La première chose qu'elle vit était le petit oeil tout noir de Wapi. Amaryllis savait qu'elle ne s'était pas endormie dans sa grotte, mais elle venait quand même de s'y réveiller. C'était mystérieux, mais elle commençait à s'habituer à ce genre de tour de magie. La sensation des petites pattes du hérisson sur ses joues lui donnait le goût de rire, mais elle se retint afin de ne pas l'effrayer. Amaryllis le prit délicatement et le posa dans son nid. Les petits insectes se promenant par là finirent rapidement dans l'estomac du hérisson. De son côté, la jeune fille mourrait de faim. Elle alla voir dans ses réserves et y trouva des fruits à moitié dévorés et un pain sec, mais encore comestible. Elle le mordit à pleines dents et sortit furtivement la tête d'entre les feuilles de lierre.
«La pluie.... Évidemment, c'est l'automne!»
De grosses gouttes d'eau frappaient le sol avec force. C'était impossible de voir à moins d'un mètre devant soi. Amaryllis devait éviter à tout prix de tomber malade, car ses chances de survie s'avéreraient pratiquement nulles à une cette période de l'année. Elle passa l'avant-midi dans la grotte à «discuter avec Wapi.
Tu crois que la pluie va cesser, Wapi?
Wapi se secoua pour toute réponse.
Tu as bien raison. Elle devrait arrêter dans quelques heures.
Amaryllis remit la tête dehors.
Je sais lire, maintenant. J'aimerais continuer d'apprendre, mais sans professeur et sans livre, c'est plutôt difficile... Je pense qu'après la pluie, je vais me rendre au village!Le hérisson tourna rapidement la tête vers la jeune fille et la pencha sur le côté.
Je sais que c'est risqué... Il y a des gardes partout. Mais si je mets ma cape, tout devrait bien aller! J'irai à la bibliothèque sans parler à personne et je lirai tranquillement dans mon coin, voilà!
Wapi frotta son nez avec ses pattes.
C'est bien ce que je me disais.
***
Une foule incroyable s'était réunie sur la place centrale. C'était la cohue dans les chemins du village et tout le monde était pressé. Pressé d'aller où? Nul ne le savait, mais ça permettait à Amaryllis de passer inaperçue.... Enfin, presque.Oh, Mademoiselle! l'interpella un jeune garde.
Elle s'arrêta sur le coup. Elle arrangea le capuchon de sa cape sur ses yeux et baissa le regard au moment où ce dernier s'approchait.
Oui...?
Vous avez l'air bien perdue, dites-moi...
Je sais où je vais, répondit-elle simplement.
Je suppose que vous allez voir le nouveau théâtre ambulant! Ils sont fantastiques, je vous assure! continua le jeune homme.
Ah... j'irai y faire un tour, dans ce cas, dit Amaryllis en se retournant.Il attrapa un peu brusquement son épaule.
Je pourrais vous y emmener... si le coeur vous en dit.
Amaryllis roula les yeux. Ce garde devait être un cadet: il avait l'apparence d'un garçon de quinze ans. Parmi la foule, ils se trouvaient tous les deux juste devant la porte d'une boulangerie, ce qui leur laissait un espace pour se reposer sans se faire pousser par les Autres.
Craignez-vous à ce point le soleil qu'il vous faille porter ce mystérieux capuchon jusque sur vos yeux? demanda le jeune homme en riant.
Il pleuvait tout à l'heure et j'ai jugé qu'il était préférable pour une jeune fille fragile comme moi de me couvrir au cas où la pluie reviendrait subitement.Elle avait dit ça tellement naturellement qu'elle se surprenait elle-même.
Quel est votre nom, chère dame?
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Ennéa
Teen FictionAmaryllis ne sait presque rien d'elle si ce n'est que son nom. Type: livre pour jeune adolescent (1ère et 2e secondaire) Illustrations par Romane Fillion © "Désolée pour les dialogues qu'on ne peut pas distinguer du reste du texte. J'ai copié mon te...