'expérience,
Qui vont te permettre d'avancer fais-moi confiance »

Lena esquissa un sourire. Son mentor avait vraiment un don pour trouver les bons mots. Mais malgré tout, cela ne l'avançait pas plus. Elle avait besoin d'aller plus loin et rapidement, elle eut donc une idée qui lui traversa l'esprit : et si elle demandait de l'aide à son mentor ? Non pas des conseils, mais une aide directe, une expérience de combat. Certes elle n'était pas à son niveau, mais l'affronter lui permettrait forcément de s'améliorer. Encore une fois, comme s'il lisait en elle comme dans un livre ouvert, Edgar lui dit :

- « Laisse-moi deviner, tu souhaites ici m'affronter ?

- C'est frustrant de sembler transparente, répliqua Lena, mais oui, c'est ce qui m'a traversé l'esprit.

- C'est une proposition ma foi intéressante,
Ce sera la première fois que je ferai ça »

Sans lui laisser le temps de continuer la conversation, son mentor ferma les yeux, et alors qu'il se concentrait, il commença à déclamer ces vers :

- « Dans ce lieu sacré nous sommes en sécurité,
Tandis qu'en dehors de là le sang pourrait gicler,
Qu'ici nos corps se libèrent du poids de la chair,
Et que nos armes soient aussi dangereuses que l'air,
Par les pouvoirs que me confèrent l'eau et la terre,
Qu'ainsi s'élève la suprême arène de lumière,
Où même la toute puissante mort n'a rien à y faire »

A peine eut-il fini que Lena se sentit partir. La pièce où elle se trouvait semblait devenir de plus en plus lointaine, comme si elle s'envolait. Autour d'elle, tout n'était que lumière, tout défilait devant ses yeux ébahis, puis tout s'arrêta. Un peu déboussolée, elle jeta un regard aux alentours. Son mentor lui faisait face, arborant toujours son calme habituel, et les yeux levés au ciel, rêveur. En revanche, le décor était complètement différent : elle se tenait sur des nuages, et elle pouvait voir au-dessus d'elle un ciel d'un magnifique bleu azur. L'étendue nuageuse sur laquelle elle se trouvait s'étendait à perte de vue. Mis à part l'endroit insolite, ce qui attira le plus l'attention de Lena, c'était les sensations qui explosaient en elle en ce moment précis : elle se sentait légère, libre. C'était comme si dans ce lieu, rien ne pouvait l'atteindre. En fait, elle avait l'impression d'être plus vivante que jamais, et que toutes ses émotions étaient décuplées. Sa détermination et sa volonté n'en étaient que plus fortes. Voyant que Lena s'adaptait petit à petit à ce nouveau monde en découvrant son esprit, Edgar prit la parole :

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