Attirance » l.p

»9«

18h24 et un stress dévorant. Bien que travailler dans un bar ne soit pas le plus grand job de l'univers, c'est assez pour me retourner le ventre. À moins que ce soit les souvenirs de ce matin. Ou ma faim ? Je ne suis pas sortie de ma chambre depuis l'incident. Et d'après le silence de mort, Liam non plus.

Je sors de la pièce en vérifiant que personne n'est dans les parages. J'espère avoir le temps de prendre quelque chose dans le frigo avant de partir travailler. Je me faufile dans la cuisine en essayant de ne pas faire de bruit, et bien que je doute que Liam débarque de nulle part, j'ai quand même la trouille. En fait, je crois que j'aimerais bien qu'il se pointe. Qu'il me rassure pour ce soir, et qu'il m'embête un peu. Qu'il me dise que ce qu'il s'est passé sous la douche ne changera rien à ce qui me fait oublier la raison de mon départ. Je lâche un soupir en m'appuyant sur l'évier. J'avale un verre d'eau et finis mon sandwich improvisé avant de vérifier à nouveau l'heure. 18h30. Il faut que je parte. Je réajuste ma tenue, attrape mon sac et patiente quelques secondes sur le seuil de la porte.

Je rêve ou j'attends en espérant qu'il vienne ?

Quelle conne.

J'attrape la poignée et dépasse le seuil. Je ferme la porte derrière moi et l'esprit brouillé de mille et une question, j'atteinds ma voiture. Ma voiture qui n'a plus de roue.

Dites-moi que c'est une foutue blague.

- Merde ! Enculés de New Yorkais sans pognon ! J'hurle.

Si j'étais un peu plus folle, je me tirerai les cheveux. Le truc c'est que je suis entourée et que, ne plus avoir de pneus est déjà assez humiliant comme ça. Super. J'attrape mon téléphone, résignée a payer de ma poche pour aller en taxis travailler, quand mon téléphone s'échappe de main. Je me retourne prête à me jeter sur le pick-pocket qui à oser me prendre mon téléphone alors que c'est mon dernier espoir quand j'aperçois Liam. Liam avec un grand sourire. Liam avec mon téléphone. Un flash de son corps contre le mien me fait reculer de surprise. Merde.

- On dirait bien qu'un connard t'a pris tous tes pneus et ton téléphone.

Son sourire insolent s'élargit. Mais au lieu de frapper ce visage d'ange pourtant si diabolique, une vague de soulagement déferle dans mon corps.

Tout est ok. Liam ne va pas m'ignorer.

- Ta vie doit être bien plate pour que tu t'acharnes à ce point ma petite fraise des îles. Souriais-je.

Déconcerté de ma réaction, il fronce les sourcils.

- Rends-moi mon téléphone.

Je tends la main vers le cellulaire que tiens Liam. Il lève le bras pour que je ne puisse pas l'atteindre.

- C'est tout ? Même pas d'insulte ? Tu ne mords pas tant que ça Neyton. Me provoque t-il.

- Je sais sortir les griffes quand il le faut. Maintenant si tu pouvais me rendre ce téléphone pour que je puisse appeler un taxis et arriver à l'heure à mon nouveau job, ce serait cool.

- J'ai un 4x4, mais si tu as peur de te retrouver seule avec moi, tu peux toujours essayer de récupérer ton téléphone. Mais je ne suis pas sûre que le connard qui sommeil en moi veuille te laisser le récupérer de sitôt.