Comme la première fois, Amaryllis se réveilla en sursaut. Elle était à la fin de la clairière, à une centaine de mètres du village. Elle tâtait le sol près d'elle comme un aveugle cherchant sa canne. Elle se rendit alors compte que ce qu'elle semblait chercher avait disparu. Elle releva les yeux et vit un genre de bûcheron portant une sorte de chemise et une besace en bandouillère. Rapidement, Amaryllis reprit ses esprits et se releva.
«Un villageois! Un villageois! Qu'est-ce que je fais, bon sang!» réfléchit-elle en proie à une panique évidente.
Elle recula et dévisagea l'homme qui avait l'air aussi surpris qu'elle. Trouver une jeune fille évanouie, c'est assez pour se poser des questions.
- Je. Ne te ferai. Aucun. Mal.
Le bûcheron avait l'air d'essayer de lui parler comme si elle était un animal. Il séparait chacun de ses mots afin qu'elle comprenne bien, mais Amaryllis n'avait pas du tout envie de discuter avec lui.
- Es-tu. Blessée?
Il mimait chacune de ses paroles. Amaryllis avait envie de s'enfuir à toute vitesse vers sa grotte et d'oublier cet étrange personnage, mais son instinct lui guidait de faire autrement. Elle s'approcha lentement de l'homme, hésitante. Quand elle fut assez près, elle se mit à chanter d'une voix mielleuse. Amaryllis savait qu'elle savait bien chanter, mais jamais elle n'aurait osé chanter devant quelqu'un d'autre avant.
- Vous chantez magnifiquement bien, mademoiselle.
Amaryllis continua de s'approcher et, quand elle fut à quelques centimètres de celui qui l'avait trouvée, elle fit un mouvement brusque et lui vola son sac. Elle rit alors d'un rire aigu et s'enfuit rapidement vers la clairière ensoleillée. L'homme n'essaya même pas de l'attraper; il se contenta de crier:
- Reviens, sale petite voleuse!
Quand elle se fut suffisamment éloignée, Amaryllis s'arrêta et regarda le contenu de la besace. Elle y fouilla vite et y découvrit plusieurs choses, dont sa boîte à musique que l'homme avait dû prendre pendant son sommeil, une poire bien mûre, un peu d'argent et un livre. Elle commença à manger la poire en ouvrant délicatement le livre. Bien qu'elle ne sache lire, elle comprenait un peu en regardant les images. Le livre avait l'air de raconter un conte. Un conte sur un royaume dans les nuages. Il y avait aussi un monde sombre avec un drôle d'animal à trois têtes et des humains vêtus de toges. Il y avait des hommes, mais pas de ceux ressemblant aux Autres, non. Premièrement, l'un d'eux tenait des éclairs dans sa main et un autre avait des ailes aux pieds. C'était étrange, mais les images étaient passionnantes. Elle tourna les pages, puis aboutit à l'image d'un homme tenant la Terre sur ses épaules. Tout en mangeant sa poire, elle réfléchit.
«Un homme qui tient la Terre sur son dos? Comme c'est étrange!»
Elle se retourna rapidement, comme si elle avait entendu un bruit, et vit alors quelque chose auquel elle ne s'attendait pas. Sur le dos se tortillait un petit hérisson au ventre tout blanc. Il devait être un bébé, car il était très petit. Il n'arrivait pas à se relever. Il avait dû se mettre en boule, mais était resté prisonnier de cette position. Amaryllis s'approcha furtivement et le prit dans ses mains de la façon qu'elle pensait être la meilleure.
- Aïe!
Elle venait de se piquer sur le dos du petit hérisson qui s'était remis en boule. Il devait être effrayé qu'une géante inattendue arrive et le soulève à trois pieds du sol.
«Il doit penser que je vais le manger... »
- N'ait pas peur, petit. Je ne te ferai aucun mal... En fait, je t'ai sauvé.
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Ennéa
Teen FictionAmaryllis ne sait presque rien d'elle si ce n'est que son nom. Type: livre pour jeune adolescent (1ère et 2e secondaire) Illustrations par Romane Fillion © "Désolée pour les dialogues qu'on ne peut pas distinguer du reste du texte. J'ai copié mon te...