Chapitre 8 - HAYDEN

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* Mike *

Après mon récit, un long silence s'installe, je me sens presque ridicule, lui avoir tout déballé d'un coup. C'est vrai qu'on se connaît depuis notre enfance. Il m'a soutenu dans les moments difficiles de ma vie, il a supporté toutes mes conneries, je crois même qu'il me comprenait. Il a toujours été là pour moi et pourtant, à cet instant, j'ai affreusement peur qu'il me prenne pour un fou. Nous n'avons jamais évoqué mes croyances, ma spiritualité, autant je suis ouvert aux choses incroyables ou extraordinaires, mais lui, je ne sais pas du tout ce qu'il en pense, il est plutôt terre à terre, je crois.

Je me rends compte qu'il me connait plus que moi je ne le connais.

Imperturbable il a le regard dans le vide, comme à son habitude lorsqu'il réfléchit, il se passe la main dans ses cheveux puis se frotte le menton, je remarque ses sourcils se froncer et la ligne du lion apparaitre, signe d'un aboutissement à sa réflexion. Ma nuque se raidit, mon dos aussi, soit il me rit au nez et se barre, soit il me soutient... Une fois de plus.

Il esquisse un sourire, ce qui me détend légèrement puis me dit :

- Peut-être que ce n'est pas un rêve que vous avez fait. Si les détails sont tellement similaires tel que tu as l'air de le croire, vous devez peut-être faire quelque chose pour notre planète.

Il marque un silence et reprend :

- Ou alors vous vous êtes simplement croisés sans vous en rendre compte dans la rue et vos inconscients auraient fait le reste ! Bon c'est tiré par les cheveux, mais l'inexplicable n'est pas impossible. Avant Galilée qui aurait imaginé que la Terre est ronde ! Notre conscience est limitée aux croyances. Et toute croyance n'est qu'une question de temps.

- T'es philosophe en plus de vouloir devenir psychologue ?

Son faux air d'intello plaqué sur son visage lors de sa tirade m'a détendu et je lui lance ça en rigolant, l'air de rien, pourtant je sens un poids énorme qui s'est envolé de ma poitrine. Je me rends compte que son amitié compte plus que tout et comme à chaque fois, il fait un meilleur ami que moi.

Il éclate de rire, termine son verre d'un trait et me passe un bras dans le dos tel un frère :

- Allons-y, il faut s'aérer l'esprit après tout ça mec !

Sur le chemin du retour, un silence tranquille s'installe entre nous. J'étais soulagé de sa réaction et il semblait encore en pleine réflexion. Perdu dans mes pensées, le visage de Lena flotte devant mes yeux : ce rêve, ce message, cette rencontre, je n'en reviens pas ! Comment est-ce possible ?

Hayden sort de son mutisme et me lance tout un tas d'idées, toutes plus farfelues les unes que les autres ! Son imagination me dépasse, je suis heureux d'avoir pu me confier à lui, en plus je le découvre autrement. Il est plus ouvert que je ne l'aurais cru et a même un raisonnement intéressant. Il lance entre autres l'idée de rechercher sur internet d'autres personnes ayant eu des expériences similaires, pourquoi pas, on ne sait jamais ! La toile... ça reste son terrain de jeu !

Par contre, il ne s'arrête plus maintenant et je suis obligé d'intervenir :

- Ok, ok ralentis un peu tu veux ! tes neurones vont chauffer là ! Je lui dis ça un sourire aux lèvres, tout en le gratifiant d'une tape sur l'épaule. « Pour aujourd'hui, j'ai eu mon lot de réflexions ».

On arrive en bas de chez lui, je lui demande où est la boite aux lettres de Lena, j'y dépose un mot « Voici mon numéro, il faut qu'on se voie, débrouille-toi ! », j'indique mon téléphone en bas. Je souris en moi-même de ce mot de gamin. Mais une fois lâché dans la boite, je ne peux plus faire marche arrière. Pendant un instant je reste devant sans bouger, comme si une réponse allait en sortir !

Quand je me retourne, Hayden m'observe, le silence s'éternise et il finit par l'interrompre en déclarant : « je crois bien que c'est la première fois que je te vois approcher une fille. Un sourire bienveillant affiché, il ne me laisse pas le temps de répondre que c'est la première fois que je fais une rencontre en rêve. Il m'attrape aussitôt le bras pour notre au revoir habituel. Ça faisait longtemps, quand nous étions petit, c'était notre signe !

Puis j'entame une petite course pour rentrer chez moi. Me vider l'esprit, ça ne peut que me faire du bien après cette journée éprouvante.



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