Chapitre 4; Des rencontres

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Katia Everwin ;

J'entends un bourdonnement dans mes oreilles lorsque le silence remplace enfin les cris. « Le calme après la tempête » comme on dit.

Je ferme les yeux et apprécies le vent frais qui me caresse le visage, joue avec mes cheveux, me vide l'esprit... seul les bruits de la nuit bercent mes pensées et me fais croire que rien n'est réel. Ou au contraire, m'aide à réaliser que je suis enfin libre.

Cassy Johns ;

Ce matin, une étrange sensation de bonheur me réveille... je n'ai pas de mal à ouvrir les yeux et je redécouvre ma nouvelle chambre remplit d'une douce lumière teintée de vert... je mets quelques secondes à prendre conscience de ma nouvelle vie... je prends quelques minutes à me demander comment cela est possible de se réveiller... le sourire aux lèvres.

Mais mon cœur se sert soudainement, tout comme ma gorge, qui se noue, lorsque qu'une image de Kate en train de laver le sol de notre chambre, vient se loger dans un coin de ma tête. Comme un murmure lointain, mais bien présent. C'est difficile de se rendre compte du malheur des autres, lorsqu'on ne le voit pas... on le sait, on y pense, on a mal pour eux... mais nous sommes impuissants. Du moins c'est ce que l'on croit. C'est ce que je crois.

Ma vue s'embrume et ma joie se noie sous les larmes qui coulent le long de mes joues... Kate, sache que je pense à toi... je reviendrais te chercher...

Une main douce toque soudainement à la porte. J'essuie en vitesse les gouttes d'eau salé perlant encore sur mon visage d'un revers de la main avant de me lever et me tenir debout devant mon lit, comme on me l'a toujours appris.

La poignet tourne lentement et ce même visage pâle que la veille apparaît dans l'angle de la porte.

- Oh ! S'exclame-t-elle calmement en souriant, Tu es déjà levée Cassy ?

- Oui... réponds-je perplexe en souriant faussement.

- Il ne faut pas te presser le matin... tu as tout le temps de dormir...

Elle s'approche de mon lit et y dépose une robe verte turquoise et au pied de ce dernier, des ballerines dans les mêmes tons de couleurs. Sophie se tourne ensuite vers moi avec ce large sourire qui parait ne jamais lâcher ses lèvres et me dit joyeusement ;

- Lorsque tu seras lavée et habillée, je te coifferais pour la journée, ensuite tu descendra prendre un petit déjeuné ! La salle de bain se situe une porte plus loin dans le couloir... tu trouvera j'en suis sûre !

Puis elle ressors d'un pas pressé, mais toujours élégant. Je regarde avec intérêt la robe posée sur les draps défaits de mon lit. Je n'aime pas me faire servir... je me trouves très égoïste de la laisser s'occuper de moi comme un poupon, sans jamais, ou presque, la remercier. Est-ce que ce sourire bienveillant cousue sur son visage est franc ? Ou est-ce que cela fais partie de son travail de cacher sa triste fatigue derrière ses yeux pétillants de joie ? Je souhaiterai que ma première intuition soit la bonne...

Katia Everwin ;

Je me réveille dans l'herbe fraîche et humide sous un vent doux qui me caresse le visage. Je me relève doucement en m'appuyant sur l'arbre sous lequel je me suis assoupie la veille après une longue marche solitaire sous les étoiles... Il y a bien longtemps que j'aurais dû faire ça... malgré la faim qui me noue l'estomac, je me sens bien... pour la première fois, j'ai l'impression que rien n'est impossible.

Cassy Johns :

Me voilà assise sur une chaise étrangement confortable... les doigts fins de Sophia jouent avec mes mèches de cheveux blondes, y accroche des pinces, étire des élastiques... mes yeux fixent éperdument le miroir devant lequel se reflète une pâle copie de la vraie « Cassy » ; ses yeux ont pris une couleur que je n'avais jamais vue auparavant. Sur ses paupières est déposée une couche de poudre verte pailletée et ses cils ont été allongés avec une pâte noire, si bien que j'ai l'impression de reconnaître l'élégance du papillon lorsqu'elle ferme les yeux... son visage est recouvert d'une crème qui lui donne un teint plus nette, ses joues sont légèrement rosées, son nez affiné, ses sourcils bien taillés, ses lèvres d'habitude gercés et d'un rose chaire sont aujourd'hui lisse et recouvert d'une couleur rose pâle. Je ne suis pas sûre d'aimer cette nouvelle Cassy dans sa robe verte cintrée, qui sens bon la rose et qui relève la commissure de ses lèvres pour faire croire à un sourire.

La légende de DiamantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant