Chapitre deux; les premiers mots du royaume

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Katia Everwin :

Je frotte mon bras douloureux après que la directrice y est sauvagement planté ses longs doigts fins pour me traîner jusque dans son bureau des plus... spécial. Je fais un tour sur moi même et admire le haut plafond, les placards vitrées derrières lesquels sont exposés des chats en porcelaines, des canards, des hiboux... et même ce que je pense être un animal empaillé. Son bureau en bois de chêne est si large qu'on pourrait y installer cinq de nous autres pour y travailler, mais le fouillis qui le recouvre me fait comprendre le contraire ; des piles de documents, des stylos dans tout les sens, des petites décorations brillantes inutiles... la directrice dépose ses coudes pointues entre une boite dorée, de la paperasse, et des livres de la littératures modernes. De grandes vitres recouvrent le mur derrière elle, elles emplissent la salle d'une douce lumière mais assombrit le visage de la directrice et marque ses rides sur son front plissés, au coin de ses yeux et de ses joues tombantes. Lorsque ses petites yeux accrochent les miens, elle ouvre sa bouche sèche, sa mâchoire légèrement avancer, quelques secondes s'écoulent avant qu'elle ne trouve enfin quelque chose à dire ;

- Ma chère Katia Everwin...

- Ma très tendre Madame Arianne... la coupais-je avec arrogance.

Elle fronce les sourcils et secoue légèrement la tête face à mon attitude. Non, je ne suis pas une « lady » comme elle aimerait que je sois. Si je fais tout pour en avoir l'aire physiquement, la morale me manque encore... et je crois que, jamais, je ne l'acquerrais si je reste enfermée dans ce bâtiment dont j'ai fais 126 fois le tour.

- Je dois dire que votre comportement ces temps si... reprend-elle en passant l'éponge sur ma réponse, Mademoiselle Everwin, me déçois fortement, et... j'ai bien tenté d'y remédier par la force... mais je vous connais plus que ma propre fille... (évidement je n'en ai poins) mais... sachez tout de même, que je suis toute ouïe a une quelconque solution de votre part...

Ses paroles me font haussaient les sourcils, tellement elles me paraissent absurde... une solution ? Sa propre fille ?

Je me contente simplement d'imité ses intonations d'aristocrate en prenant appuis sur le bord de son bureau.

- Je dois vous dire... Madame Arianne, que je suis fort éblouit par votre luxueux bureau... et que je comprends maintenant où se retrouve l'argent de l'établissement et pourquoi nous vivons dans de tel condition... maintenant si vous me le permettais, je retourne à ma vie de pauvre orpheline délaissée dans un sac plastique Place de la... quoi déjà ? Ah oui... Désillusion.

Je rabats une mèche de cheveux derrière mon oreille, puis fait volte-face. Avant de sortir du bureau, je lance un dernier regard à Madame Arianne puis lui envois ;

- Pour vos cheveux tout sec et tout frisés... je vous conseille de les coupés au niveau des épaules plutôt que de les laisser poussé jusqu'en bas du dos... c'est affreux pour une vielle dame.

Je prends soin de claquer la porte, et sans surprise, une surveillante m'attend à la sortie. Elle me raccompagne jusque dans la salle de travail où je suis enfermée pour le reste de la soirée. Privée de repas ? Tient donc, ce n'est pas comme si, tout les soirs, de chaque semaines, de chaque mois, depuis que j'ai commencé à me lasser de St Arianne, que je n'étais pas privée de repas ! Je me contente de me laisser border par le chant d'un oiseau probablement posé sur l'une des branches du vieux cerisier dans la cours... qu'est-ce que j'aimerai être un oiseau !

Cassy;

Je suis appelée pour le dîné à 8 heure précise sur le cadran de ma chambre. Je me rends au réfectoire les bras ballants, en traînant des pieds. Qu'allons-nous manger ce soir ? Peut-être des pâtes trop cuites... ou encore une soupe mal cuisinée... et si nous avions le luxe d'avoir un dessert ce soir ? Cela fait des mois que je n'ai pas goutté au fromage blanc.

La légende de DiamantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant