Chapitre trois; un pied dehors

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Katia Everwin

J'ai du mal à m'endormir cette nuit là. Des voix résonnent sans cesse dans ma tête, celle de Anna, celle de Cassy, de la directrice... et parfois même la mienne. Alors je prends de longue inspiration et expire doucement... je ferme les yeux et me concentre sur une situation que j'aimerai vivre... celle de la rencontre avec mon nouveau foyer par exemple... Ils sont là devant moi, un père très grand et fort, une mère très belle et souriante...

- Bonjour Kate... aurait dit ma mère.

- Enchantée... aurais-je répondue.

Doucement ce rêve me submerge et je commence à y croire réellement... Mon père s'approche de moi, un doux sourire posé sur ses lèvres... ses mains agrippent mes épaules amicalement... il entrouvre la bouche et me dit...

- JAMAIS TU NE SOURTIRA D'ICI !

Ma bulle de bien être se perce brusquement et je me redresse le cœur battant, la gorge serrée, le front en sueur... je reviens trop rapidement dans le vrai monde. Celui où je n'ai aucune famille, où je suis pris au piège entre quatre murs étroits et où tous se qui me raccroche à croire encore en St Arianne, c'est Anna et Cassy. Je cherche vainement des yeux l'horloge dans le noir épais de la chambre... quelle heure est-il ? Combien de temps faut-il encore que je tues avant de pouvoir me lever et me rendre compte que Cassy est toujours là ? Qu'elle sera toujours là avec moi ? Pour toujours... qu'elle ne me laissera jamais seule... ?

Cassy ;

- Cassy... m'appelle une voix lointaine. Cassy...

J'ouvre doucement les yeux, je me glisse lentement dans le vrai monde en abandonnant celui des rêves... celui que j'aime tellement. Je sens une main posée sur mon bras, c'est elle qui m'a réveillée. Je cligne plusieurs fois des yeux et aperçois les yeux bleus de Anna, pétillants, un grand sourire au lèvre. Je me relève la tête lourde, mes membres semblent avoir pris 10 kilos durant la nuit. Le jour n'est pas encore levée et seul une lueur froide enveloppe la chambre.

- Que ce passe-t-il ? Demandai-je toute engourdit.

- Une grande nouvelle ! S'exclame-t-elle doucement pour ne pas réveiller Kate qui dort encore, Viens, suis moi.

Elle m'attrape par l'avant bras et me force à me lever. Elle m'entraîne à travers les couloirs jusque dans la salle d'habillement, où nous rangeons tout les vêtements, les pièces de tissus, les ceintures, les boutons... mon esprit encore embrumé par ce réveille soudain ne m'aide pas à comprendre ce qu'il est en train de ce passer. J'ai du mal à comprendre ce que l'on me dit, à croire ce que je vois... je suis comme une poupée de chiffon qu'on traîne dans toute la maison.

Anna me tend une robe verte, simple, mais bien plus belle que ces robes noires que nous portons chaque jours... Je l'enfile sans rien dire tandis que Anna me coiffe avec soin... mais que ce passe-t-il ?

- La directrice t'attend ! Va ! Me dit-elle lorsque nous parvenons devant son bureau.

J'ouvre la porte avec précaution, comme si, si je l'ouvrais trop brusquement, les murs de tout St Arianne s'effondreraient. Je découvre un bureau bien décoré, avec de grandes armoires, de grands tableaux, de la dorure dans tout les coins... tout ça me semble superficiel... c'est vrai, passé cette porte, tout n'est plus que bois grinçant et lumière jaunâtre... Mes yeux se pose ensuite sur le bureau, devant se trouve la directrice, bien droite, les cheveux nouvellement coupés au niveau des épaules... et à ses côtés se trouve un homme à la moustache bien taillée, grand et fin, il porte un chapeau melon vert qui cache ses cheveux blonds bouclés. Son nez fin et long sur son visage ovale au menton proéminent lui donne un aire amicale. Sa canne dans une main et ses lunettes rondes qu'il ajuste au dessus de ses yeux vert dans son autre, semblent me faire comprendre qu'il est un homme d'affaire...

La légende de DiamantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant